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L'appel de mon père m'avait surpris, je ne m'attendais pas à une invitation de sa part. Sachant que mon coming-out était fait et que ma mère ne l'avait pas du tout accepté. Et pourtant, malgré l'angoisse, je me retrouvais dans les rues de Séoul à marcher aussi vite que je le pouvais.

Mon hésitation m'avait mise en retard, mais je ne voulais plus fuir.
Maintenant, je voulais être moi, et ne plus me cacher. En regardant autour de moi, je fixais les personnes marchant tout aussi vite que moi.
Me demandant que pouvait être leurs problèmes, à ceux, et contre quoi pouvaient ils lutter.

En analysant les passants, une tête sortie du lot, de la masse. Blonde, fine, peu vêtue, mon coeur ne mit pas longtemps à battre plus vite qu'à la normale. Elle était sur le trottoir d'en face, appuyée sur le mur sale d'un bâtiment quelconque. Son regard n'avait pas croisé le mien, bien au contraire. Elle s'était retournée vers une silhouette beaucoup trop familière, mon coeur se serrant À cette vision d'horreur.

Je ne comprenais rien ou ne voulais simplement pas voir la vérité en face, je n'en savais rien là non plus. L'esprit embrouillé, mon corps se mit à bouger tout seul, incapable de réfléchir correctement. Je me retrouvais maintenant face à eux, maintenant, ses deux billes naturellement noisette me fixaient, étonnées.

« Qu'est ce que vous faites ? »

Avait été la seule chose correcte que j'ai pu dire, laissant Hyuna répondre à la place de l'espèce d'enfoiré qui était à ses côtés.

« Ce n'est pas du tout ce que tu crois. »

« Qu'est ce que je devrais croire ? Qu'il t'a à nouveau payé ? »

Dire qu'habituellement, j'aurais pu craquer sous ses orbes naturelles, mais marron ou bleue, là, j'étais juste déçue. Le silence ne faisant que se prolonger au fil des secondes, je fis volte-face, puis repris mon chemin. Ne pensant pas une seconde qu'elle me retiendrait, et pourtant, sa poigne me retint et sa voix me fit m'arrêter.

« Nayung, nous avons seulement parlés... Et crois-moi tu devrais écouter ce qu'il a à te dire. »

Je ressentais sa sincérité, mais malgré ça, je ne répondais rien. Je n'étais pas en état de le faire et mon père devait s'inquiéter. Sans même la regarder, je m'étais extirpée de son emprise. Passant le reste de mon chemin à regarder mes pieds, angoissée à l'idée de faire face à ma mère.

Le portail franchit, j'entendais déjà le bruit de la clé dans serrure, la porte s'ouvrant sur mon père, souriant comme à son habitude. Ce qui eu le don de réchauffer mon coeur, ses bras s'ouvrant pour m'offrir ce dont j'avais le plus besoin.

« Alors on a pas entendu son réveil ? »

« On peut dire ça oui. »

Il se mit à rire en me menant dans la maison, l'atmosphère pourtant si chaleureuse auprès de mon père était devenu tendue sous le silence pesant qu'occupait la maison. Pourtant une fois dans la cuisine, je vis ma mère, attablée, elle me salua plus par politesse que réelle envie.

J'avais beau avoir mon père à mes côtés, ne pas avoir l'attention de ma mère me touchait, beaucoup trop.
Maintenant tous installés autour du dîner, sûrement préparé depuis un bon moment et sans doute froid, le silence perdurait.

« Bon, je vais faire réchauffer les plats, en entendant servez-vous les entrées. »

C'était évidemment une excuse pour éviter d'avoir à faire face à moi. J'étais sûrement la honte de la famille. Enfin éclipsée, mon père prit la parole, dans un chuchotement rassurant, sa main serrant la mienne.

« Laisse lui du temps d'accord ? »

« Oui mais combien au juste ? 1 semaine ? Un mois ? Des années ? »

« Je sais que c'est dur ma chérie, mais c'est déjà une bonne chose qu'elle ait accepté ce dîner non ? »

« Oui... Sûrement. »

J'étais pas convaincue, et le retour de ma mère avait coupé la discussion.
Elle s'était installée dans un calme olympien, le retard fixé dans le vide. Je ne savais pas ce qu'elle pouvait penser, et j'en avais marre de ça.
Marre qu'on ne veuille pas accepter quelque chose d'aussi simple qu'est l'amour.

« Écoute, je sais que c'est dur pour toi d'avaler la nouvelle, mais dit moi quelque chose au moins, non ? »

Ses yeux n'avaient même pas daigné se relever vers moi, elle ne voulait clairement pas en parler. Les miens s'étaient rapidement humidifiés, contre mon gré. Je n'arrivais plus à garder tout pour moi, c'était un tout, depuis ces trois jours horribles. Depuis tout ce temps à garder ce sentiment de tristesse en moi.

C'était la goutte qui avait fait débordé le vase, j'explosais, j'exposais mes sentiments. Sous le regard inquiet de mon paternel et l'ignorance de ma génitrice, jusqu'à ce que sa voix s'élève, douce au son, dure aux mots employés.

« J'aurais aimé avoir une fille normale. »

Crac.
Mon coeur déjà bien abîmé par la vie s'était fendu, une fissure profonde et dégoulinante d'un trop pleins de douleurs. Elle s'était relevée, pour à nouveau fuir ma personne. Je voyais mon père se relever, hurler des choses que je n'entendais pas, encore sous le choque de sa confession.

Tout était devenu flou.
Un peu trop fou pour moi.
C'était une phrase que je pensais pas entendre avec la voix de ma mère.
Pourtant, si aimante et si chaleureuse en temps normal. Je me revoyais petite, dans ses jupons, à jouer la fausse timide. Je nous revoyais rire et pleurer, chanter puis crier.

Me remémorant tous ses vieux souvenirs, gâché par une simple vérité. Une simple attirance.
Par l'amour que je pouvais porter aux femmes.
À une femme seulement.

*        *

j'ai repris la phrase que ma mother m'avait dites.
(y'a lgtps don't worry)

tt baigne maintenant.
bref je m'y remet :)

𝐒𝐚𝐥𝐨𝐩𝐞 • ʰʸᵘⁿᵃOù les histoires vivent. Découvrez maintenant