༠༠Je n'eus pas à parler que la noiraude me prit dans ses bras. Mon corps tremblant dû à la douleur et à la fatigue n'eut aucun mal à s'affaler sur le sofa de la chambre. Le patron m'avait fait tellement mal que j'étais incapable de parler, je fus juste capable de pleurer dans les bras de ma collègue et amie.
Ça avait été si brutale, si malsain.
Pour la seule erreur que je ne voyais pas comme telle, la seule depuis des années de bonne conduite. Il avait appris par quelqu'un du club qu'en plus d'avoir ignoré un client, la cliente dont j'avais préférée passer soirée était partie, sans payer. Une perte de temps, voilà comment il le voyait.
Il voyait son business ruiné, de l'argent perdu. À ses yeux je me devais de choisir les plus riches et non les pauvres. Étant la plus demandée j'avais le devoir de lui ramener bien plus que les autres. Et souvent, ça dépassait les horaires prévus pour ça, je travaillais bien plus que les autres.
Heeyeon qui jusque-là n'osait rien faire, se mise à me caresser doucement les bras. Malgré la douleur qui persistait, je ne lui disais rien, mes bras commençaient doucement à marquer, preuve de la violence de notre patron. Et malgré leurs présences, je me devais d'à nouveau travailler demain, il était persuadé que ça allait attirer l'attention des fétichistes de sexe violent.
Je ne pouvais m'empêcher de pleurer face à la douleur, j'avais même l'impression d'être dans les débuts. Faible et fragile. Je n'aimais pas ça. Heeyeon qui ne disait rien depuis le début, vue mon visage ravagé par la douleur, elle me fit me redresser lentement, ses doigts caressant ensuite mes cheveux.
« Tu penses être capable de rentrer chez toi ? »
Sans même élever la voix, elle comprit, elle s'occupa de m'aider à me lever. Ses gestes étaient délicats et attentionnés, et rien que ce fait me réconfortait un peu. Elle m'intima par la suite de la suivre en dehors de la pièce. Puis aidée du soutien de son épaule, on se dirigea vers une des chambres. Elle vit mon visage inquiet puis m'offrit un sourire rassurant.
« Je sais qu'on n'a pas le droit, mais promis, j'en prendrais l'entière responsabilité. »
Sans attendre mon avis elle ouvrit la porte et nous mena au lit. Elle m'y installa délicatement puis se mit à mes côtés, ses deux bras m'enlaçant dans une étreinte chaude et confortable. Il devait être pas loin des 3 heures et demie du matin, l'heure à laquelle le club devait fermer ses portes. Une certaine crainte habitait mon esprit, mon ventre se tordant de stress. Si le patron nous voyait ici nous serions toutes les deux fautives.
Sentant sûrement mon corps se crisper, les phalanges de mon amie se mirent à me masser le cuir chevelu. Mon stress s'estompa aux fils du temps, en voyant que personne n'était venu nous interrompre. Je me sentais bien, dans ses bras, sa chaleur englobant mon corps un peu moins douloureux. Le silence qui jusque-là occupait la pièce fût coupé par sa voix inquiète.
« Tu veux m'en parler ? »
Je mis du temps avant de répondre, et je la remerciais de ne pas insister ou me précipiter. C'était dur, et comme pour me donner du courage, je mis mon visage dans son cou pour sentir l'odeur sucrée de son parfum, fraise. Chose dont j'avais prise pour habitudes depuis mes débuts.
Heeyeon de son titre Hani, avait été la seule à me soutenir, elle avait cette compréhension sans jugement que j'avais besoin. Le don de me réconforter comme il fallait, la patience pour que je puisse me confier sans pression. Elle me disait souvent que ce qui se passait maintenant, ce boulot non voulu, ce serait une passe de ma vie.
Une partie sombre certes, mais qui va se finir sur un beau jour. Comme le fait qu'après la pluie, vient le beau temps, beau temps où naît un joli arc-en-ciel. Ce que j'étais d'après elle, une personne colorée, que mon jeune âge lui procurait. Je ne me voyais pas comme tel, mais pour elle j'étais la magie et la beauté de ce demi-cercle coloré, et ça, ça me permet d'être un minimum forte. Du moins, ce qu'il faut pour survivre dans ce monde de brutes.
Elle me parlait aussi souvent de ma future vie, normale. Mais malheureusement, je n'y croyais plus, le temps passe, se répète,et je vois ce rêve de toute une vie devenir irréalisable, devenir beaucoup trop utopique pour une personne comme moi. Une fois entrée dans ce monde-là tu n'en ressors plus, et le pire reste qu'il te suit.
Il te suit dans la rue.
Il te suit dans les magasins.
Il te suit dans ta maison.
Il te colle tout simplement à la peau.Ce monde, te regarde dehors,
eux voient Hyuna.
Eux voient une salope.
Une personne sale.
Pas respectable et qui ne se respecte pas elle-même.Mais eux, ne prennent pas le temps de voir :
Un métier.
Un moyen de s'en sortir.
Une obligation.Et enfin : Une femme.
Le monde ne regardent jamais derrière un titre, derrière une étiquette. Ils sont là et jugent sans savoir, aiment la facilité, aime se sentir tout blanc. Ils adorent se sentir plus forts, un plus qu'ils n'ont pas, mais qui en critiquant ont l'illusion de l'avoir.
De mes yeux je vois tellement de choses, aberrantes, comme le fait que même sur des filles banales le mot « Salope » soit encore craché.
Salope, pute, pétasse, ces mots font parti de la vie intégrale d'une Femme. Il ne me définit pas seulement moi, mais toutes, même les jeunes filles. Ça me désole de vivre dans un tel monde.Qu'une Femme soit autant rabaisser pour le moindre fait et geste, qui devrait la concerner elle et seulement elle.
Si la Femme aime se maquiller, elle ne devrait pas être insultée de pot de peinture.
Si la Femme n'aime pas se maquiller, elle ne devrait pas être insultée de négligée.
Si la Femme aime le sexe, elle ne devrait pas être insultée de Pute.
Si la Femme n'aime pas le sexe, elle ne devrait pas être insultée de coincée.Ce que j'ai compris dans ce monde c'est que :
On insulte les prostituées mais jamais les clients.
On insulte la Femme mais pas l'Homme.
« Je pense détester ce monde Hani. »
༠༠
L'ancien chapitre faisait 400 mots.
Celui-ci 1100.Comme l'ancien j'ai écrit ce que je pensais.
Une vérité qui devrait être plus mise en avant.En bref, j'espère que vous l'avez appréciez comme l'ancien, et pour les nouveaux, apprécier simplement.
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𝐒𝐚𝐥𝐨𝐩𝐞 • ʰʸᵘⁿᵃ
Fanfiction« Ne t'approche pas d'elle, c'est une Salope. » date de début : _070218_ date de fin : _260923_ © __Lunaire