15. Boîte (3/3)

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Robine peinait à avancer dans les derniers kilomètres. Et elle commença à saigner des pieds, là où sa chaussure serrait trop le haut du talon. Je lui confectionnai un semblant de pansement avec un Kleenex, et ce fut clopin-clopant que nous l'aidâmes à passer la dernière colline.

– Nous y voilà, dit-elle.

– Enfin !!! rugit Marion.

Il y avait seulement une dizaine de maisons. Qu'importe la petitesse du village, j'étais soulagée de voir un semblant de civilisation, nous n'étions plus seules.

– Je vais tout de suite demander un téléphone, dis-je.

– Ça fait un peu ville fantôme, dit Marion.

En nous approchant, nous découvrîmes qu'aucune vie, ni son n'était perceptible.

Hi ! Hello ! Is anybody there ?

Pas besoin de chercher plus loin, Laura résuma bien la situation :

– Le village est abandonné !

– Bordel ! pesta Marion en s'asseyant sur le sol en soupirant.

Puis nous nous retournâmes toutes les trois vers Robine.

– Je... je ne connais pas très bien l'endroit. Oh mince, mince, mince ! Fais chier !

– Hou ! Robine s'énerve !

– Bon, on se calme ! S'asseoir et pleurer, ça ne changera rien !

La nuit tombait. J'ouvris le sac que nous avions emporté, nous bûmes et mangeâmes un peu. Puis, nerveusement, je me mis à rire. Et les filles m'accompagnèrent.

Je me levai, et entrepris de faire le tour des bâtiments. Dans l'une des cours, il y avait une étable couverte. La porte en bois bringuebalante s'ouvrit facilement.

– Bon, camping ce soir, nous dormirons ici ! déclarai-je.

– Ils vont partir à notre recherche, non ? demanda Laura qui s'inquiétait pour Anne.

– Il y a de fortes chances. Mais, Laura, écoute-moi : il ne faut pas paniquer. Se soucier pour eux ne va aider en rien.

Je l'enlaçai et elle se calma.

Dehors, la lune éclairait bien, malgré quelques nuages.

– On se repose une heure et on repart, vous en dites quoi ?

– Je ne veux pas vous faire peur, mais ce n'est pas très sûr de se balader en pleine nuit par ici, dit Robine.

– Ah bon ?

– Il y a déjà eu des histoires glauques... C'est plus prudent d'attendre le matin.

Nous n'insistâmes pas. Instinctivement, Marion et Laura s'étaient même rapprochées de moi et Robine.

– Ok, on va se poser là.

Je refermai la porte et à tâtons nous nous posâmes sur le plancher de bois, adossées sur les sacs abandonnés de céréales. Malgré l'inconfort de ma position, le sommeil s'empara de moi.

Un bruit me réveilla en pleine nuit. Le deuxième me fit me redresser. Puis Laura se leva en sursaut. Je plaquai ma main sur sa bouche et lui fis signe de ne faire aucun bruit. Nous n'étions plus seules.

Il y avait plusieurs hommes derrière la porte.





Notes à moi-même :

1. Retrouver les photos de la colonie de vacances.

2. Me rendre aux autorités ?

3. Ne plus sortir des sentiers battus ?

4. Ne plus jamais dormir sur un plancher en bois !

La cerise déconfiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant