20. La rose (2/4)

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Le co-pilote descendit en courant et cria :

- Bonsoir, madame et monsieur Grévois. Veuillez bien me suivre, je vous prie.

Il posa un casque anti-bruit sur nos oreilles et nous montâmes à l'arrière de l'hélicoptère qui s'envola dans le ciel sombre. D'en bas, la ville éclairée d'Auckland et sa baie magnifique s'éloigna de plus en plus. Je serrai la main de Dimitri qui répondit d'un sourire ravageur.

Vingt minutes plus tard, notre voiture volante se posa. Nous étions en pleine nature, dans un vaste endroit sauvage, peu éclairé par les étoiles. Le pilote coupa le moteur.

- Nous vous attendons ici.

Un guide nous ouvrit la portière :

- Bienvenue, mes chers invités. Amanda et Dimitri, c'est bien ça ?

- Oui.

- Si vous voulez bien me suivre.

Nous lui emboîtâmes le pas. Le sentier était éclairé par des petites torchères. Il s'éloignait vers les roches.

- Vos amis ont choisi cet endroit paradisiaque pour un repas romantique. Entrez.

C'était une grotte.

- C'est bien ce que je pense ? demanda Dimitri.

- Bienvenue à la grotte de Waitomo.

Dans la salle se trouvait deux serveurs élégamment vêtus. Ils se tenaient près d'une table dressée avec des chandelles. La lueur des bougies se reflétait dans le bassin d'eau. C'était ravissant.

- Je vous en prie, dit l'un d'eux en prenant nos affaires et en nous invitant à prendre place.

- Je suis à l'entrée. Après le repas, je me ferai un plaisir de vous raconter ce que je sais sur cet endroit. En attendant, profiter de votre moment. Il vous suffira d'utiliser cette cloche pour demander aux serveurs de venir. Sachez seulement que le repas est limité... par la durée des bougies. Ouvrez l'œil, même si vous êtes dans la pénombre, il pourrait bien se passer quelque chose. Bon appétit !

Pendant les premières coupes de champagne et l'entrée, nous nous esclaffâmes comme des gosses, ne croyant pas à cette si belle surprise organisée par nos amis. En plus, le repas était succulent. Mais peut-être que l'occasion rendait tout plus beau.

- Ça fait tellement de bien de se retrouver tous les deux, dit-il en attrapant ma main.

- Oui. Tu as raison.

- Tu es si belle.

- Tu es si beau.

Pendant les autres plats, nous nous regardâmes, en minaudant et en gloussant comme des lycéens qui se plaisaient et ne s'arrêtaient plus de rougir.

- Je regrette de ne pas avoir pu t'offrir le voyage de noces que tu méritais.

- Dimitri. Ce moment, là, avec toi, rien que nous deux, où je me rends compte de tout l'amour que j'ai pour toi, où je me rends compte qu'il ne suffit encore que d'un de tes sourires pour sentir mon cœur vibrer, ce moment-là rend tout plus magnifique, et efface tout le reste.

Il se pencha pour m'embrasser.

- Oh, Amanda, tu me rends fou. Je t'aime tellement. Je... J'aurais aimé que tu sois avec moi bien plus tôt.

Je ne pus m'empêcher de penser à Killian. Enfin, plutôt à ma première fois. Et alors, un détail survint :

- Dimitri, tu te rappelles, avant que le téléphone ne se coupe, je voulais te dire quelque chose.

- Peut-être, je ne sais plus, avoua-t-il.

- C'est un souvenir, un souvenir avec Killian.

- Ah...

Son regard s'était assombri d'un coup.

- Non, mais c'est quelque chose de beau, écoute.

Je lui racontai donc ce que j'avais voulu lui dire pour briser notre dispute alors que nous prenions notre dessert.

La cerise déconfiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant