II

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Les cours de la matinée avaient été éreintant. Les profs allaient tellement vite. Même la prise de notes sur ordinateur était un vrai challenge. J'avais du mal à imaginer comment pouvaient s'en sortir ceux qui prenaient les cours en note sur papier.

J'étais sortie de mon dernier cours d'anthropologie il y a 30 minutes. J'avais donc rejoint le petit café/bistrot où Rose et moi avions pris l'habitude de nous retrouver. J'étais arrivée la première. Rose était bourrée de qualités mais la ponctualité n'y figurait pas et n'y figurerait probablement jamais. J'avais donc eu le temps de me prendre une boisson chaude en attendant. J'avais beaucoup trop froid ; c'était le seul moyen de me réchauffer en ce début novembre.

Je porta mon chocolat chaud à mes lèvres quand la cloche de la porte d'entrée tinta. Je sursauta et m'ébouillanta au passage.

« Merde putain fait chier bordel de pompe à cul ! », éructai-je face à mon jeans taché.

« Wouah sympa l'accueille Mia », entendis-je derrière moi.

Sans lever la tête et toujours en frottant mon jeans dans l'espoir vain de faire disparaître cette tache, je répliqua.

« Eh oui que veux-tu ? J'aime faire dans l'original Rose. »

J'entendis la chaise face à moi racler le sol.

« Elle ne va pas partir juste en frottant avec cette serviette, quel que soit le temps et la conviction que tu y mets », affirma Rose en s'asseyant face à moi.

Je releva la tête.

« Ouais tu as raison, il était bien beau de rêver », abandonnai-je en balançant ma serviette sur la table.

On échangea les banalités sur nos cours de ce matin en commandant nos plats. Spaghetti au saumon pour nous deux.

Lorsque les plats arrivèrent, Rose reprit la parole.

« Alors, comment va Nasko ? »

Nasko c'est mon chien. Mes parents me l'avaient offert il y a 5 ans et demi pour mes 15 ans. C'est un husky. Nasko n'a pas trop bien vécu mon départ de la maison pour mes études. Les premières semaines il ne mangeait presque plus. J'avais dû rentrer plusieurs fois pour le faire manger. Je ne pensais pas que mon départ l'affecterait à ce point. D'ailleurs, même son vétérinaire, le Docteur Francis, avait été surpris d'un tel attachement.
Je me sentais démunie face à cela. J'aurais voulu le prendre avec moi dans ma chambre mais, bien évidemment, les animaux étaient interdits. Rien d'étonnant à cela. Mais je m'efforçais de rentrer tous les weekend chez mes parents pour le voir et plus encore si j'en avais la possibilité. Ne plus vivre avec lui au quotidien m'affectait aussi.

Les yeux dans mon assiette, je jouais avec un morceau de saumon pensivement.

« Hier soir il s'est mis à pleurer quand il m'a vu sur le départ et a voulu me retenir par mon sac, comprenant, j'imagine, que je partais de nouveau. J'ai donc décidé de rester et je suis venue en bus en cours ce matin.»

Rose me rassura

« Mia, si tout va bien, l'année prochaine si on se met en colloc', il viendra avec nous".

"Oui enfin pour ça il faut trouver un propriétaire qui accepte les animaux, et un husky de surcroît.", fis-je remarquer, sans trop d'espoir.

Mon amie posa sa main sur la mienne avec un regard compatissant.

Un bref instant passa.

« Bon sinon raconte-moi où tu en es avec Sergio ? », voulu-je changer de sujet.

Sergio était un italien qu'elle avait rencontré cet été lors de son séjour à Rome comme fille au pair. Depuis, elle ne cessait de me répéter que c'était LUI et que ça serait toujours LUI. J'étais bien sceptique à ce sujet. Comment pouvait-elle affirmer ça alors qu'ils ne s'étaient fréquentés qu'à peine deux mois et qu'ils vivaient à des milliers de kilomètres de distance l'un de l'autre ?
Ma meilleure était une grande romantique. J'avais seulement peur pour elle. Peur qu'elle idéalise une relation qui, d'après moi, était vouée à l'échec.
Malgré cela, je restais à son écoute à ce sujet. Sachant que c'était très important pour elle, qu'IL l'était pour elle. Alors, cela ne pouvait que l'être pour moi aussi.

Suite à ma question son regard bleu s'illumina, un grand sourire prit place sur son visage d'ange et elle partit dans une grande tirade, m'expliquant de long en large leurs échanges téléphoniques. Apparemment Sergio prévoyait de venir ici pour la voir. Rose était plus qu'excitée à cette idée.

Le reste du repas fut alimenté par le programme qu'elle et Sergio avaient prévu lors de sa venue. Visite, balade, ciné, baignade etc. Je ne pouvais m'empêcher de sourire face à mon amie. Elle semblait si emballée et heureuse. Rose était une de ces personnes toujours pétillante, pleine de vie. Elle parlait toujours en bougeant dans tous les sens, gesticulant les mains et les bras pour s'exprimer. Pas étonnant qu'elle s'imprègne d'un italien, ne pu-je m'empêcher de penser. Cette idée me fit sourire davantage.

Nous sortîmes ensuite du bistrot, nous étreignirent rapidement avant de partir chacune de notre côté. Nous faisant un dernier signe de la main avant de retourner en cours pour le reste de la journée.


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Alors ce début ? Je sais que c'est un peu lent.. le temps de mettre les choses doucement en place. Sinon, ça va, pas trop de fautes ? J'ai tendance à en faire pas mal, et je sais que malgré mes relectures certaines vont surement passer à la trappe. Scusa me..


Mia. L'Invasion (Tome 1) En réécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant