XI

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J'avançai prudemment, n'excédant pas les 30km/h. Avec la peur constante qu'un robot surgisse de nulle part. Seulement je savais que c'était impossible. Si un robot se situait près de la voiture, il l'aurait court-circuitée bien avant. Et la voiture roulait toujours. Cela ne signifiait donc qu'une chose ; aucun robot n'était présent sur au moins 100m à la ronde. Malgré cette info, je n'arrivais pas à me détendre. Mes mains agrippaient le volant avec force. A tel point que mes jointures étaient devenues blanches. Peu à peu les habitations s'espacèrent et la verdure prit leurs place. Je quittais la ville pour arriver dans la périphérie puis la campagne. N'arrivant pas à me détendre pour autant. Je n'avais pas croisé âme qui vive. Mis à part un chevreuil dans un champs. Je croisais de temps à autre des voitures. Mais celles-ci étaient, tout comme en ville, arrêtées au beau milieu de la route et sans occupants. Je commençai vraiment à m'inquiéter. Je finis par accélérer, appuyant mon pied droit sur l'accélérateur, changeant de vitesse les unes après les autres. Avec l'envie de rentrer au plus vite, de retrouver mes parents. Ne me préoccupant même plus des limitations de vitesse, des stop et des « cédez le passage ». Je n'allais de toute évidence ne mettre personne en danger. Faites qu'ils soient bien à la maison et sains et sauf, suppliai-je une énième fois des dieux quelconques. Cette situation était surréaliste, j'avais l'impression de faire un cauchemar. D'une vraisemblance à s'y m'éprendre et dont je n'arrivais pas à m'échapper. J'espérais que mon réveil sonne et qu'il me fasse émerger de cet imaginaire. Pour une fois, j'avais hâte qu'il me réveil avec brusquerie.
Il ne me restait plus qu'une petite dizaines de minutes avant d'arriver ; peut-être moins, vu l'allure que j'avais prise sur les routes sinueuses de ma campagne. Une idée me vain, subitement. Pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt, me sermonnai-je. Je fis rapidement glisser ma main droite sur le bouton de la radio. Je ne fus pas tellement surprise lorsqu'un chuintement remplaçait les voix des journalistes et ceci sur toutes les stations. Je soupirai, l'éteignis et tendis mes deux bras sur mon volant, plaquant mon dos sur le siège conducteur. J'avais la dérangeante sensation de me retrouver dans un mauvais film d'horreur. Le personnage principal ne s'en sortait que rarement, ne prenant que de mauvaises décisions. Aurai-je dû écouter mon père ? Et aller directement me réfugier chez ma grand-mère ?
Il était de toute façon trop tard. Je m'engageai dans le chemin menant à la maison. La boule au ventre. L'ordinateur de bord annonçait 6H56. Il ne faisait pas encore jour. Depuis le changement d'heure et les jours qui raccourcissaient le soleil ne se levait plus aussi tôt. Aucune lumière n'éclairaient notre maison. Seulement vu l'heure et ce qu'il semblait se passer cela paraissait tout à fait logique de rester discret. Je me garai et claquant la porte je me dirigeai d'un pas rapide vers la porte d'entrée. Essayant de l'ouvrir. Elle était fermée. Je ne m'en formalisai pas, nous fermions la porte la nuit. Le seul problème c'est que mes clés se trouvaient dans ma chambre en ville. Je ne pensais pas en avoir besoin en partant hier matin de chez moi. Si j'avais su ce qui m'attendait en me levant ce matin-là... Quand je dis qu'il y a des matins où il vaudrait mieux rester couchée. Je levai les yeux au ciel. Et décidai de contourner la maison pour rentrer par la porte arrière. La serrure avait rouillé et nous ne pouvions plus fermer à clés. J'espérais que mon père n'est pas eu une poussée de motivation et ne l'ai réparée cette semaine. Cette serrure attendait d'être changée depuis presque 7 mois. Ce serait vraiment un manque de chance si pile lorsque j'en avais besoin celle-ci ai été réparée. Je contournai la maison, me prenant un seau dans les pieds, manquant de trébucher au passage. « Merde mais quel boulet ! », rouspétai-je dans ma barbe.
Pour la discrétion on repassera. Je m'avançai vers le porte quand j'entendis un bruit dans les fourrées. Je sursautai et me précipitai sur la porte paniquée.

« Papa ! Maman ! », hurlai-je ne me souciant plus de me faire remarquer. C'était à l'évidence déjà fait.

La porte résistait. Elle aussi en mauvaise état. Je donnai des coups d'épaule pour la décoincer. Quand soudain, je sentis qu'on me tirait le pull avec force vers l'arrière. Je hurlai. Me retournant brusquement. Ne voulant qu'une chose, me détacher de cette prise. Mon cris mourut aussi vite qu'il était apparu. Et le soulagement remplaça peu à peu ma terreur. Ce n'était que lui depuis le début.

Nasko aboya un coup en remuant la queue, visiblement très heureux de me voir.

Je soufflai, apaisée.

« Que fais-tu dehors ? Papa et maman n'ont pas fermé ta trappe ? », lui demandai-je rhétoriquement.

J'avais pris l'habitude de m'adressais à lui. Lui parlant comme à une personne. Au désespoir de mes proches. Seulement je ne pouvais pas m'en empêcher. J'avais l'intime conviction qu'il comprenait tout ce que je lui disais. Il était simplement dans l'incapacité de me répondre verbalement mais avec le temps j'avais su le comprendre via le comportement qu'il adoptait.

« Aller viens mon beau, on rentre », rajoutai-je en lui caressant rapidement la tête. Il me lécha la main pour toute réponse.

« Moi aussi je suis contente de te voir », dis-je en donnant un énième coup d'épaule à la porte qui s'ouvra cette fois-ci sans trop de problème. Est-ce une blague ? Sans rire.


Nous franchîmes le pas de la porte et nous nous retrouvâmes tout deux dans la cuisine. Il fallait que je trouve mes parents.


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Madame n'en fait qu'à sa tête comme vous avez pu le remarquer.. D'après vous a t-elle bien fait de rentrer, malgré les ordres de son père stipulant "le parfait contraire" ? Auriez -vous fait comme elle à sa place ? Dites moi tout..

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Mia. L'Invasion (Tome 1) En réécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant