Il devait être aux alentours de 21 heures. Voilà déjà des heures que nous patrouillions dans la galerie commerciale de « Lincoln Avenue ». Ce centre commercial ne faisait pas moins de 4 étages. Regroupant restaurants et magasins en tout genre en plus d'un immense supermarché. Le plus important de la ville. Je commençai à fatiguer, mes jambes se faisaient plus lourdes à chacun de mes pas. Cependant je ne voulais pas rentrer tout de suite. Nous venions ici tous les après-midis depuis près d'une semaine et nous n'avions vu personne.
Ne voir personne était une chose ; mais voir les différents rayons se vider de jours en jours et ceci à vue d'œil, en était une autre. De plus, les caméras avaient été détruites ; empêchant quiconque de savoir quand venaient ces gens. J'avais fini par en déduire qu'ils venaient plus tard. C'est pourquoi nous nous retrouvions encore en faction ici à cette heure.
Helick, à juste titre, nous obligeait à rester mobile pour ne pas nous faire repérer par un Tracker. Jusqu'à présent nous n'en avions vu qu'un seul et de loin. Nous avions eu cette chance car nous ne trainions d'habitude pas si tard en ville. Par contre, nous croisions de façon quotidienne des groupes d'humains robotisés accompagnés de leurs Escort. Je peinai à y croire, mais l'angoisse en me cachant d'eux perdait en intensité avec le temps. Je n'aurai jamais pensé pouvoir m'habituer à ce genre de vie.
Aujourd'hui, ma plus grande crainte restait de croiser la route d'un Tracker. Helick refusait toujours de me répondre quand je cherchai à connaitre leur capacité. Et son silence à ce sujet rendait mon appréhension de plus en plus pesante.
Helick me précéda de quelques mètres avec Nasko. Faut dire que je n'avançai pas vraiment, l'esprit ailleurs. Il se retourna pour m'attendre et me répéta une énième fois que nous ferions mieux de rentrer et de reprendre nos recherches demain. Ce que je refusai obstinément.« Nan, nous devons rester. Ceux qui ravitaillent le groupe doivent venir la nuit. Si nous continuons de venir que les après-midis, nous ne croiserons jamais leur route », affirmai-je butée tout en baillant de fatigue.
C'est en trainant des pieds que je le rejoignis.
« Regarde-toi, un vrai bambin. Tu tiens à peine sur tes jambes », me reprocha Helick.
« A qui la faute ? Je te rappel que tu as eu la judicieuse idée de me réveiller à 4 heures ce matin pour un « entrainement matinal » », l'accusai-je en citant ses propres mots, pleines de reproches.
Toujours en grognant, je ne vis pas la marche devant moi et la rata. Sentant la chute arriver ; mon cœur se serra. Bordel mais quel boulet, ne pu-je que penser. Je chercha à me rattraper à quelque chose, cependant mes bras battirent dans le vide. Comprenant que la chute était inévitable, je ferma un œil et attendis le choc.
Mais Helick fut plus rapide. Il avança d'un pas et me retint ; une main sur la hanche et l'autre sous le coude, me stoppant dans ma chute. Mais comme la vie semble prendre un malin plaisir à se foutre de ma gueule je m'étala contre lui, l'obligeant à me maintenir avec plus de fermeté pour ne pas terminer ma chute à ses pieds.C'est toujours dans cette position que nous restâmes durant les secondes qui suivirent, tout deux silencieux et immobile. Je ne savais pas quoi dire ou faire pour me sortir de cette situation des plus embarrassante. J'attendis la pique arriver. Le connaissant il devait se contenir pour ne pas l'avoir déjà sortie. Je réalisa avec étonnement que je respirais à grande inspiration son odeur. Il sentait le frais, la menthe et une touche d'un quelque chose bien caractéristique à sa personne. Cette odeur n'avait pas de nom, mis à part le sien. Pas de doute, c'est tout simplement lui, son odeur. Et je peinai à m'avouer que j'en appréciais les senteurs. Je finis par relever la tête pour croiser son regard. Il était déjà posé sur moi. Nous étions proche, à un souffle l'un de l'autre seulement. Nous nous regardâmes un moment. J'avais la pleine sensation de son regard sur moi, de ses mains sur mes hanches, chaude et ferme, des vibrations de son cœur contre ma poitrine et de mes mains fermement agrippées à son t-shirt. Je me sentais bien, la gêne ayant disparu au moment même où nous nous étions vu. Je me sentais en sécurité, je me mentirai en affirmant l'inverse. Je vis ses yeux descendre à mes lèvres, s'y attarder. Dieu ce que les siennes, tentatrices, me donnaient envies. Je vis sa mâchoire se contracter, ses yeux exprimaient une émotion inédite, que je ne saurais définir. Ses pupilles dilatées me sondaient, comme s'il cherchait à lire en moi. Je le vis s'approcher de façon infime avant de se stopper. Ses mains s'agrippèrent plus fermement à moi et ses yeux se fermèrent comme en proie à un combat intérieur. Puis soudain, je le vis déglutir avant de reposer son regard, changé, dans le mien. Non..
Je compris que la bulle venait d'éclater, pour une raison qui m'était inconnue, Helick venait de se rétracter. Les barrières de son esprit, infranchissable, me cachaient ses pensées. Et j'espérai de tout mon cœur que le regret ne transparaissait pas sur mes traits. Il me lâcha doucement, s'éloignant progressivement de moi. Je compris que cet éloignement n'était pas simplement physique. Un changement avait eu lieu à travers ses yeux. Et je ne pouvais que ressentir l'impuissance et l'incompréhension de cette situation. Alors qu'il allait ouvrir la bouche pour parler, un bruit caractéristique d'Escort coupa court à toute discussion. Sautant sur cette occasion pour fuir en toute excuse ; Je m'élança, me détournant avec soulagement d'Helick. Je courrai vite, loin, fuyant aussi bien les robots que cette discussion. Il était temps de rentrer.
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Salut à toi petit lecteur, voici un nouveau chapitre qui j'espère t'a plu ... Ou peut-être un peu frustré ? ahah
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Mia. L'Invasion (Tome 1) En réécriture
Science FictionMia, jeune étudiante en faculté de psychologie, va, lors d'une journée d'hiver, voir sa vie basculer. La jeune femme maladroite, au caractère des plus difficile et à l'humour laissant à désirer va devoir apprendre à survivre dans ce monde qui sembl...