J'enfilai mes rangers. « Des pompes à sauter des flaques d'eaux » comme les surnommait mon père. En attendant, aujourd'hui j'étais bien heureuse de les avoir « ces pompes », observai-je avec ironie. Je serrai davantage mes lacets. Puis, m'appuyant sur mes genoux, me donnai une impulsion pour me relever. Je regardai l'heure affichée sur le four. 5h13. Il était tôt, certes. Mais en vue de la nuit que je venais de passer, rien d'étonnant. Elle n'avait été ponctuée que de cauchemars ou de moments d'insomnie. J'avais, vers 4h30 fait valser mes couvertures pour me lever, en grognant. Comprenant bien que je n'arriverais pas à dormir d'avantage. Mais ce n'était pas plus mal au final. Il valait mieux arriver en ville de nuit. J'imaginais, - peut être à tord – que les robots seraient moins nombreux à ce moment. De plus, l'obscurité serait à notre avantage pour nous cacher si besoin. De toute manière, plusieurs jours maintenant s'étaient écoulés depuis que j'avais fuis, quitté la ville. Des changements auront pu avoir eu lieu. Je devais surtout garder à l'esprit que je n'étais surement pas au bout de mes surprises. Rester discrète et à l'affut étaient devenu mes maîtres mots. Sinon j'étais certaine d'y passer. Oh mon dieu, avais-je vraiment fait le choix de me diriger tout droit dans un nid de frelons ? Je n'arrivais pas à savoir si cela était du courage ou de la pure folie. Pourtant je n'avais plus qu'un but, retrouver mes parents. Nasko et moi étions maintenant fin prêt. Nous avions mangé, je m'étais habillée chaudement, vêtue de mon éternelle sweat à capuche trop large. C'est donc d'un pas qui se voulu déterminé, mon sac sur le dos que nous nous dirigeâmes vers la sortie puis vers la voiture. Nasko renifla la voiture et me regarda, d'un regard interrogateur.
« Ne me regarde pas de cette manière je me sens assez mal comme ça. »
Son regard braqué sur ma personne me fit culpabiliser davantage.« Eh j'avais pas le choix de voler cette voiture, ok ? »
Je me dirigeai vers le côté droit de la voiture et rajoutai.
« Votre carrosse est avancé monsieur, si vous permettez » , Dis-je en lui ouvrant la porte côté passager tout en lui faisant une révérence -digne des plus grands-.
Il ne se fit pas prier et monta dans la voiture, directement sur le siège passager. Le regard déjà vissé vers l'horizon. Bien installé sur sa banquette.
« Ah oui je vois. Monsieur ne se prive de rien ». Remarquai-je en souriant.
Je refermai la voiture, me dirigeai vers le côté conducteur, m'y installant. Je démarrai dans la foulé.
« C'est partie ». Soufflai-je en enclanchant la marche arrière.
Cela faisait maintenant 30 minutes que nous roulions. Les habitations remplacèrent peu à peu les champs et les forêts. J'avais de la chance, la neige avait presque totalement fondue. Les routes étaient donc plus praticable qu'il y a quelques jours. J'étais aussi heureuse car cela voulait dire que nous ne laisserions pas de traces dans la neige.
Nous venions de passer le panneau de JaxtonCity. J'étais soulagée, le trajet s'était déroulé, jusqu'ici, sans embuches. La voiture ne s'était pas arrêtée, signifiant qu'il n'y avait pas eu de robots sur la route, ou du moins à proximité. J'étais néanmoins réaliste, je me doutais que cela n'allais pas durer éternellement. Le tableau de bord affichait maintenant 6H56. Le café dont parlait le scientifique ne se trouvait pas en hypercentre ce qui était une super nouvelle. Le seul hic c'est que pour y aller il fallait le traverser. Vu qu'il se trouvait à l'opposer de là où je me trouvais actuellement. Le chemin sera plus long en contournant le centre mais je pense que c'était tout de même plus raisonnable de faire cela. Je dirais qu'avec le détour nous allions devoir parcourir 25 kilomètres. Au lieu d'une simple dizaine en coupant par le centre. Les mains crispées sur le volant j'étais à l'affut du moindre comportement de la voiture. Prête à déguerpir à l'instant même où elle s'arrêterait.
Nous avions parcouru une quinzaine de kilomètre lorsque la voiture eu un soubresaut suspect et ralentit brutalement jusqu'à s'arrêter complètement. Elle venait de s'arrêter. Cette simple contestation fit brusquement s'emballer mon cœur.« Ok , oh mon dieu ok ; Nasko dehors, tout de suite. » Dis-je la voix prise de tremblements incontrôlés dû à la panique.
Je pris mon sac avec précipitation et sortis du véhicule en vitesse. Nasko m'avait directement suivi en sortant par ma porte lui aussi. Après cette vérification je ne perdis pas de temps et partis en sprint vers la ruelle la plus proche. Une ruelle très étroite, je m'y engouffrai dans l'espoir de m'éloigner. Mais je me stoppai, me retournant. Je n'avais pas entendu le robot. Peut-être étais-je justement en train de me rapprocher de lui, de courir, fuir droit dans sa direction. Durant ce court arrêt, je vis dans cette ruelle un escalier. Un escalier de secours le long de cette vieille façade décrépit. Un échappatoire. Ni une ni deux je montai sur une poubelle pour faire descendre l'escalier surélevé. Sans perdre une seconde nous y montâmes directement. Alors que je commençais mon ascension, je me stoppai. Fis demi tour et tirai sur la chaine pour remonter l'escalier. J'étais presque sûr qu'un robot ne pourrait pas y monter. Néanmoins, si mon hypothèse était fausse, j'espérais que le fait qu'il soit relevé lui fasse croire qu'il n'avait pas été utilisé. Restant toujours dans l'ignorance sur leur acuité intellectuelle. C'est pas vrai, je perdais du temps pour de simple hypothèses inutiles. Je montai les escaliers le plus vite possible, rythmé par mes propres bruits de pas sur la taule. Nasko me devançant arriva sur le toit avant moi. Je débouchai sur le toit et me mis directement à quatre pattes pour rejoindre son rebord, afin d'observer la rue. Je ne voyais rien, mis à part ma jeep et une autre voiture abandonnées sur la route. Pas un seul robot n'était présent. Je me relevai, et toujours penchée vers l'avant traversai le toit afin de regarder dans la rue parallèle. Celle vers laquelle je fuyais il y a de ça quelques minutes. Les mains appuyées au parapet je ne laissai que mes yeux dépasser; afin d'être la plus discrète possible. Et je l'entendis avant de le voir.
BOUMRAAFK.... BOUMRAAFK... BOUMRAAFK..BOUMRAAFK
Il était bel et bien dans la rue que je comptais rejoindre; et en plus, il venait justement de la direction que je voulais suivre. Mes mains se crispèrent davantage sur le muret. Nous venions à peine d'arriver et j'avais déjà failli nous mener droit vers l'un de ces monstres. C'était loin d'être gagné. Il nous restait à peu près une dizaine de kilomètres à parcourir. Si ne n'est plus, si nous faisions certains détours. Et ce' à pieds; il allait donc nous falloir bien 1h- 1h3O si nous courions. Le robot continua sa route, nous libérant progressivement la voie que nous voulions emprunter. Je me retournai, m'installant le dos contre le muret, je récupérai mon portable dans mon sac. Je le posai sur mon genou et attendis. J'attendais simplement qu'il s'allume, m'informant du même temps que la voie serait libre et que nous pourrions reprendre notre route. Nasko s'allongea près de moi et posa sa tête sur ma jambe libre en quête de caresses.
« Repose toi, il nous reste encore du chemin avant d'arriver. Et il ne sera surement pas de tout repos. » Précisai-je en le caressant.
Moi qui n'étais d'ordinaire pas d'un tempérament patient ; durant ces quelques jours je n'avais l'impression de ne faire que ça. Attendre.
_________________________________________________________________________________
Le retour de Mia en ville.. Rien de bien passionnant je le conçoit.. C'est pourquoi aujourd'hui encore, -pour compenser- je vais poster un second chapitre ;) Donnez moi vos avis ?
Un petit vote pour aider mon histoire à se faire connaitre ??
A tout de suite !
VOUS LISEZ
Mia. L'Invasion (Tome 1) En réécriture
Fiksi IlmiahMia, jeune étudiante en faculté de psychologie, va, lors d'une journée d'hiver, voir sa vie basculer. La jeune femme maladroite, au caractère des plus difficile et à l'humour laissant à désirer va devoir apprendre à survivre dans ce monde qui sembl...