XIX

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Toujours à genou sur le sol, le regard dans le vague, je réfléchissais. Qu'allais-je bien pouvoir faire maintenant ? J'avais conscience que trouver mes parents dans cette grande ville serait bien plus difficile que de simplement chercher une aiguille dans une botte de foin. La raison ? Elle était simple. Ils ne voulaient pas être trouvés. Ils se cachaient de ces robots. Tout comme moi à vrai dire. Seulement, chercher mes parents tout en me cachant de ces tueurs me semblait à l'évidence impossible. Je n'étais ici que depuis quelques dizaines d'heures et j'avais déjà failli y passer à de nombreuses reprises. Si la chance avait été, jusqu'ici, de mon cotés ; je n'étais pas certaine que cela dure dans le temps. C'est pourquoi je décida de quitter la ville pour rejoindre -enfin- la maison de mes grands-parents. Cette idée ne me plaisait pas. J'aurais mille fois préféré rester aux cotés de mes parents. Mais je venais de laisser passer cette chance. Il fallait croire que Dieu, s'il existait réellement, en avait décidé autrement. Cette réalité m'attristai.

« Tu vas quand même pas encore te mettre à chialer ? » Entendis-je avec ironie.

Cette intrusion ne me surpris, étonnamment, guère. Sans tourner la tête, je vis du coin de l'œil la dernière personne que j'avais envie de voir. Adossé négligemment contre le mur près de l'entrée. Je ne l'avais pas entendu arriver.
Sans prendre la peine de me tourner vers lui, je rétorquai.

« Tu me suis maintenant ? »

Un mouvement de sa part attira mon attention. Il s'adossa plus confortablement contre le mur, prenant une posture qu'un mannequin aurait pu prendre. Croisa ses bras contre sa poitrine et me fixa, de haut. Après un instant, il reprit :

« Penses-tu réellement que je n'ai que cela à faire ? Suivre une gamine écervelée ». Affirma t-il le regard impénétrable, froid. « Nan. J'ai simplement, comme tous ceux qui se trouveraient dans le quartier, entendu ta petite crise de je ne sais quoi. En passant, ce n'était pas très malin de ta part de faire autant de bordel. Je suis même étonné qu'un Furteur ne t'ai pas encore tuée à l'heure qu'il est. »

« Va-t'en » Fut ma seule réponse.

Je n'avais même plus l'envie de dialoguer avec cet être prétentieux.

« Non. »

Je me relevai, pris mes affaires et le contournai.

« Pas de problème, c'est moi qui m'en vais alors ».

Alors que je passais à peine le seuil de la porte ; Il m'attrapa le bras avec brusquerie. Me le tordant au passage. Je grimaçai.

« Pas avant que tu aies répondu à une question ».

Je tirai violemment sur mon bras pour le retirer de sa poigne. Et le massai sans pour autant montrer ma douleur. Il n'en serait que trop heureux.

« Seulement si toi aussi tu réponds à une question », dis-je après un temps.

« Bien ».

« Moi d'abord. » Enchainai-je aussi tôt. Ne voulant pas me faire avoir. « Ce sont les robots que tu appelles Furteurs ? Et comment t'es-tu procuré ces engins qui ont réussis à terrasser ce robot en un instant ? Et comment les.. » Voulu-je continuer mais fut couper.

« Oui ».

« Hein ? Quoi ? De quoi « oui » ». Mimai-je les guillemets, irritée.

« On a dit une question. Pas dix. Et j'ai répondu à une d'entre elles. Oui j'appelle les robots, Furteurs ».

« Quoi ? Non mais cette question était rhétorique ! J'avais bien compris que tu les appelais de la sorte. Répond à une autre, je suis pas d'ac... » Commençai-je à m'emporter.

« C'est pas mon problème. Maintenant toi répond. Qui attendais-tu dans ce café ? ».

« Ce ne sont pas tes affaires. » Répondis-je avec véhémence, n'ayant toujours pas digéré sa réponse précédente.

« Répond. »

Sa voix était froide, glaciale même. N'appréciant pas mon silence il s'approcha d'un pas. Me surplombant de sa hauteur. Ayant à l'évidence l'intention de m'intimider.

Ne voulant pas me démonter je me retournai et m'éloignai de lui.

« Quelqu'un ! »

« Ce n'était pas la réponse que j'attendais. Qui attendais-tu dans ce café ? »

Il perdait visiblement patience. Je me tournai de nouveau face à lui. Nous nous fixâmes quelques instants, alors que je continuais à m'éloigner, en reculant. Je pouvais voir d'ici sa mâchoire se contracter avec force.

« C'est pas mon problème », pris-je plaisir à réutiliser ses propres mot. « C'est la réponse que j'ai décidé de te fournir. Sur ce' à jamais j'espère ».

Je le quittai du regard, me remettant dans le bon sens de la marche. J'accélérai le pas tout en lui faisant un geste vague de la main, deux doigts en l'air comme une sorte de salut militaire. Ne voulant pas m'attarder, certaine de l'avoir mis à bout de nerf ; je finis par prendre mes jambes à mon cou. Avec l'objectif de mettre le plus de distance possible entre lui et moi.

Ce n'est qu'après 15 bonnes minutes de course que je pris le temps de m'arrêter, hors d'haleine, à bout de souffle. Je me trouvais dans une ruelle, plus communément nommée ; « Ruelle Coupe gorge ». Ce genre de ruelle étroite, lugubre, macabre et sale que l'on préférait éviter à tout prix. Privilégiant le gros détour à la traversée de cet angoissant chemin. Et voilà, qu'aujourd'hui, c'est ici que j'avais fait le choix de me réfugier. Les mains plaquées sur le mur recouvert de briques fendue, la tête vers l'avant, j'essayais de réguler ma respiration. En vu de l'odeur nauséabonde qui semblait s'échapper de la vieille beine à ma droite, la tâche n'en était que plus ardue. Je ne préférais même pas me risquer à regarder ce que cela pouvait bien cacher, ayant bien trop peur de ce que je pourrais bien y découvrir. Nasko, à ma gauche, quant à lui m'attendait patiemment. Comme si cette course folle ne l'avait en aucun cas affaiblie.

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Petit chapitre comme d'habitude ahah 
Pour compenser, je reposte un second de suite donc à tout de suite ! :)

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Mia. L'Invasion (Tome 1) En réécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant