Mia. L'Invasion (Tome 1) En réécriture

XXXXII

(Chapitre plus long aujourd'hui; notez l'effort! hein mxrgxux_54) 

Bonne lecture!

Il pleuvait averse, j'étais trempée, frigorifiée. La chair de poule courait le long de mon corps alors que je tournai sur moi-même. Je me trouvais dans une ruelle, sombre, macabre, une ruelle à faire frissonner les plus courageux. Je n'arrivais pas à me souvenirs des évènements m'ayant entrainée jusqu'à ce sordide endroit.

Puis, après un instant, à travers ce silence effrayant, des chuchotements me parvinrent sans que je ne puisse en discerner le sens. Une angoisse m'étreignit toute entière, figées je tendis l'oreille. Que disaient ses voix ? Cette situation me semblait dangereusement singulière.

Les chuchotements étaient lents, presque rocailleux, comme s'ils venaient du très fond des enfers. Seulement, je savais qu'ils venaient de cette ruelle, un peu plus loin, dans cette noirceur opaque, insondable, à seulement quelques mètres de moi. Un mauvais pressentiment m'oppressa. Je ne voulais pas voir ou même savoir à qui ses voix appartenaient. Je voulais juste partir loin d'ici. Les chuchotements prenaient de plus en plus de sens à mes oreilles, comme s'ils se rapprochaient.

J'avais chaud malgré cette pluie diluvienne. Pourtant, des gouttes de sueurs froides perlaient le long de mon échine. La peur au ventre je me détournai, prête à fuir le plus loin possible.

Mais, ce qui me fit face me bloqua dans mon élan. Un mur de briques sombres m'empêchait de fuir ; je me trouvai dans une impasse. Il était impossible pour moi de quitter cette ruelle sans me confronter à ses voix.

Les battements de mon cœur eurent un sursaut lorsque je reconnu l'appartenance d'une voix en particulier, semblable à un chuchotement plaintif. Je réalisai que je me trouvai dans l'un de mes cauchemars, une fois encore.

Mais comme chaque fois, il m'était impossible de m'en extraire. Et cela, malgré toutes mes volontés. Je fus prise de panique. Les larmes dévalèrent sur mes joues, des sanglots me firent hoqueter. Non, je ne voulais pas, pas encore. Je savais ce qui allait se passer. Je voulais tant me réveiller. « Réveille-toi bon sang », me répétai-je mentalement en boucle.

Les voix se rapprochèrent encore, trop proche. Je reculai, en fermant les yeux avec force, voulant mettre le plus de distance entre elles et moi. Surtout ELLE.

Le mur claqua dans mon dos. J'étais prisonnière de ces voix, de ce cauchemar.

« N'approchez-pas ! », hurlai-je la main tendu, tremblante.

« Miaaa », chuchotaient-elles à mon encontre.

Un cri d'horreur sortie du plus profond de mon être lorsqu'une main glacée me saisit le bras. Je me débâtai à l'aveuglette, ne voulant pas faire face au visage ensanglanté de Lisa qui me hantait à chaque fois que le sommeil m'emportait. Je savais que c'était elle, connaissant malheureusement ce terrifiant scenario par cœur. Sa voix poussa un hurlement strident puis un rire comme prise de démence.

« Regarde-moi Mia ! Regarde ce que tu m'as fait ! REGARDE !! Je suis morte. Ils me contrôlent par ta faute ! Tu m'as abandonnée Mia », hurlait-elle alors que je m'obstinai à garder les yeux clos.

Je secouai la tête de gauche à droite, paniquée. Les larmes noyant mon visage et mes sanglots rendant ma respiration erratique.

Lisa prise de rage m'empoigna les deux bras, m'enfonçant ses ongles exactement au même endroit que lors de ce funeste jour. Me replongeant plus encore dans ces souvenirs que je souhaitais tant oublier. La douleur était bien plus que physique. Je sentais couler mon sang le long de mes bras mais mon cœur saignait davantage.