III

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(Les musiques ne sont pas obligatoires. Sinon excusez moi pour les sons dans celle-là, je n'ai pas réussi à en trouver une autre. Celle que j'écoutais avant à été supprimée. Dégoutée). 


[Eclipse temporelle]

Mon réveil venait de sonner. 8H30. Cette année, le mercredi nous commencions à 9H30. J'avais donc la possibilité d'un peu plus dormir. Je grogna et sortis de mon lit ou plutôt roula en dehors de mes couvertures chaudes. Je m'étira et décida d'ouvrir mes volets électriques pour voir ce à quoi je devais m'attendre aujourd'hui.

Et là s'offrait à moi, au fur et à mesure de leurs ouverture, un paysage rempli de blanc. Un lit de neige recouvrait chaque bâtisse, chaque arbre, chaque branche. Hier encore le temps n'aurait pas présagé cette neige. Certes il faisait froid ; mais nous étions encore dans des valeurs positives il y a encore 1 semaines. Nous n'étions même pas encore en hiver. Je ne m'y attendais pas, mais un sourire d'enfant prit place sur mon visage. Je nous revoyais, l'hiver dernier, courir dans la neige avec Nasko, rouler dedans, nous courir après. Je revoyais encore sa tête à l'arrêt après avoir reçu une de mes grosses boules de neige, surpris. Je ris seule à cette image.

C'est sur cette pensée que je partis prendre une bonne douche chaude. Heureusement pour moi, « mon placard à balai » contenait tout de même une douche, des toilettes et un lavabo. Quelle chance j'avais !
L'eau ruissela sur mon corps encore groggy de sommeil. Que ça faisait du bien. Je passa ma tête sous le puissant jet chaud, la tête inclinée vers l'arrière et les yeux fermés. Je pourrais rester des heures dans cette position. Mais comme toute bonne chose à une fin je redressa ma tête, attrapa mon savon, me lava rapidement et sortis de la douche. Je me sécha et m'habilla à la hâte. Même si nos radiateurs étaient allumés, il faisait sacrément froid dans nos chambres. J'en déduisais que les murs devaient être mal isolés.

Je regarda ma montre. Il était temps que je parte si je ne voulais pas être une énième fois en retard. Surtout que je commençais par un TD de psychologie du développement. Je ne voulais pas prendre le risque d'être refusée en cours et de devenir défaillante seulement au bout de trois mois de cours. Je pris mon bombers kaki, ma grosse écharpe beige et enfila en sautillant ma paire de bottines. J'attrapa mon sac près de mon bureau, emporta une pomme à la volée et sortis de ma chambre. J'avais à peu près 15 minutes de marche avant d'arriver à la fac. J'enfila mes écouteurs, lança ma playlist, « 17 de Mahalia » débuta. Je mis les mains dans les poches de ma veste et m'engagea dans les rues de JaxtonCity. Je sentais mes pieds crisser sur la neige, j'adorais cette sensation. Seulement, plus je m'approchais du centre-ville, plus le joli manteau blanc recouvrant les trottoirs se transformait en bouillasse marronnâtes et liquide.

Au détour d'un croisement, un homme, cheveux grisonnant, éruptait ce qui semblait être des ordres au téléphone. Vêtu d'un costard, sûrement hors de prix, et d'une sacoche, cet homme d'affaires transpirait l'argent, le pouvoir et le mépris. Mais ce qui me surprit plus encore, ce sont les deux armoires à glaces qui lui servaient probablement d'escorte. Leurs visages étaient dénués de toute émotion, au point de susciter un certain malaise chez moi qui me fit détourner le regard. Leur présence sur ce trottoir était d'autant plus intimidante et singulière du fait de leur carrure massive. Ils devaient bien mesurer 2 mètres de haut si ce n'est plus. De vrais colosses. Ce n'est pas tous les jours que l'on croisait de tel personne.

Je compris vite que cette seconde d'inattention eu été de trop. Je perdis l'équilibre et glissa sur une plaque de verglas. Mes fesses rencontrèrent violemment le sol, gelé. Un frisson me traversa. Je retira mes écouteurs en grimaçant de douleur.

"Explique leur que si ce n'est pas prêt dans 3h, ils devront en assumer les conséquences et leurs famille aussi. Aucune protection ne leur sera fournie. Ils seront d'ailleurs les premiers à y passer", trancha t-il avec un rire cynique qui me glaça le sang.

Mon cœur fit un bond face à ses propos et ce dernier s'arrêta lorsqu'il baissa son regard froid vers moi. A cet instant, j'aurais voulu être partout sauf ici.

Son œil. Son visage abîmé par l'âge était surmonté d'un œil de verre fendu en deux.
Cette vision me fit hoqueter de stupeur et je ne pu retenir un léger mouvement de recul.
Ma réaction sembla étrangement lui plaire, car il me sourit froidement.

"Profites ma jolie", commença t-il avec un sourire effrayant qui me fit frémir.

Il recula vers sa voiture stationnée sur le bord du trottoir et repris.

"Des quelques heures qu'il te restent....".

La n'attendis pas de retour et monta à l'arrière du WRANGLER noir accompagné de ses deux gardes du corps.

Je resta un instant figée après le départ du véhicule. Essayant de comprendre ce qu'il venait de se passer. Un fou, il n'y avait pas d'autre mot. Un malade mental qui m'a tout de même foutu une trouille bleue. L'eau glaciale qui traversait peu à peu mon jeans me fis reprendre mes esprits.

Je secoua la tête désabusée.

"Mais quel taré", me dis-je encore perturbée de ce qu'il venait de se passer.

Je me redressa et repris rapidement ma marche. Ne voulant pas arriver en retard par sa faute. Ignorant au passage le regard des gens curieux. Ma petite glissade improvisée et surtout mes vêtements trempés devaient bien amuser la galerie.

Je finis par arriver à la fac, secouant mes mèches brunes à mon entrée. Il venait de recommencer à neiger. J'aurais peut-être dû penser à prendre un bonnet. Pas grave, trempée pour trempée. Je n'étais plus à ça près. Et puis, l'eau n'a jamais tué personne, pensais-je.
Je rejoignis ma salle de TD et fus heureuse de voir que les personnes de mon groupe attendaient toujours à l'extérieur, signifiant que notre professeur n'était toujours pas arrivé. J'étais seule en TD. Lisa ne faisant pas partie de mes cours de travaux dirigés. Nous n'avions que les cours magistraux en commun. Mais cela ne me dérangeait en rien. Au contraire, j'étais d'autant plus concentrée en cours de ce fait. Le prof finit par arriver, nous entrâmes dans la classe. Je m'installa à ma place habituelle ; au fond près de la fenêtre. J'aimais pouvoir suivre ce qu'il se passait à l'extérieur. C'était d'ailleurs pour cela que je cherchais toujours à m'installer près d'une fenêtre, aussi bien en TD qu'en CM. J'en convenais ; pour la concentration ce n'était pas la meilleure des choses à faire. Mais lorsque les cours étaient intéressants, fenêtre ou non je suivais. C'était juste « au cas où ». Afin de passer le temps si ce n'était pas le cas. J'allais, par ailleurs, pouvoir profiter du radiateur pour me sécher et me réchauffer.

« Nous en étions au sous-stade 3, lors des adaptations sensori-motrices intentionnelles de l'enfant entre 4 mois et 8-9 mois. L'intention de l'enfant se décentre de son propre corps pour se fixer sur... » commença monsieur Stanis, notre professeur de psychologie du développement.

J'ouvris une nouvelle page word.

"C'est parti pour 1h30 de folie", pensai-je avec ironie.

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Tadaaaam ! Si tu passes par là, peux-tu lâcher un petit vote ou commenter ? J'aimerais vraiment avoir des retours sur ce que j'écris. Savoir ce qui va ou non ! Oui j'insiste mdr "Forceuse", non jamais......

Aller hop la suite!

Mia. L'Invasion (Tome 1) En réécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant