VIII

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Et ce fut l'électro choc. Je repris conscience brutalement. Je fus tout d'abord, perdue quelque instant. Ne sachant plus ou j'étais et pourquoi je me retrouvais étendue sur ce sol dure et froid. Puis, peu à peu tout me revint en mémoire. Le sms plus que troublant de mon père, l'alarme tonitruante qui ne voulait plus s'arrêter d'hurler, l'attaque de robots tueurs, notre fuite dans les couloirs de la fac, le son des pas du robot se rapprochant, notre cachette et Lisa.. Oh non Lisa. Je relevai la tête subitement. Me redressant rapidement. Une douleur sourde mais supportable englobait tout mon crane. Je grimaçai en me relevant, les jambes tremblantes. Mais je tint bon. Cherchant Lisa du regard, tournant sur moi-même. Inspectant tout le couloir. Espérant apercevoir sa chevelure flamboyante, son sourire mutin ou son air renfrognait qu'elle portait dans ses mauvais jours. La cherchant désespérément des yeux. Avec l'espoir de la voir apparaitre au détour d'un couloir. Seulement, le couloir était vide. J'étais bel et bien seule. Ou était elle ? Combien de temps avais-je perdu connaissance ? Pourquoi le robot ne m'avait-il pas attrapée, tuée ? Une grande culpabilité s'empara de tout mon être. C'était de ma faute. Elle comptait sur moi. Pourquoi lui avais-je fait cette promesse que j'avais été incapable de tenir ? Lisa devait être morte à l'heure qu'il est. L'envie de pleurer, pour la première fois depuis le début de cette horreur me traversa l'esprit. Nan je ne pouvais pas. Je devais sortir de là, trouver mes parents, Nasko, Rose... Rose. Oh mon dieu j'espère qu'elle s'en était sortie.

J'inspirai un grand coup et me dirigeai vers l'escalier menant au sous sol, seule. Reprenant contenance peu à peu. Je devais réfléchir. Je vis la porte au loin, regardai si la voie était libre avant de m'engager dans la cage d'escalier. Je dévalai les marches une à une avec précipitation, manquant de trébucher à plusieurs reprises. Arrivée au rez-de-chaussée, je continuai ma course, toujours convaincu que le parking des professeurs serait le meilleur endroit où se réfugier le temps que tout se calme. Parcourant les dernières marches, je m'avançai vers la sortie. Pourtant je me stoppai devant la porte coupe feu menant au parking sous-terrain. Le doute s'emparait de moi. La main tendue vers la poigné. Tremblante, j'hésitais. Et si j'avais tord ? Et si un robot attendait justement dans ce parking, prêt à tuer quiconque essayerait de s'y cacher ou de s'enfuir par là. Tremblante je m'approchai de la porte, y posant la tête et les mains avec précaution. A l'écoute du moindre bruit suspect. Je ne discernai aucun son, seulement une porte coupe feu devait couper les sons ne pu-je m'empêcher de penser. J'étais indécise, ne sachant plus quoi faire.

Des voix basses et des bruits de pas précipités me sortirent de mes pensés. Je relevai la tête brusquement me tournant vers l'origine du bruit. Un groupe de personnes descendaient les escaliers. Ils devaient juste être à l'étage supérieur. Je paniquai. Peut-être étaient-ils poursuivit ? Devrais-je demander de l'aide ? Rester avec eux ? Un groupe de personne se ferait plus facilement remarquer qu'une personne seule, me dis-je. Et j'avais tellement peur que je n'étais plus certaine de vouloir prendre le risque de faire confiance à quiconque. Préférant ne pas me faire remarquer je me déplaçai rapidement sous l'escalier en béton, cachée de tous. Me collant contre le mur, voulant inconsciemment me fondre à travers lui, j'attendis. Ils se rapprochaient. Leurs voix devenaient de plus en plus distinct.

« Grouillez-vous les mecs ! », chuchota une voix de gars, essoufflée.

Ils arrivèrent dans l'escaliers, au dessus de moi.

« Putain mais c'est pas vrai, c'est quoi ce bordel, tu as vu ce qu'il à fait à Jacob ? Ce.. ce truc lui a tranché la gorge, il ..il ne lui a laissé aucune chance », renchéri un gars paniqué.

« Je veux me réveiller, je veux me réveiller ! » pleura une fille hystérique. « Lin-lindsay.. » rajouta t'elle dans un sanglot, la voix brisée.

Je fermai les yeux, les serrant le plus fort possible, le corps tremblant. Ils ne laissaient aucune chance. Ces robots étaient en train de tous nous massacrer, les uns après les autres.

« Putain mais fermez vos putain de gueule ! Vous voulez qu'on finisse comme eux !? » , s'écria le premier perdant patience.

Je l'entendis ouvrir la porte du parking avec brusquerie.

« Magnez vos culs », rajouta t-il en ayant passé la porte. Je crois.

Les autres suivirent, j'entendis ensuite la porte émettre un léger grincement, puis se refermer en un clic.

Le silence revint, un instant. Je rouvris les yeux, soulagée qu'ils ne m'aient pas vue.

Puis le silence se brisa. Un bruit de machine me parvint à l'oreille. Oh Nan. Ce bruit était faible car coupé par les murs épais et la porte. J'étais néanmoins sûr de l'avoir entendu. Il y avait bel et bien un robot en poste dans le parking. Mes yeux s'écarquillèrent, paniquée. J'étais statufiée. Je n'arrivais pas à amorcer le moindre geste. Je savais pertinemment ce qui allait arriver. Un cris féminin me parvint sourdement. Puis un son de taule froissée et le hurlement d'une alarme de voiture. L'instant d'après plus rien. C'est à cet instant que je remarquai que mes mains, postée sur ma bouche retenaient un cri muet et sentis des larmes chaudes ruisseler sur mes joues glacée. Sous le choc, j'étais sous le choc. Des gens, des innocents, venaient surement de se faire tuer et j'avais été la, derrière cette porte, sous cet escalier, à quelques mètres seulement d'eux et je n'avais rien fait. Je les avais lâchement laissé se faire massacrer. J'étais moi aussi un monstre, ne cessai-je de me répéter en boucle. J'avais laissé ces gens mourir, j'étais un monstre. J'ETAIS UN MONSTRE.

En larme, choquée, je me laissai glisser contre ce mur de pierre. Mes jambes ne pouvant plus me supporter. Supporter le corps d'une lâche, n'oublia pas de rajouter ma conscience. Je ramenai mes jambes contre mon corps, les entourant de mes bras je posai ma tête contre celles-ci. Toujours en état de choc.



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Mia. L'Invasion (Tome 1) En réécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant