XXVIII

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Lorsque je sortis à sept heures tapantes de l'appartement, il était déjà posté là, appuyé négligemment contre la porte de l'appartement d'en face. Alors, je me postai face à lui, statique, les bras croisés contre ma poitrine. Le regard braqué sur lui, sans lui adresser le moindre signe, ou formule de politesse. Il ne sembla pas s'en formaliser. Lorsque je m'étais réveillée, il y a quelques heures, j'avais réfléchi à la manière avec laquelle je devais agir avec lui. J'avais pris la décision d'éviter tout conflit et donc d'éviter les conversations inutiles. J'avais de certains doutes sur ma capacité à tenir cette résolution. Je souhaitais juste faire des efforts ; mon silence passait par là. Je sortie de mes pensées en le voyant déjà se diriger vers la cage d'escalier.

Arrivé dehors, je le suivis. Toujours dans le silence. Il fallait croire que c'était la meilleure chose à faire. Et cela semblait lui convenir. Nous marchâmes une bonne demi-heure avant d'arriver devant un magasin à le devanture sobre. Je relevai le tête, « Armurerie » était lisible sur la façade. Helick s'y engouffra directement. Je le suivis sans réfléchir. En rentrant, je découvris qu'une odeur de métal et de plomb englobaient l'air. Etrangement, j'aimais bien. Je tournai sur moi-même, balayant mon regard sur chacune des vitrines et chacun des murs recouvert d'armes. Il y en avait de toute sorte. Aussi bien des armes blanches que des armes à feu. Les armes étaient des plus hétéroclite, passant du petit calibre à ce qui me semblait être une mitraillette ou encore du simple couteau au sabre. J'avais de certains doutes sur l'officialisation des lieux. De l'extérieur, le magasin ne payait pas de mine. Peut-être que le proprio ne souhaitait pas trop se faire remarquer. Alors que je continuais mon inspection, je vis du coin de l'œil Helick passer le comptoir et disparaitre derrière un rideau, qui semblait faire office de porte. Ne sachant pas trop si je devais le suivre, j'attendis.

Le temps passait et je ne le voyais toujours pas revenir. Cela devait déjà faire 15 minutes. L'idée qu'il se soit foutu de ma gueule et soit sortie par une porte arrière me traversa l'esprit. Seulement, pourquoi faire ça alors qu'il avait pris le temps de m'attendre devant mon appart, cela n'avait aucun sens. Toujours accompagnée de mon chien, je passai derrière le comptoir et débouchai dans une arrière-boutique. Elle aussi était remplie d'armes mais surtout de munitions. De milliers de munitions ; Des étagères entières en étaient remplies. Et en fouillant cette pièce des yeux je ne vis personne, aucun trace d'Helick. Puis me parvint des bruits sourd et réguliers. En tournant la tête je vis qu'il n'y avait qu'une autre sortie à cette arrière-boutique. Et les bruits confinés venaient de cette porte. En l'ouvrant je me rendis compte que ce devait être une porte acoustique. Car en l'ouvrant je pu plus facilement entendre ces sons, des coups de feu. Bravo Sherlock. Que voulais-tu que ce soit dans le sous-sol d'une armurerie ?,pensai-je. Je descendis prudemment les marches, Nasko sur les talons. Celui-ci ne semblait pas apprécier ces bruits. Il choisit, néanmoins, de me suivre. Les sons étaient de plus en plus puissants à mesure que nous descendions. Arrivés en bas, une seconde porte nous y attendait. Je l'ouvris immédiatement. C'est bien ce à quoi je pensais, une salle de tir. C'était la première fois que j'en voyais une. Elle était similaire à ce que je m'imaginais ; une immense pièce, tout en longueurs avec différents box de tir et des cibles postés 20 mètres plus loin tout au fond de la salle. Helick concentré, les bras tendus, une arme en mains tirait à rythme régulier ; déchargeait son arme puis la rechargeait et tirait de nouveau. Il fit ça de nombreuses fois, sans se préoccuper de ma présence ; même si j'étais persuadée qu'il l'avait remarqué. Il m'ignorait juste. Je m'avançai d'un pas et plissai les yeux pour essayer d'apercevoir la cible. La feuille blanche, affublée d'une silhouette noire était criblée de balles, plus particulièrement dans la tête et le cœur. Il ne s'entrainait, à l'évidence, pas pour blesser. Alors qu'il continuait ses tirs ; je me déplaçai devant un poste. Une arme y était posée, je ne pus m'empêcher de la prendre en mains. Elle était froide et plus lourde que je le pensais. Je la touchais du bout des doigts fascinée. Lorsque je me rendis compte que je n'entendais plus les coups de feu je lâchai larme du regard, la gardant toujours en mains et tourna la tête. Je braquai mes yeux dans ceux vert clair d'Helick. Celui-ci avait déjà le regard fixé sur moi, impassible. Même s'il me sembla déceler une certaine curiosité dans ses yeux.

« Tu n'as pas peur des armes à feu ? », finit-il par briser le silence.

« Et pourquoi j'aurais peur, dis-moi ? », rétorquai-je.

« Peut-être parce que c'est une arme et qu'elle est utilisée pour blesser à minima et surtout tuer ». Enchaina-t-il avec un certain dédain.

« Certes. Lorsqu'elle est braquée sur toi. Mais là je l'ai en main, pourquoi aurais-je peur ? »

Il me regarda, visiblement étonné. Nous nous fixâmes un bon moment. Il rechargea son arme en un bruit sec, le regard toujours braqué sur moi, puis finit par demander.

« Tu veux tirer ? »

« Eh comment ! Je commençais à croire que tu ne me le proposerais jamais. », dis-je emballée.

Un instant passa puis revenant à lui et à son éternelle visage froid il m'expliqua comment faire. Ses explications étaient pour le moins sommaire. Mais je compris rapidement. Je m'installai devant mon boxe, chargeai mon arme avec difficulté mais réussi tout de même. Puis tendit la main pour attraper un casque pour les oreilles. Mais fut couper dans mon élan.

« Non. Sans casque ».

« Pourquoi ? », demandai-je avec une réelle curiosité et pour une fois sans brusquerie ; ce qui m'étonnai moi-même. Voilà que nous arrivions à communiquer sans nous hurler dessus.

« Si un jour tu te sers d'une arme, une vraie, dans une vraie situation, tu n'auras pas de casque. Donc, pas de casque. »


Pas faux. Il avait raison sur ce coup. Ça avait du sens. Je me contentai d'hocher la tête et détourna mon regard vers ma cible. Je tendis les deux bras, l'arme bien maintenue par ceux-ci. Et suivis les instructions d'Helick avec attention. Je pris de grandes inspirations, ralentit au maximum mon rythme cardiaque. Mon instructeur passa derrière moi et tendit une jambe entre les miennes pour que je les écarte afin d'avoir de meilleurs appuies. Il continua de m'indiquer comment agir. Il m'expliquait que je devais prendre une grande inspiration, bloquer ma respiration et tirer. Je fixai la cible. Essayant de ne pas me crisper et d'ignorer sa proximité dans mon dos. Je pris une grande inspiration, remplis mes poumons au maximum d'oxygène, bloquai, visai puis tirai. Le recul de l'arme m'étonnai mais je teins tout de même sur mes deux jambes, bien ancrées sur le sol. La balle se ficha sur le mur juste à côté de la cible. Helick ne fit aucune remarque, se contentant de me dire de recommencer. Il me conseilla lors de chacun de mes tirs durant l'heure qui suivit. Et sa pédagogie m'étonnai. Une chose est sûre ; j'adorais tirer ! Et, à la fin de l'heure chacune de mes balles touchaient la feuille. J'avais espoir de toucher la silhouette au prochain « cours ».


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Plus long chapitre aujourd'hui ! :)

Oui ça fait plusieurs jours que je n'avais rien posté mais mes cours à la fac ont reprit; donc je vais moins avoir le temps d'écrire. Je vais néanmoins essayer de ne pas trop trainer entre chaque publication.. Mais je veux pas non plus bâcler donc bon.. Je vais essayer de faire au mieux ! Alors ce chapitre ?  

Un petit vote ??

Mia. L'Invasion (Tome 1) En réécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant