XXVI

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Les yeux plongés, dans ceux vert, froid, de mon inconnu détestable ; j'essayais d'assimiler ce qu'il venait de me dire. Alors mon père était bel et bien en ville. Et en plus de ça, il semblerait qu'il soit le chef des survivants ? Que quelqu'un me confirme la présence de mon père en ville me soulageait grandement.

« Tu sais où il est ? Tu sais où se cache les survivants ? Emmène-moi à lui s'il te plait. Je .. »

« Je t'arrête tout de suite. Je sais pas où il est ton père, ni tous « les survivants » comme tu les appels. Je les cherche moi aussi à vrai dire. Faut dire qu'ils sont bien cachés. » Me coupa-t-il une énième fois.

Une habitude qu'il semblait un peu trop prendre à mon goût, m'insupportant grandement. Je fis cependant abstraction de mon irritation. C'était loin d'être une priorité.

« Comment sais-tu qu'il est le chef des rebelles si tu ne sais pas où ils se trouvent justement ? »

Ma réplique ne due pas lui plaire car il tourna les talons, s'éloignant une énième fois.

« J'ai mes sources. » Fut sa simple réponse, toujours en s'éloignant.

Il croyait vraiment que j'allais le laisser partir après ce qu'il venait de me balancer ? Il me connaissait mal. Je le rattrapai et lui attrapai le bras dans l'optique de l'arrêter.

« Attends ! »

Il se stoppa, baissa lentement son regard vers son bras. Fixant avec froideur ma main agrippée à sa veste. D'accord, pensai-je en levant les yeux au ciel et levant les mains en l'air. Je me mis face à lui, lui coupant la route.

« Ecoute, tu les cherches et moi aussi ; faisons équipe, ok ? Tu en sais visiblement plus que moi. J'ai essayé de les chercher pendant des semaines sans rien trouver. Toi en revanche tu sais des choses que je ne sais pas. »

Un rire silencieux secoua ses épaules, un sourire hautain aux lèvres.

« Oh ? Eh qu'est-ce que j'y gagne moi ? Mis à part me trimballer un boulet et son clebs ? Désolé je ne fais ni baby sitter ni dog sitter. De plus, je marche solo, les équipes ça n'a jamais été mon fort. Rentre bien et dorénavant essaye de ne pas courir tout droit vers un groupe de furteurs

Il me bouscula pour passer. S'éloignant de moi. J'entendais ses pas s'éloigner. Toujours dos à lui, je réfléchissais. Je n'y arriverais pas seule, je n'y arrivais plus. Je devais trouver ces rebelles. Je voulais retrouver mes parents, les survivants, les rebelles. Et seule je n'y arriverais pas. Il était clair qu'il en savait bien plus que moi et que j'aurais plus de chance de les retrouver avec son aide. Je pris une grande inspiration. Ça passe ou ça casse, me dis-je.

« Ce que tu as à y gagner ? C'est simple. Si tes « sources » sont bonnes, je suis la fille du « chef des rebelles ». Ne penses-tu pas que si tu te pointes avec la fille du « chef » tu seras plus vite accueilli, intégré ? »

Le bruit de ses pas avaient cessés. Je me retournai vers lui. Il était de dos, immobile, le regard vissé droit devant lui. Je repris.

« En revanche, réfléchie. Imagine tu trouves seul le camp, ou dieu sait comment s'appelle le lieu où se cachent les survivants. Et que le chef, mon père, apprend que tu as laissé, abandonné sa fille, sa gosse comme tu le dis si bien. Et ce' dans les rue remplie de furteurs. Que pense tu qu'il arrivera ? Penses-tu encore être le bienvenu ? »

J'avais conscience que je me comportais comme une vraie merdeuse ; mais là je n'avais pas d'autre choix. Je savais très bien que sinon il n'aurait pas réagi. En temps de guerre ne dit-on pas que tout est permis ? Je ne sais pas. Seulement, le plus important pour moi était de retrouver ma famille et cela à n'importe quel prix. Même si je devais passer pour une vraie peste et balancer des menaces plus ou moins cachées, et plus ou moins vraies.

Un temps qui me parut infini passa. Mon inconnu détestable n'avait pas bougé d'un pouce, surement en pleine réflexion. Je n'osais pas faire le moindre bruit, ayant trop peur que cela joue en ma défaveur. Je levai la tête vers le ciel, il faisait nuit maintenant. Le ciel, ce soir était dégagé. De nombreuses étoiles étaient visible, magnifique. C'était plutôt rare en ville, avant l'invasion. La nuit n'en était que plus fraiche. Toujours le nez en l'air j'entendis mon interlocuteur souffler bruyamment. J'abaissai ma tête. Toujours dos à moi il déclara.

« Helick. Appelle-moi Helick ».

Je ne réagissais pas. Pas trop sûr d'avoir compris.

« Bouge ton cul avant que je ne change d'avis la môme. Je ne compte pas ralentir pour toi. Si tu te perds c'est ton problème. »


Sur ces mots il reprit sa marche. Je trottinai pour le rejoindre. Il marchait vite ce con, enfin Helick. C'était jolie. Peu commun, mais beau, ça lui allait bien. Chose que je ne lui avouerais, en revanche, jamais.


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Nouveau chapitre ! Super court, je sais.. Pour compenser j'en poste un second de suite! 

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Mia. L'Invasion (Tome 1) En réécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant