XXXII

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Lorsque je me réveillai pour de bon, je vis qu'il faisait grand jour dehors. Mon mal de crane était déjà moins présent ; cependant, je me sentais encore très faible. Je me redressai et me mis en position assise sur le canapé. Mon regard se posa sur la table basse. Un verre d'eau et une aspirine y étaient déposés ainsi qu'une note. Je tendis le bras pour prendre le cachet à l'aide d'une gorgé d'eau puis pris le papier.

Tu dormais encore vers 11h et ton chien commençait à me taper sur le système. J'ai fouillé dans ton sac pour le nourrir. Je pars. Je rentre en fin de journée. Reste ici. Je reviens avec des provisions (D'un magasin).

Il n'avait pas signé mais qu'importait, il savait que c'était inutile. Bon sang qu'il m'énervait. Pourquoi ne se comportait-il pas comme un connard, comme il le faisait avant ? Je ne pensais pas qu'il soit possible de détester quelqu'un car il se comportait de façon correcte avec nous. Me levant trop rapidement j'eu un vertige et due me soutenir sur le dossier du canapé pour ne pas flancher. Je fermai les yeux et mis ma main libre sur mon front quelques instants pour attendre que ça passe. Après un instant, je me dirigeai dans la cuisine d'un pas lent, la faim au ventre. Nasko y était allongé avec un jouer pour chien qu'il avait dû trouver je ne sais où. Il s'amusait à le mordiller. Lorsqu'il me vit passer le seuil de la cuisine, il vint m'accueillir joyeusement, visiblement content de me voir. Je le câlinai puis allai fouiller dans mon sac pour attraper l'avant dernière barre de céréale. Heureusement qu'Helick reviendrait avec des courses car je n'aurais pas tenu deux jours.

La fin de journée passa assez rapidement, après avoir joué un moment avec Nasko ; nous nous étions callés dans le canapé, tous deux avachie. Nasko sur mes jambes. J'avais déniché et lancé les 101 dalmatiens. Mon compagnon adorait les films de chien. Lorsque j'avais découvert qu'il regardait la télévision, fascinée, dès qu'il voyait des chiens ; j'avais adopté la technique de lui faire regarder les 101 dalmatiens ou la belle et le clochard pour le calmer. Cette technique était infaillible. Eh oui, mon chien regardait la télévision. Je finis par m'endormir, toujours faible et fatiguée. Nasko me servant de gros plaid poilu. Je fus réveillée en sursaut lorsque j'entendis un gros bruit sur la table basse et un « Pas touche », rocailleux.

Helick avait le regard braqué sur moi alors que je me redressais rapidement. Nasko, la truffe dans le sac avait dû essayer de se servir. Me frottant les yeux, j'essayais de me réveiller complètement. Vu le regard que me lançait Helick, je devais avoir une mine affreuse. Toujours assise, je ne le quittais pas des yeux. Nous nous fixâmes un moment, attendant que l'autre parle en premier. Ce n'était pas la première fois que ça arrivait. Cette façon que nous avions de nous fixer sans rien dire et qui bizarrement ne me gênait jamais. Comprenant que je ne parlerais pas, il déclara ;

« J'ai pris de quoi manger pour quelques jours seulement. Faudra retourner faire les courses dans deux-trois jours. Lorsque nous changerons de logement. »

J'hocha la tête, puis pris sur moi et fis un effort. Me raclant la gorge toujours ensommeillée.

« Merci ».

Il hocha la tête et partit à l'étage, quelques temps plus tard j'entendis l'eau de la douche couler. Je me levai, sans vertiges cette fois. Mon état s'améliorait déjà. Je pris le sac et l'emmena dans la cuisine, avec l'idée de faire à manger. Après un coup d'œil vers le four je vis qu'il était déjà 21h30. En fouillant dans le sac je vis des conserves et des steak congelés. Je mis deux steaks à décongeler dans le micro-onde et nourris Nasko avec les croquettes que lui avait pris Helick. Je fus heureuse qu'il ait pensé à mon chien.

Alors que le repas venait d'être servit j'entendis monsieur détestable, qui ne l'était plus tant que ça, dévaler les escaliers. Eh alors que je pensais qu'il viendrait manger ; je le vis mettre sa veste et se diriger vers la porte d'entrée. Je m'avançai vers lui, me demandant où il pouvait bien -encore- aller si tard. Alors qu'il ouvrait la porte, je le coupai dans son élan.

« Umh.. Tu vas où si tard ? »

Il se retourna, semblant étonné quelques instant. Surement ne s'attendait-il pas à ce que je lui parle de moi-même. Puis je le vis froncer les sourcils, regarder dans le vague et de nouveau braquer ses yeux verts dans ma direction. Son regard avait changé, devenu glaciale. Il me regarda en me fusillant du regard.

« Tu reparles maintenant ? »

Je fripai du nez à la façon dont il s'était adressé à moi ; d'une voix froide, tranchante. Sans me laisser le temps de répondre, il reprit.

« Il ne me semble pas que dans notre accord est étéstipulé que tu fasses office d'agent de probation ? Il ne me semble pasnon plus que je doive te fournir le moindre compte sur ce que je fais, quand etoù je vais ? »

Il me quitta du regard, regarda un instant vers l'extérieur puis dit avant de claquer la porte :

« Je rentre dans quelques heures ».

Estomaquée par ce qui venait de se passer, je mis un instant avant de bouger ; les yeux toujours bloqués sur cette porte maintenant close. Mais bizarrement j'avais le sentiment que tout était revenu à sa place, à la normal. Il était redevenu cet être facile à détester. Je me dirigeai vers la cuisine et m'installai pour manger, devant l'assiette dont le contenu serait froid avant le retour d'Helick. Qu'il se démerde, j'avais déjà été bien gentille de lui faire à manger, Me dis-je.

Plus tard, alors que je veillais inconsciemment allongée sur ce canapé, attendant le retour d'Helick. Je pensais, ruminais, me demandais où il avait bien pu aller si tard ? Cela faisait des heures qu'il était parti et je commençais à m'inquiéter ; m'inquiéter ? Je venais vraiment de penser ça ? De toute façon même si c'était le cas, c'était simplement parce que j'avais besoin de lui, rien d'autre. Nasko ronflait déjà plus loin, sur un fauteuil. Seulement, moi malgré ma fatigue je n'arrivais pas à fermer l'œil. Je savais que dès qu'il rentrerait j'arriverais à sombrer, mais pas avant. Qu'il m'énervait bon sang ! Même absent il arrivait à me pomper l'air. C'est à cet instant que j'entendis la porte s'ouvrir, puis des bruits de pas ainsi que le frottement d'un vêtement, il devait enlever sa veste. Toujours à l'affut, j'entendis les bruits de pas se diriger vers la cuisine. La luminosité de la cuisine, lorsqu'il l'éclaira, diminua quelque peu la noirceur du salon dans lequel je me trouvais. Je l'entendis souffler par le nez. Était-il énervé en voyant que je lui avais laissé une assiette pour manger ? C'était quoi son problème au juste ? J'entendis le micro-onde, un ding puis le son d'une chaise racler le sol pour finir par des bruits de couverts. Je fus étonnamment soulagée qu'il accepte mon assiette.

J'avais dû m'endormir car je fus réveillée en sursaut lorsque je cru sentir qu'on me touchait la joue ; comme pour dégager mon visage d'une mèche de cheveux. Mais lorsque j'ouvris les yeux, personne ne me touchait la joue. Seulement, après un instant d'adaptation, mes yeux le virent. Helick se trouvait assis là, à un mètre à peine de moi, assis sur la table basse devant moi, les mains fermement accrochées au bord de la table. Il la serrait si fort que je cru voir, même à travers la noirceur de la pièce, ces jointures blanchir. Était-il en colère ? Je n'avais pourtant rien fait cette fois ? Enfin, il me semblait. Nous nous fixâmes comme à notre habitude, attendant de voir qui romprait le silence en premier. Cette fois ce fut moi, sans même m'en rendre compte.

« Ça va ? », une sorte d'inquiétude transperçait dans mes paroles. Et lorsque je me rendis compte de ce que je venais de dire je voulu me claquer. Pourquoi avais-je dit ça ? Que me prenait-il à la fin ? Je m'inquiétais pour lui maintenant et en plus je lui montrais ? Qu'elle horreur. C'était la fatigue, tout bonnement la fatigue qui me faisait dire n'importe quoi. Je me mordis la lèvre, regrettant mes mots. Il dû voir à travers mes yeux mon regret et se contenta donc de répondre.


« Merci pour le repas », avant de se lever rapidement et d'aller se coucher. Ce n'est qu'à ce moment précis que je vis qu'il s'était redouché et qu'un bleu étaient visible sous son œil droit, très léger. Je me demandais même si l'obscurité et la fatigue ne me jouaient pas des tours. Je me retins néanmoins d'encore agir comme si je m'inquiétais. De plus c'était si léger que j'étais sûr que dans quelques heures il ne se verrait plus et que demain il démentirait.


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Hey toi petit lecteur ! J'espère sincèrement que ce chapitre t'a plu ?

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Mia. L'Invasion (Tome 1) En réécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant