XIV

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Un homme en blouse blanche se trouvait devant l'écran. Celui-ci semblait grandement préoccupé. Le pli entre ses deux yeux, sa bouche pincée et son regard inquiet furetant dans tous les sens l'attestaient. Il se trouvait dans un bureau. Et tout comme celui de mes parents, il était sens dessus-dessous. Des livres ouverts jonchaient tous les meubles, de nombreuses notes punaisées recouvraient les murs. Son bureau ressemblait à un vrai champs de bataille. Comment arrivait-il à s'y retrouver dans tout ça ? En analysant avec plus de minutie, je remarqua un tableau en arrière-plan. Il était rempli de formules mathématiques. J'en conclus qu'il devait lui aussi être scientifique. Peut-être était-il un collègue de mes parents ? Un ami ?
Cet homme, devait avoir la cinquantaine. Des rides commençaient déjà à prendre doucement leur place sur son visage, particulièrement sur son front et le coin de ses yeux. Ce scientifique semblait épuisé. Il passa nerveusement une main dans sa tignasse grisonnante après avoir une énième fois regardé derrière lui. Puis prit enfin la parole.

« Nous n'avons pas beaucoup de temps », commença-t-il .
La vidéo se brouilla quelques instant et il reprit ;
« Vous aviez raison.. Je.. je, continua t-il en cherchant ses mots. Il y a 7 ans vous aviez eu raison. Mon dieu, tellement raison. Si vous saviez comme je m'en veux. Vous m'aviez pourtant prévenu. Le projet Pittman à prit des proportions bien plus importantes et grave que nous le pensions à l'époque. Il en va de la sécurité du pays, du monde. Nous avons.. J'ai participé à ça, se reprit-il. Lorsque j'ai compris ce qui allait vraiment se produire il était déjà trop tard. Nous n'étions que des pions. Ils se sont moqués de nous depuis le début. Je n'avais pas compris leur but à l'époque. Je les croyais bons, que nous avions les mêmes but, j'ai eu tord. (La communication grésilla et je ne pu tout entendre). Le danger est imminent nous devons.... Et sommes les seuls... sinon il sera trop tard.. ».
La liaisons s'améliora quelques peu. Le docteur reprit de nouveau ;
« Mes amis, retrouvez moi dans le café au coin de la rue des Hultons dans 6 jours, une fois la nuit tombée. ».
Il tourna de nouveau la tête vers la porte dans un sursaut. Il se retourna vers la caméra le corps tremblant.

« Avant ça, rassemblez les survivants et cachez vous, chuchota-t-il. Mes amis, Michael, Lucie j'espère vous revoir. En ce mercredi 7 décembre nous entrons en guerre. Une guerre qui sera bien plus dévastatrice que ce que notre monde n'a jamais connu. »

Je me retrouvais face à cette écran, sans voix. Ne sachant plus quoi penser. La vidéo s'arrêta. L'image était donc statique, bloquée sur les dernières paroles de ce monsieur. J'étais figée, interdite. Je fixais l'écran, choquée. Mon regard scrutait l'écran et se stoppa sur la pendule, derrière l'homme, non loin de la porte. Elle affichait presque 11h30. Seulement quelques minutes avant l'invasion.

Mes parents devaient rejoindre leur ancien collègue six jours après cette vidéo. Soit.. demain. Je regardai l'heure il était maintenant 22 heures. C'était jouable, j'irais. Cette courte vidéo donnait à la fois tellement d'infos et si peu de réponses. Ce dont j'étais sûr, néanmoins, c'est que mes parents se trouvaient en ville. Je n'avais donc qu'une idée en tête, les rejoindre. Si nous étions rentré en guerre je ne voulais qu'une chose ; me retrouver près d'eux. Vivre mes derniers instants avec ma famille. Malgré les ordres de mes parents, je n'en avais que faire ; je n'irais pas chez ma grand-mère sans eux. Ma décision était prise. J'irais en ville les retrouver et je trouverais des réponses à toutes ces questions qui défilent nuit et jours dans ma tête. Je voulais comprendre ce qu'il se passait. Quelques soit le danger. Et je n'étais de toute manière pas certaine d'être beaucoup plus en sécurité ici.


Je soufflai, me relevant en m'aidant de la table du bureau. Je me dirigeai vers les escaliers, me retournai une dernière fois vers le bureau de mes parents, tirant sur la ficelle. La lumière s'éteignit, un noir opaque remplaça la vision que j'avais de cette pièce. Je remontai au rez-de-chaussée, me dirigeai vers la cuisine, nourris Nasko et dîna moi-même. Mon compagnon et moi montâmes. Je pris une douche rapide et allai vers ma chambre pour me coucher juste après. Nasko se trouvait déjà endormi dans mon canapé. Je me stoppai, le contemplant. Devrait-il venir avec moi ou était-ce une mauvaise idée ? J'hésitai. Je le voulais, certes, mais cela le mettrait inutilement en danger. C'était égoïste de ma part. Seulement je me demandais si ces robots attaquaient les animaux ? Où serait l'intérêt ? J'en doutais. Je fis donc le choix de l'emmener. Je ne sais pas quand je reviendrais ici. Je ne sais pas si je reviendrais tout court, pensai-je tristement. Avec moi il mangera, seul je ne suis pas sur qu'il chasserait pour survivre. C'est suite à ma décision de l'emmener que je lui fis un baisé sur le sommet du crane avant d'aller m'installer sous mes couvertures. Ne sachant pas encore ce que la journée de demain me réserverait. Ce dont j'étais sûr c'était que ca ne sera certainement pas une partie de plaisir. Ce soir là je mis plus de temps qu'à l'accoutumé pour trouver le sommeil, angoissée.


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Eh oui, deux chapitres aujourd'hui ! Que pensez vous de cette vidéo et de la décision de Mia ?

Un petit vote pour m'aider à faire un peu plus connaitre mon histoire ??

Mia. L'Invasion (Tome 1) En réécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant