XXXI

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Ignorant toutes ses pics je continuais ma route. Il semblait vouloir me faire craquer, sortir de mes gongs. Il n'avait jamais autant parlé. Mon silence semblait le déranger finalement. Après 30 minutes de marche ; n'en pouvant plus, je rentrai dans la première maison que je vis, épuisée. Estimant avoir mis assez de distance entre le détraqué et nous. Je rentrai et Helick me suivit. Je pensais qu'il irait dormir dans un autre logement. Seulement il semblait en avoir décidé autrement. S'il croyait que ça allait me faire réagir et parler, il se mettait le doigts dans l'œil et ce' jusqu'au coude. Tout en l'ignorant, je sortis de mon sac des croquettes et les donnai à Nasko.

« Faut te soigner, pour pas que ça s'infecte. », continuait-il.

Toujours en l'ignorant, je quittai la cuisine, lui passant devant sans le regarder. Je partis à la recherche d'une salle de bain. Après avoir rapidement visité le rez-de-chaussée sans en trouver ; j'en conclus que la salle d'eau devait se trouver à l'étage, je m'y dirigeai. J'entendis les marches de l'escalier grincer derrière moi. En haut de celles-ci, j'ouvris la première porte que je vis. Salle de bain. Je m'y engouffrai et voulu fermer la porte derrière moi mais Helick m'en empêcha.

« Laisse-moi au moins te soigner.. », souffla-t-il doucement, la main bloquant la porte.

Il ne m'avait jamais parlé aussi gentiment. Mais il en était hors de question. J'étais certaine qu'il se sentirait mieux en me soignant, en réparant ses erreurs. Seulement, je ne voulais pas qu'il pense être « exonéré » de sa faute. Je ne voulais pas le décharger de sa culpabilité ; si tenté qu'il sache et ressente ce sentiment. Ce dont je doutais. Sans lui adresser un regard, je dégageai son bras et lui claquai la porte au nez avant de rapidement la fermer à double tours. Que voulait-il ? Pourquoi faisait-il ça ? Tout ceci était de sa faute. Cette réflexion fit accroitre ma douleur à la tête ce qui me fis bouger. Je devais soigner ma coupure. Après avoir fouillé dans la pièce, je finis par trouver une trousse de secours et commençai donc à nettoyer ma plaie.
Ma main droite appuyait une compresse sur la coupure tandis que l'autre serrait le lavabo avec force. J'avais si mal qu'un gémissement m'échappa. Mon dieu qu'elle chochotte, me repris-je mentalement. Je n'avais pas pleuré durant mon agression, je ne pleurerais pas en me soignant. Je voulais être forte, je devais être forte. Il n'y a pas de place pour les faibles. Si je voulais survivre, je devais m'endurcir. C'est aussi pour ça que j'allais m'être ma colère de côté pour continuer à m'entrainer avec Helick. Son test de merde avait très clairement été un échec. Et je ne voulais plus me retrouver impuissante comme je l'ai été. Lorsque j'eu terminé de me soigner, je sortie de la salle de bain et descendis dans la cuisine pour manger quelque chose avant de me coucher. Helick se trouvait dans la cuisine, il semblait s'être fait des pates. Mon ventre gargouilla à cette observation, seulement il s'était servi chez ces gens et je ne me sentais pas de le faire.

« Il te reste des pâtes, il faut que tu manges ».

Je me contentai de fouiller dans mon sac à la recherche de victuaille. Il ne me restait plus grand-chose. Un fond de sachet de pate. Je décidai donc de le terminer. Il faudrait que j'aille faire des courses. Je savais qu'il ne me comprendrait pas. J'avais conscience que c'était idiot, mais je ne pouvais pas voler ces gens. Je me dirigeai vers le gaz et rangeai le paquet de pates dont s'était servi Helick et posai le mien sur le plan de travail. Si ces pates ne venaient pas d'ici je me serais volontiers servit dans la casserole encore fumante. Je vis du coin de l'œil Helick froncer les sourcils et détailler chacun de mes gestes pendant plusieurs minutes. Je l'ignorai tout bonnement, n'ayant ni l'envie de débattre ou de me justifier à ce sujet. Et puis, autant dire qu'il me faudrait plus que quelques heures pour avaler la pilule de son foutu test de merde. Faut dire que la migraine et les vertiges que je ressentais n'allaient pas en son sens. M'empêchant de passer à autre chose tout de suite. Même si j'avais conscience que dès demain il me faudrait lui parler pour l'entrainement.

« Je pourrai penser que tu ne manges pas mes pates car c'est moi qui les ai cuisinées. Seulement, je ne pense pas que tu sois comme ça. Alors, étant donné que tu trimballes un paquet de pates ; j'imagine que tu ne veux juste pas te servir dans les placards des gens, j'ai tort ? », me demanda-t-il les yeux plissés.

Je ne m'étais pas rendu compte que je m'étais tournée pour le regarder étonnée. J'étais étonnée qu'il soit aussi perspicace. J'aurais pensé qu'il aurait mis ça sur le coup d'une sorte de bouderie puérile. Le fait que je le regarde droit dans les yeux un instant lui permit de confirmer son hypothèse.

« C'est donc ça alors. », se dit-il pour lui-même.

Je détournai le regard et m'occupai d'égoutter mes pates. Après les avoir mangées, je me dirigeai dans le salon pour me coucher. Je m'allongeai sur le divan. Sans couverture, mais je n'avais pas la force d'aller en chercher. Monsieur détestable, éteignis les lumières et sortit de la cuisine. Il vain s'asseoir sur un fauteuil face au divan.

« Et tu ne dors pas non plus dans le lit des gens ou c'est juste là ? Pour ta tête et t'épargner les escaliers avec tes vertiges ? », demanda-t-il en montrant son propre front.

Je l'ignorai tout bonnement comme tout le reste de la soirée et ferma les yeux, épuisée. Le fait qu'il ait vu que j'avais des vertiges m'énerva. Il était bien trop observateur. On avait l'impression que derrière sa mine impassible ; son esprit marchait en permanence à mille à l'heure. Etudiant, observant, analysant sans arrêt les gens ou ce qui l'entoure. C'était à la fois, déroutant, frustrant, énervant et impressionnant. Pour une fois, épuisée je m'endormie en quelques instant.

Je sentie qu'on me touchait l'épaule, je sursautai brutalement. Poussant mon agresseur de toute mes forces, paniquée.

« Nan lâchez-moi ! Ne m'approchez pas », dis-je tremblant de tout mon corps.

« Eh Mia, c'est moi », me dit la voix éraillée d'Helick.

Je fus soudainement soulagée. Je le vis s'approcher dans l'obscurité. Je reculai tout de même, ne sachant pas ce qu'il comptait faire et pourquoi il avait décidé de me réveiller. Comptait-il encore me faire passer un de ses tests ? J'étais sûr de n'avoir pas beaucoup dormie. L'obscurité des lieux signifiait que nous nous trouvions encore au bout milieu de la nuit. Me sortant de mes pensées, je le vis poser sa main sur mon front, incrédule. Il semblait regarder si j'avais de la température. Il la retira rapidement sans que je ne réagisse. Bien trop déroutée par ce qu'il se passait.

« Recouche-toi. Je vais simplement te réveiller toutes les 2 heures cette nuit. Pour être certains que tu n'es pas eu de grosse commotion », m'expliquait-il en m'incitant doucement à me recoucher.

Je ne répondis rien, me contentant de me rallonger. J'étais énervée. Plus qu'énervée même. Je m'en voulais. Je m'en voulais tellement d'être touchée qu'il prenne soin de moi. « C'est de sa faute ! », me hurlai-je mentalement « Tout est de sa faute ! », « Ne sois pas touchée par son comportement Mia ! N'oublie pas qu'il est le seul responsable ! ». Le regard toujours braqué sur Helick, déroutée. Je le vis contourner la table et s'installer dans le même fauteuil que tout à l'heure. Il allait passer toute la nuit-là ? Mais pourquoi faisait-il ça ? Pourquoi se comportait-il de la sorte alors que nous savions tous les deux qu'il n'en avait rien à faire de moi. Comment continuer à lui en vouloir ? Comment continuer à le haïr pour ce qu'il a fait ? Regrettait-il ? Non, j'étais certaine qu'il n'était pas du genre à avoir des remords.

Et toutes les 2 heures je me fis réveiller par Helick. Toujours en douceurs et je me détestais de le haïr un peu moins à chaque réveil, oui je me détestais pour ça. J'aurais même préférée qu'il soit moins gentil. L'exécrer serait bien plus facile si tel était le cas.

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Eh coucou toi! J'espère vraiment que ce nouveau chapitre t'a plu ? :)

Un petit vote ?? (il semblerait que les votes motivent l'auteur à publier.. je dis ça, je dis rien..)

Mia. L'Invasion (Tome 1) En réécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant