Voilà des jours que je sillonnais la ville à la recherche de survivants. Cette recherche avait, jusqu'ici été infructueuse. Je commençais à désespérer. C'est les yeux braqués sur ma carte, étalée sur la table du séjour que je réfléchissais à tous les lieux qu'ils me restaient à « fouiller ». Les bras tendus, les mains plaquées de part et d'autre de mon plan, je baladais mon regard sur l'ensemble des rues, avenues, bâtiments et autres endroits où des survivants auraient pu avoir l'idée de se réfugier. Cette ville était si grande, c'était tout bonnement impossible de tout passer au peigne fin. A moins d'y passer des semaines, des mois voire des années. Cela devait faire presque un mois maintenant que l'invasion avait eu lieu et presque trois semaines que j'étais bloquée ici, sous ce dôme, ou mur ou cage, peu importait, le résultat était le même. J'étais bloqué dans cette grande ville, rempli de furteurs qui avaient pour but de tous nous éliminer, et je commençais à croire qu'ils étaient plus si loin d'y arriver. Je repense à notre ville d'il y a quelques mois de cela, remplit de monde en permanence, de jours comme de nuit, une vraie fourmilière. Aujourd'hui seuls ces robots destructeurs s'y baladaient et les bruits de klaxons ou autres sirènes étaient remplacés par les bruits tonitruant de leurs pas. Mes yeux se stoppèrent sur la base militaire se trouvant non loin de la ville, d'après mon marquage elle devrait se trouver à l'intérieur du périmètre. Je n'avais pas fait le tour complet du dôme, étant donné qu'après avoir longé la moitié j'avais vite compris qu'il devait avoir la circonférence d'un cercle parfait. Cette base pouvait abriter des survivants, ou des militaires survivants ? Peut-être que mes parents s'y trouvaient. J'avais entendu mes parents dire que des labos derniers cri et super sécurisés y avaient été construit. Pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ? Pour être sûr que la base se situait bien dans le cercle ; je me mis à fouiller le buffet de la salle à manger et autres meubles à la recherche d'une ficelle. Lorsque se fut chose faite, non sans mal, je repris place devant ma carte. A l'aide de ma ficelle et de mon crayon je terminai la cercle d'un trait rouge. Confirmant mon idée, la base se situait bel et bien dans le cercle. Il ne me restait plus qu'à m'y rendre. Je regardai l'heure qu'affichait ma montre, il était six heures du matin. En vue des cauchemars qui occupaient l'ensemble de mes nuits je ne dormais plus vraiment. J'étais donc maintenant réveillée bien tôt le matin. Chose bien différente d'avant l'invasion ; où j'avais un chronotype vespéral. Mais aujourd'hui, c'était une bonne chose. « Le monde appartient à ceux qui se lève tôt » comme on dit. Ironique pour une fille maintenant seule au monde.
Je me concentrai de nouveau sur mon plan. La base se trouvait à l'opposais du lieu où je me trouvais actuellement. Nous allions avoir besoin d'une bonne journée de marche, si ce n'est plus. Après avoir rassemblé nos quelques affaires et nourris Nasko, je pris une douche rapide et nous prîmes la route. La base n'était pas si excentrée. Seulement, éviter le centre et les robots allait nous faire perdre un temps considérable.Le soleil était à son zénith seulement le froid persistait, nous étions en janvier maintenant et les températures n'excédaient pas les 3 degrés ces jours-ci. Les mains gelées et rouge vives par le froid, les doigts des pieds congelés et en compote nous continuions notre marche. Toujours à l'affut du moindre signe suspect. J'eu tout d'un coup un sentiment d'inconfort, comme lorsque j'attendais mes parents dans ce café. Le fameux jour où j'avais fait la connaissance de mon inconnu prétentieux. C'est pas vrai ça allait recommencer ? Je tournais la tête dans tous les sens, détaillants chaque toits, fenêtres et coins de rue, mais rien, je ne voyais rien. Je tournais sur moi-même à la recherche de quelqu'un mais ne vis personne. Je soufflai un bon coup, frustrée, de la fumé blanche s'échappai de ma bouche. Il faisait si froid, je rabattis la capuche de mon sweat sur ma tête et repris ma route. Non sans me départir de ce sentiment inconfortable d'être épiée.
Ce sentiment persistait. Il faisait nuit, j'avais durant toute l'après-midi sentis ma nuque me bruler, seulement dès que je me retournais je ne voyais personne. J'avais néanmoins fini par me faire une raison, je devais me faire des films. La solitude et le stress permanent m'impactaient plus que ce que je le pensais. De plus, c'était reconnu que le manque de sommeil pouvait créer des troubles de l'attention et des hallucinations. Je n'étais sujette qu'au effets secondaires de mes mauvaises nuits. Alors que nous nous trouvions à une dizaine de kilomètres de la base et que le soleil commençait à décliner, je décidai de monter dans l'immeuble à quelques mètres. Dans l'espoir de pouvoir prendre de la hauteur et de mieux la visualiser. Je fis le tour de l'édifice à la recherche d'une entrée. Bien évidemment un digicode était présent à l'entrée. Je devrais donc trouver un autre moyen d'entrer. Alors je tentai de forcer la porte à l'arrière du bâtiment, vainement. Je donnai un violent coup de pied dans la benne à ordure à ma gauche, perdant patience. Elle buta dans une échelle en fer. C'est pas vrai, qu'elle idiote. Ya-il un jour où je prendrais le temps de vraiment observer ce qui m'entoure ? Heureusement pour moi cet immeuble bénéficiait d'un escalier de secours. Je relevai la tête. Qui en plus montait jusqu'au toit. Bon seulement c'était une échelle ici. Je devais donc trouver un endroit pour entrer et ouvrir à Nasko. Espérons qu'une fenêtre soit ouverte ou que la porte du toit ne soit pas verrouillée. Je me retournai vers mon chien.« Reste là d'accord, je reviens dans 5 minutes max, ok ? Je fais vite ».
Nasko aboya un coup et s'assied comme pour confirmer sa compréhension.
Je ne perdis pas de temps et entrepris mon ascension le plus vite possible. Laisser mon compagnon en bas ne me plaisais absolument pas. Heureusement cette face de l'immeuble se trouvait dans une ruelle étroite. Un furteur ne devrait pas s'y engouffrer à moins d'entendre un bruit. Et même si je pensais qu'il n'arriverait rien aux animaux, je ne voulais pas prendre de risques. Arrivée sur le toit, essoufflée je ne perdis pas de temps et me dirigeai vers la porte qui s'ouvrit en une seule poussé. Alléluia ! Tout n'est décidément pas contre moi.
Arrivé en bas je poussai la porte et vis Nasko toujours posté au même endroit. Soulagée, je lui fis signe d'entrée. Je refermai la porte derrière lui et m'y reposai pour prendre le temps de réguler ma respiration. Quelques points blancs dansaient dans mon champ de vision. Il fallait décidément que je mange et dorme un peu. Mon corps n'était à l'évidence pas prêt à vivre dans un monde apocalyptique. Après quelques instant, les points disparurent, mon cœur reprit un rythme régulier et je pu reprendre ma marche. Nous passâmes devant l'ascenseur sans nous arrêter, privilégiant les 17 étages à pieds. L'idée même de rester coincer à l'intérieur si un furteur passait trop près du bâtiment ne me tentait guère à vrai dire. Pourquoi les ascenseurs étaient-ils tous électriques ? « Le monde tout électrique » mon cul oui, c'est vrai que c'était super pratique aujourd'hui, pensai-je avec ironie.
Arrivée sur le toit, je décida que quoi qu'il arrive nous resterions dormir là cette nuit, la base attendrait demain. Même si j'y apercevait des survivants dès ce soir. Ni Nasko ni moi n'étions prêt à reprendre la route quelque fut la distance qu'il nous restait à parcourir. Je me rapprochai du bord du toit. Il faisait encore plus froid ici. Le vent s'engouffra dans ma capuche et la fit une énième fois tomber de ma tête. Après un souffle je décidai de ne pas insister. Ma queue de cheval battait l'air et quelques mèches s'en échappèrent. Le vent était identique à une claque violente et glacée. Nous n'allions pas trainer plus que nécessaire, aucune envie d'attraper la mort. Je retirai mon sac de mon dos pour fouiller dedans, accroupi. Après quelques instants je trouvai ce que je cherchais. Une paire de jumelle dernier cri que j'avais « emprunter » hier dans un magasin du quartier Bimyhon. Alors que je me rapprochais davantage du bord j'enfilai la hanse à mon cou pour pallier toute maladresse dont j'étais clairement capable. Quand ce fut fait je réglai mes jumelles et me concentrai sur mon objectif. Tout d'abord flou, je distinguais à peine la base. Puis en appuyant sur un bouton précis, je vis l'entrée se rapprocher et la définition de l'image s'améliorer considérablement. Une vraie petite merveilles ces jumelles. Je comprennais mieux le prix astronomique qui y était relié. Je vis de nombreux furteurs à son entrée, comme s'ils montaient la garde. Certains postés, immobile, le regard fixe. Tandis que d'autres, semblaient patrouiller tout autour. Je me concentrai de nouveau sur l'entrée et vis que des groupes entiers entraient alors que d'autres eux sortaient. Je n'en avais jamais vu autant regroupés au même endroit. C'était à la fois impressionnant et horrifiant. Ce pourrait-il qu'ils aient décidé d'implanter leur base ici ? C'est vrai que je n'avais jamais pensé à ce détail. En cherchant à voir ce qu'il se passait à l'intérieur, je vis qu'une immense tour, dans le parc central de la base semblaient être en construction. Elle détonnait avec les restes des bâtiments, qui semblaient vieux, rustiques, simple. Cette tour était faite de verre et de métal, à l'effigie de ces robots, elle leur ressemblait en quelques sorte. Je me demandais bien ce qui pouvait se passait à l'intérieur et quand bien même avait-il été possible de créer une telle architecture en si peu de temps. Les 30 premiers étages semblaient déjà terminés. Je voulu zoomer plus et me penchai inconsciemment dans le but de mieux voir. J'aimerais bien savoir ce qu'ils font là-dedans.
« Si j'étais toi, je ne m'aventurerais pas là-bas ».
Je sursautai violemment en poussant un crie et en lâchant ma paire de jumelle qui cogna contre ma poitrine. Heureusement retenu par mon cou. La main sur le cœur je me retournai vivement en reculant. Butant contre le rebord du toit.
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Mia. L'Invasion (Tome 1) En réécriture
Science-FictionMia, jeune étudiante en faculté de psychologie, va, lors d'une journée d'hiver, voir sa vie basculer. La jeune femme maladroite, au caractère des plus difficile et à l'humour laissant à désirer va devoir apprendre à survivre dans ce monde qui sembl...