XXIX

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Nous quittâmes la salle de tir, puis la boutique d'armes. Sans vérifier si nous le suivions, Helick traversa rapidement la rue pour aller je ne sais où. Je le rattrapai en trottinant pour me mettre à sa hauteur et me caller à son rythme. Lorsqu'il faisait un pas, je devais en faire deux. J'avais le sentiment d'être « courte sur patte » à ses côtés. Il ne pipait mot. J'étais curieuse de savoir où nous allions. Jusqu'à présent, nous n'avions rien fait pour chercher le groupe de survivants. Même si ce petit arrêt m'avait plus que plu, je ne pouvais m'empêcher de penser au fait que nous venions de « gâcher » une matinée de recherches. Même si je côtoyais Helick le détestable depuis peu, j'avais vite compris que sa patience avait une jogge à peu près égale à zéro. Cette matinée c'était plutôt bien déroulée. Nous n'avions pas essayé de nous entre tuer ; ce qui était déjà une grande avancée. Cependant, je ne préférais pas tenter le diable et décidai de garder une fois de plus le silence, tenant ma résolution.
Mais, lorsque je découvris où il nous avait encore guidé je craquai, ne tenant plus.

« Attends, tu te fou de moi ? Une salle de sport ? Sérieusement ?! », faisant un tour sur moi-même croyant rêver.

Que cherchait-il à faire ? Me faire perdre mon temps ? Se foutre de moi ? Oui c'est bien ça, il se foutait clairement de ma gueule.

« L'armurerie, ok pourquoi pas ? Mais la salle de sport ? Où est l'intérêt, nous nous étions mis d'accord sur le fait de chercher les survivants ensembles ! Mais là tu me fais clairement perdre mon temps. », rajoutai-je sortant de mes gonds.

Il ne m'adressa pas un regard et se dirigea tranquillement vers une salle adjacente. Je le regardai faire, un instant ahuri. Il me snobait en plus ! Alors, toujours plantée au beau milieu des machines de musculation je le vis quitter mon champ de vision. Je le rejoignis rapidement, hors de moi.

« Oh tu entends quand on te parle ?! »

« Malheureusement pour moi, oui je t'entends. D'ailleurs si tu pouvais la mettre en sourdine ; ce ne serait pas pour me déplaire », fit-il en protégeant ses mains de bandages, ne me portant pas le moindre intérêt.

Je pris un instant pour me calmer, respirant le plus doucement possible. J'avais conscience que de nous prendre la tête ne nous ferait en aucun cas avancer. Durant ce lapse de temps, il avait retiré sa veste et enfilé des baskets qu'il avait récupéré dans un coin. Puis, je le vis se relever, se placer devant un sac de boxe et commencer à s'acharner dessus. Il sautillait sur place, passant rapidement d'un pied à l'autre, tout en malmenant le sac noir. A cette vue, je convins avec ma conscience qu'il ne serait pas des plus judicieux de le mettre -trop- en rogne. Je n'avais toujours pas bougé. Les yeux braqués sur les mouvements vif et puissant d'Helick. Et plus particulièrement, chose que je n'avouerais jamais, sur ses muscles se contractant sous chaque assaut. Une vraie machine de guerre ce gars. On aurait dit que l'apocalypse avait été faite pour lui. Ou qu'il était fait, prêt pour la vivre. Bien plus prêt que moi, cela ne faisait aucun doute. Revenant à moi, je m'avançai vers lui pour me mettre ensuite face à lui. Je fis tout de même attention de garder une distance raisonnable entre le sac et moi. Par peur de me prendre un coup par accident. Ou pas, pensai-je.

« Ecoute... Je voudrais seulement comprendre pourquoi nous sommes ici et quel est le rapport et l'utilité que cela peut avoir dans nos recherches ? », dis-je plus calmement. Ayant compris que lorsque je m'énervais il semblait prendre un malin plaisir à m'ignorer davantage.

Il finit par s'arrêter, les poings près du visage. Ses yeux se posèrent sur moi. Il semblerait que j'ai enfin son attention, pensai-je. Il prit une grande inspiration avant de répondre, semblant vouloir garder son calme.

« Très bien. Ecoute-moi bien ; parce que je ne compte pas me répéter. « Le rapport » c'est que je ne veux pas me coltiner un boulet. Donc toi et ton incapacité plus qu'effroyable allez devoir travailler votre défense. Je ne compte pas me balader dans les rues de cette ville, infestée de furteurs qui plus est, avec une gamine incapable de se protéger elle-même. Pour ce qui est de « l'utilité », ça me parait évident ; survivre. Est-ce clair pour toi maintenant ? », m'expliquait-il si doucement que j'avais l'impression d'être une débile profonde à ses yeux.

Sa façon de me voir, me comparant sans cesse à une gamine et à un boulet incapable me blessait. Ma fierté en prenait à chaque fois un sacré coup. Surtout que j'avais compris le personnage, il ne parlait pas pour blesser, il disait simplement des faits, ce qu'il pensait. Ce qui était, soit dit en passant, encore plus difficile à digérer. Eh bien sûr, même si j'avais conscience qu'il disait vrai ; je ne pouvais pas m'empêcher de le contredire, voulant sauver la face.

« Nan, tu as tort, je ne suis pas un boulet. J'ai su m'en sortir jusqu'à présent. Je n'ai pas bes.. », commençai-je.

Mais mes mots moururent lorsque je le vis s'approcher de moi en de grandes et rapides enjambées. Je voulu reculer mais fut vite interceptée par ses bras. En un quart de seconde il m'avait coincée contre un mur les bras douloureusement coincés et maintenu dans mon dos. La joue plaquée contre la surface froide de la pierre ; je n'avais rien vu venir. Une plainte sortit d'entre mes lèvres sans que je puisse la retenir. Il serra avec plus de force sa prise d'une main et se rapprocha de moi, collant son corps contre mon dos. Je me crispai violemment en sentant le métal froid d'une arme sur ma tempe droite. J'étais figée, effrayée. Que lui prenait-il bon sang !

« PAN, t'es morte. » souffla-t-il à mon oreille, visiblement amusé.

Il finit par reculer d'un pas, me libérant de sa prise. C'est à ce moment que Nasko lui sauta dessus. Lui faisant lâcher son arme. Nasko se trouvait sur lui, les crocs à quelques centimètres de son visage. Grognant puissamment, visiblement près à mordre au moindre mouvement de sa part. L'arme avait glissé jusqu'à mes pieds. La tentation était bien trop grande. Ignorant la douleur dans mes bras, je la ramassai. Et, avançant jusqu'à eux, je m'agenouillai au côté d'Helick. Puis posai mon arme sur son front avant de me pencher vers lui, soufflant à son oreille ;

« PAN, t'es mort ».

La situation me fit rire. Faut dire que je n'étais pas peu fière. Il avait raison sur toute la ligne j'étais une vraie gosse.

« Vire ton chien ou je le tue », dit-il entre ses dents, pas le moins impressionné.

« Evite de proférer des menaces envers une personne armée. Surtout lorsque tu ne l'es pas toi-même. », commençai-je, ne prenant pas ses menaces au sérieux, sachant qu'il l'aurait déjà fait s'il en avait eu l'intention.

Puis je me penchai vers lui, me délectant de ce qui allait suivre. Et lui souffla d'une voix dédaigneuse et prétentieuse.

« Simple conseil de base de survie. C'est cadeau. », pris-je plaisir à réutiliser ses termes.

Je rassurai Nasko et lui demandai de se lever. Celui-ci aboya un coup et alla se coucher plus loin, gardant un œil sur Helick, sur le qui-vive. J'étais fière de lui et de la façon dont il avait pris ma défense.

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Hey nouveau chapitre et cette fois pas trop court.. J'espère qu'il vous plaira! ^^

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Mia. L'Invasion (Tome 1) En réécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant