𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 19 : 𝖑𝖆 𝕷𝖚𝖓𝖊 𝖉𝖊 𝕾𝖆𝖓𝖌

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Hermione était allongée dans ce lit, depuis des heures déjà. Elle était seule dans cette immense salle remplie de lits blancs identiques et tous vides les uns des autres. Personne à qui parler, ni même vers qui se tourner. Elle essayait de garder l'équilibre dans son esprit sur ce que Ginny venait de lui apprendre. Elle était tombée sous le charme de ce Serpentard douteux et arrogant. C'était trop tard pour continuer à le nier, sa meilleure amie lui avait fait voir la réalité comme elle se présentait.

Elle scrutait le plafond d'un regard vide. Quand elle y repensait, ce n'était finalement pas une surprise. D'un côté, elle s'y attendait un peu. Elle savait qu'une part d'elle-même était fortement attirée vers lui, tandis que l'autre le repoussait. Maintenant, elle savait, elle était fixée. Mais à quoi bon ? Cela changerait-il quelque chose ? Ce garçon ne partageait même pas ses sentiments, en quoi ceci l'aiderait de savoir qu'elle l'aimait ?

La lionne regarda par la fenêtre, ce ciel nocturne et hivernal, vide d'étoiles. Seule la Lune exposait sa lumière dans cette ombre glaciale. La Gryffondor se leva de son lit, puis elle s'approcha de la grande baie vitrée qui donnait sur ce paysage vaste, caché dans l'ombre. Elle posa ses yeux sur cette Lune ronde lumineuse et éblouissante. Ses rayons transperçaient les prunelles noisette de la jeune femme qui sentit sa gorge se nouer. Une larme cristalline perla le long de sa joue froide. Elle souffrait. Elle souffrait de l'aimer. Elle ignorait si c'était parce qu'elle se sentait trahit par elle-même ou si c'était parce que cet amour n'allait que dans un sens, mais ça lui faisait mal. Et puis ce baiser qui revenait sans cesse dans sa tête n'arrangeait pas les choses.

Elle posa son dos contre la vitre avant de coulisser jusqu'au sol. Elle plaça sa tête dans ses genoux puis elle pleura pendant quelques temps.

La couleur du satellite tourna vers le pourpre et le ciel s'assombrit. Les rayons rougeâtres transpercèrent les carreaux, jusqu'à toucher Hermione qui ressentit un frisson lui parcourir le dos. Elle se sentit étrange, très étrange.

- Hermione ?

La lionne releva la tête, le regard agressif et le cœur battant. Elle put distinguer une silhouette, qui semblait être celle d'un homme. Elle se releva brusquement et elle se pencha davantage en-avant dans l'espoir de savoir qui était cette personne, même si elle croyait déjà le savoir.

- Qui est là ? demanda la jeune femme sur la défensive.

Le garçon s'approcha de plus en plus avant de s'arrêter sous un rayon de Lune qui éclaira son visage. Cette lumière laissa paraître ses cheveux blond platine et ses prunelles grises qui tournaient vers le bleu. La Gryffondor poussa un soupir de soulagement avant de reprendre un air de méfiance.

- Qu'est-ce que tu fais là Malfoy ? l'interrogea-t-elle en levant les yeux au ciel, tout en le prenant de haut.

- Je venais voir si tu allais bien, lui répondit-il d'un air si doux, qu'elle ne le reconnut presque pas.

Il s'avança vers elle en scrutant le sol puis il s'arrêta devant elle. Il releva les yeux et les plongea dans ceux de Hermione qui sentit son cœur s'enflammer. Ce regard si tendre, bien plus bleu que gris. Elle reprit son air hautain en s'étant aperçue qu'elle venait de laisser paraître un soupçon de sa faiblesse.

- Tu me veux quoi ? se braqua-t-elle, méfiante tout en gardant sa fierté de Granger.

- Tu es si belle, Hermione, lui dit-il en lui caressant tendrement le visage du bout de ses doigts gelés, qui provoquèrent des frissons dans le dos de la jeune femme.

Il la scruta un instant de ses prunelles grises avant de se pencher doucement vers elle. Leurs visages se rapprochèrent fortement, ne laissant qu'un faible espace les séparer. Leurs lèvres n'étaient distantes qu'à plus qu'un ou deux centimètres, ce qui fit rougir la lionne.

- À ce que je vois, je te fais de l'effet, lui dit-il d'un ton mielleux qu'elle ne lui connaissait pas.

Elle ne répondit pas, elle était pétrifiée, incapable d'émettre le moindre mouvement. Malfoy se tenait devant elle, si proche d'elle. Jamais elle n'aurait cru laisser son ennemi la contrôler ainsi, mais elle se laissait aller. Elle ne tentait pas de lutter, elle avait décidé de ne plus le faire depuis qu'elle s'était rendue compte qu'il comptait à ses yeux. Elle le voulait auprès d'elle, lui et pas un autre. Mais elle s'en voulait terriblement car maintenant, elle se considérait comme ces autres filles qui passaient leur temps à lui courir après comme des petits chiens.

Leurs lèvres se frôlèrent d'un coup dangereusement. Elle put sentir son souffle chaud lui caresser le menton et rejoindre son cou.

- Qu'est-ce que...tu fais ? susurra-t-elle complètement hypnotisée par le jeune homme qui créait en elle un choc tellement puissant qu'elle se sentit immédiatement devenir faible.

Il ne décrocha pas un mot. L'aristocrate caressa à nouveau les lèvres de Hermione des siennes, puis elles finirent par se coller pour former un baiser passionné. Leurs langues se rencontrèrent une nouvelle fois, s'engagent dans une danse endiablée, identique à la dernière qu'elles avaient mené plus d'un mois auparavant. Cette fougue, cette passion, cette force s'emparèrent du corps entier de la rouge et or qui se sentit flotter au-dessus du sol. Draco caressait les hanches de la lionne avec douceur et tendresse, puis il la ramena contre lui pour approfondir leur baiser. Il était meilleur que le précédent. Hermione sentit ses jambes trembler et les battements de son cœur s'accélérer davantage. Elle en était certaine à présent, elle le désirait plus que tout. Les lèvres du Serpentard quittèrent celles de la Gryffondor pour rejoindre sa clavicule et continuer dans son cou. Les mains de la jeune femme s'enroulèrent dans ses cheveux blonds et le garçon lui arracha de nouveau ses lèvres d'un amour passionnel.

Il se retira lentement avant de plonger son regard froid dans celui de Hermione qui pétillait.

- Qu'est-ce que...pourquoi...Draco..., balbutia-t-elle en cherchant une réponse dans ses yeux qui la toisaient avec intensité.

Il lui adressa un sourire sincère avant de lever le regard vers la Lune Rouge qui scintillait dans le ciel étoilé.

- Regarde cette merveille, lui dit-il en la retournant pour plaquer le dos de la jeune femme contre son torse à lui. N'est-ce pas...

- Extraordinaire, le coupa-t-elle rêveuse.

Il l'enlaça puis la serra davantage contre lui. Il déposa un simple baiser sur la joue de Hermione qui sourit à son tour, puis il se détacha d'elle avant de se retirer dans l'obscurité. La Gryffondor continuait de contempler le ciel sans s'être rendue compte de l'absence de Malfoy, tout en scrutant la Lune avec interrogation. Elle se rappelait avoir lu quelque chose d'étrange sur le satellite et sa couleur pourpre. Elle avait lu que la Lune Rouge, autrement appelée la Lune de Sang, avait le pouvoir d'influencer sur la conscience des gens. Lorsqu'un de ses rayons se trouvait à transpercer un individu quelconque qu'il soit, cela provoquait chez ce dernier des hallucinations traduites généralement par une sorte de somnambulisme. Généralement, ses hallucinations était une image des souhaits les plus chers de la personne qui était puisée dans son esprit et parfois même dans son cœur. Ces effets paraissaient réels comme si tout cela était vrai, mais ce n'était qu'un rêve.

La lionne haussa les épaules avant de se retourner. Elle écarquilla les yeux lorsqu'elle se rendit compte que l'aristocrate ne se tenait plus à côté d'elle, ni même ailleurs dans la salle. Elle poussa un soupir avant d'adresser un dernier regard à la Lune de Sang qui pétillait dans la nuit.

Hermione se redressa vivement de son lit puis elle tourna la tête en direction de la baie vitrée qui l'éblouissait. Il faisait jour et elle était allongée dans son lit ?

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DRAMIONE, Quand les opposés s'attirentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant