SMS ruggarol

1.

Ruggero

Je suis assis sur mon canapé en compagnie d'Agustin, et Michael, les jambes allongées sur la table basse placée devant nous. La semaine de rentrée a commencé il y a maintenant trois jours, retirant le mot détente de notre vocabulaire, alors après cette nouvelle journée nous sommes venus nous réfugier chez mes parents, pour regarder un match de foot.

- Vous la sentez comment vous cette dernière année ? demande soudainement Agustin.

Michael et moi nous regardons. Ennuyante certainement, comme les deux précédentes. On est de bons élèves niveau notes, mais on ne peut pas vraiment dire que ce que nous faisons nous plait.

- Ennuyante ? je suppose.

Michael hausse les épaules, mais son regard s'attarde sur nous l'instant d'après. Comme prit d'une soudaine illumination.

- Les gars c'est notre dernière année.

Je croise le regard inquisiteur d'Agustin, au vu des dernières idées foireuses que notre ami en commun nous a fait part, je suis plutôt sceptique pour la suite.

- Et alors ? demande le brun assis à côté de moi.

- Je sais pas, on pourrait s'amuser un peu.

- Viens en aux faits Mick.

À l'aide de ses deux coudes il s'extirpe du canapé, pour prendre une place assise face à nous.

- Je vous lance un pari à chacun et à la fin de cette année vous devrez l'avoir réussi, ou alors vous me payez ma première année de loyer à Paris.

- Je ne débourserai pas un centime pour cet appart Mick n'y pense même pas rétorque Agustin.

Michael hausse une deuxième fois les épaules, une lueur de défi dans les yeux.

- Réussi le pari alors.

- Et c'est quoi ton pari le génie ? je demande alors.

Il se lève en se grattant le menton l'air pensif, il commence à faire les cent pas devant nous les mains dans les poches de son jogging.

- Quelle est la fille qui vous attire le plus au lycée ?

Qui dit Michael Ronda dit plans foireux, mais aussi filles. Ce mec est un amoureux inconditionnel des femmes, je crois que c'est plus fort que lui. Il les aime et joue avec, c'est pour passer le temps comme il nous dit. Je sais que je suis pareil, dans mon comportement, la manière dont je traite les femmes est loin d'être glorieuse mais c'est souvent une façon pour moi de ne penser à rien, quand je leur fait mon petit numéro de charme, les idées noires ne me traversent pas l'esprit.

- Rugge c'est Karol rit mon meilleur ami.

Je leur adresse un regard de glace lorsque mes deux amis se mettent à rire. Karol est une fille que l'on connaît depuis trois, quatre ans. Les garçons s'entendent plutôt bien avec, mais elle et moi sommes comme le feu et la glace, nous ne sommes pas compatibles, aussi bien amicalement qu'amoureusement. Je l'avoue, si il y a bien une fille dans toutes les dernières années que je devais choisir, ça serait elle, parce qu'elle me plait d'une manière ou d'une autre. Mais ça s'arrête là, elle est attirante physiquement, mais mentalement nos deux mondes ne se rejoignent pas.

- Il n'y a pas de grande surprise pour Agus non plus, c'est Carolina je rétorque.

Michael fait les gros yeux, légèrement étonné.

- Caro ? Pourquoi je suis pas au courant ? rit-il.

Le brun semble soudainement gêné et furieux contre moi, et je lui souris fier de  cette petite vengeance.

- Ça fait des semaines qu'il m'en parle.

- Agustin Bernasconi amoureux, j'y crois pas !

Nous partons dans un fou rire dans lequel notre ami - énervé - ne nous suit pas.

- Allez vous faire voir !

- Bon et alors pourquoi tu veux savoir ça ? je demande.

- Vous devez obtenir un rendez-vous avec elles, et plus si affinité.

Son sourire en coin ne me rassure pas le moins du monde. Comme je l'ai dit plus haut, Karol et moi ne nous portons pas dans nos cœurs alors si j'arrive à avoir un rendez-vous ça sera déjà un miracle.

- Je suis obligé de faire ça ? demande Agustin.

- Ça dépend, tu veux payer mon loyer ?

Le brun roule des yeux d'un air agacé. Agustin n'est pas du genre à jouer avec les filles, en plus il sait que si Carolina venait à l'apprendre, il briserait toutes ses chances de sortir avec elle un jour.

- Marché conclu dis-je.

- Et toi alors Agus ? Tu te dégonfle ?

Il remonte son regard vers nous l'air blasé, il roule des yeux et tout en soufflant il finit par céder.

- Non, marché conclu. Mais si j'arrive à sortir avec, personne ne lui dit que c'est un foutu parie.

- Aucun problème lui répond Michael.

- Et je suis censé faire comment avec Karol ? 

- On à son numéro si tu veux, commence par lui envoyer un message me répond Agus.

- Elle ne me répondra pas.

- Ne lui dis pas que c'est toi alors.

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