Karol
- Maman je sors ! je crie à travers la maison.
- D'accord fais attention, je t'aime !
Je claque la porte derrière moi après lui avoir répondu. Je dois aller en ville m'acheter une robe de cocktail pour le gala de ma mère qui a lieu dans deux semaines. J'ai demandé conseil aux filles pour savoir qu'elle couleur ou quel model conviendrait le mieux, mais je n'ai pas la moindre idée de ce que je vais pouvoir acheter. Ma mère m'a dit qu'il n'y avait pas de thème particulier, ce qui m'arrange encore moins au vu de mon indécision.
Je sais que ce gala est quelque chose qui lui tient à cœur, mais entendre ses collègues me poser des centaines de questions sur ma vie amoureuse - pour le moins déplorable - ne m'enchante pas forcément. Ils sont tous très gentils, des personnalités assez extravagantes mais ils peuvent se montrer un peu envahissants sur certains point de la vie personnelle des gens.Je déambule encore dans les rues du centre de Buenos Aires, à la recherche d'un magasin qui pourrait faire l'affaire. Je m'arrête devant quelques vitrines pour prendre le temps de regarder les tenues déjà exposées sur les mannequins, mais rien ne m'attire forcément l'œil.
Je suis partie m'acheter un cookie dans une boutique de confiseries du coin, et je continue sans m'arrêter d'entrer dans différents magasins de la ville.Pour la cinquième fois de l'après-midi, je ressors bredouille d'un commerce. Je regagne la rue les bras ballants, un peu déçue. Ma marche continue pendant une bonne dizaine de minutes, j'ai reçu un message de Valentina qui me conseillait une robe de couloir rouge, parce qu'elle trouve que ça va bien avec mon teint et mes cheveux mais je suis encore sure de rien.
J'arrive sur une longue avenue, où les terrasses amènent un nombre conséquent de monde. J'aime beaucoup me promener ici, c'est très vivant et lorsque le soleil surplombe Buenos Aires ça lui donne un air estival. Mes yeux balayent tous ces gens souriants, et pour la plupart heureux, mais un peu plus loin je croise le visage de Sebastian qui lorsque je pose mon regard sur lui, m'adresse un immense sourire.
Je ferme les yeux, et me demande silencieusement pourquoi j'ai tourné la tête à cet instant. Je ne reste pas longtemps immobile, la masse de personne est dense mais il ne lui faudrait pas beaucoup de temps avant de se frayer un chemin pour me rejoindre. Je tourne les talons dans le sens inverse, et remonte la rue pour gagner la grande place.
Là-bas le monde est souvent plus abondant, l'espace est dotant plus grand et je pourrais peut-être le perdre un peu plus facilement.J'ai cette désagréable sensation de le sentir derrière moi, son regard me brûle le dos à chacun de mes pas. Je peux ressentir sa présence. Il me suit, il est bel et bien derrière moi et lorsque j'en prends conscience, un frisson me parcours la colonne vertébrale. Je n'ose pas vraiment me retourner, de peur de recroiser une nouvelle fois son regard, ou de tomber nez à nez avec lui. Mais malgré cette foule et ce bruit, je peux discerner le ton de sa voix entre celle des nombreux passants. J'ai des sueurs froides. Mon corps est crispé de haut en bas, mes mains tremblent et j'ai encore l'impression d'être prise au piège. Sa présence me met mal à l'aise, j'ai envie d'être hors de sa vue, loin de tout, loin de lui. Mais à cet instant, je n'ai nulle part où me réfugier pour lui échapper. Il est encore derrière moi et maintenant je l'entends bien m'appeler distinctement :
- Karol !
Je fais semblant de ne pas avoir entendu, et continue d'avancer le pas pressé.
J'arrive en face de la grande place et je cherche désespérément un endroit où me mettre, en vain. Il est encore trop près de moi pour me perdre du regard. Mes yeux balayent l'endroit de fond en comble, espérant y voir un visage familier mais je ne vois personne à part des milliers de touristes autour des jardins et de la fontaine. J'angoisse de me retrouver en face de lui, seule, sous son regard glaçant. La pression monte. Je panique un peu. D'un côté, j'entends ses pas se rapprocher de moi à chaque seconde, comme un bruit sourd au creux de mes oreilles. Je sens mon coeur battre un peu plus contre ma cage thoracique. Puis mes yeux qui s'activent à trouver une solution miracle de dernière minute.

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SMS ruggarol
Fanfiction"Ils n'oublieront pas leurs promesses Ils s'écriront aux mêmes adresses Les grands amours se reconnaissent Lorsque l'un part et l'autre reste..." Charlotte Gainsbourg - ...