Karol
La fête bat son plein depuis déjà quelques heures. Il est bientôt une heure du matin, et les filles et moi sommes assises autour du salon de jardin sur la terrasse. L'air est doux et chaud, je respire un bon coup balançant ma tête en arrière. J'avais besoin de prendre l'air. Depuis que la fête a commencé, je ne suis pas complètement présente auprès de mes amis, je suis préoccupée, par Ruggero et son état un peu trop étrange à mon goût. Je n'ai pas essayé d'insister sur le sujet depuis notre dernière altercation, je n'ai pas vraiment eu le temps et je m'étais dit que j'arriverai à parler avec lui à cette soirée. Chose pour le moment, un peu ratée.
Je soupire, une vapeur blanche apparaît devant moi. Les filles rient, certainement à l'une de leur blague, j'épi les alentours. Il doit y avoir une dizaines de personnes qui font un concours de plongeons dans la piscine - qui ne doit pas être bien chaude - d'autres se sont créer un date au fond du jardin, une bonne partie est autour de nous sur la terrasse, mais le plus gros de la soirée se trouve à l'intérieur. J'entends les basses résonner jusqu'ici et le son des cris qui forment des vagues dans l'air. Je ressers un peu le gilet que j'ai emprunté à Rugge contre moi. Je ne sais pas où il se trouve d'ailleurs, quand je l'ai vu pour la dernière fois il jouait au bière pong avec les garçons, je suppose qu'il y joue encore.
- Karol !
On entend soudainement Agustin arriver en trombe sur la terrasse. Il se prend les pieds à la baie vitrée, son verre - qu'il renverse presque partout - à la main. On se retourne toutes vers lui, et il s'arrête enfin devant moi, essoufflé.
- Je crois que Rugge a trop bu, il est pas très bien et Cindy lui tourne autour depuis un quart d'heure m'avoue-t-il.
Je sens le regard des filles se poser sur moi, je fronce les sourcils devant l'aveu d'Agustin. Ça ne lui ressemble pas vraiment de boire jusqu'à en être malade, Ruggero a toujours plus ou moins fait attention à ça, il n'aime pas vraiment ne pas être maître de la situation.
Je me lève alors, laisse tomber le gilet de mes épaules dévoilant la robe noire que j'avais enfilé pour la soirée. Les filles se lèvent à leur tour et me suivent jusqu'au salon, ou la musique se fait de plus en plus forte.- Il est là bas m'indique Agustin.
Au loin, vers les canapés, Ruggero était assis sur une chaise la tête en avant, et Cindy à côté de lui qui agrippait son bras. Je lève les yeux vers le ciel face à cette vision. Cette fille ne lâchera jamais l'affaire. Je m'avance, jouant des coudes pour me frayer un chemin entre ces centaines de personnes, puis arrive devant mon copain. Je pose mes mains sur ses genoux, et m'accroupis a sa hauteur pour capter son regard. Je sens alors les yeux de Cindy me glacer l'échine juste à côté de moi, mais je n'y prête pas attention.
- Hey, Agus m'a dit que ça allait pas lui dis-je doucement
- Sans blague, je crois que ça se voit rétorque la blonde.
Je ne prends pas en compte la réflexion de Cindy. Ruggero lève les yeux vers moi, et acquiesce comme il peut.
- Tu veux que je t'emmène quelque chose ? je lui demande.
- Je t'ai pas attendu pour le faire chérie rétorque une nouvelle fois la parasite d'à côté.
Elle me montre le verre d'eau, et la serviette éponge mouillée près d'eux. Et je commence à bouillir de l'intérieur.
- Je lui ai préparé ses médicaments, quand il aura dessoûlé aussi me dit-elle avec un grand sourire hypocrite.
Elle m'énerve, sa manière de me parler m'énerver au plus au point. Je commence à culpabiliser de m'être absentée dehors trop longtemps, alors que je ne devrai pas. Je n'étais pas censée savoir que mon petit ami allait jouer avec l'alcool alors qu'il n'aime pas ça d'habitude.
- Rugge buvait beaucoup trop, et toi tu pars au fond du jardin avec je ne sais qui. Tu sais très bien qu'il boit pas mal en soirée, et tu n'es même pas restée avec lui.
Cette fois je crois que c'est la réflexion de trop. Je reporte mon regard vers elle, avec une haine en moi à cet instant.
- Ruggero ne boit jamais beaucoup en soirée.
Je me reconcentre sur Rugge, qui me parait un peu plus pale de minute en minute.
- Tu veux boire de l'eau, ou manger quelque chose ?
Il secoue doucement la tête de droite à gauche.
- Je t'ai dit qu'il avait déjà bu de...
- Tu veux bien t'arrêter ! criais-je en la coupant.
Nos amis, qui jusqu'à présent étaient un peu en retrait, tournent la tête vers nous pour s'assurer qu'une dispute n'éclate pas.
- Je parle à Rugge pas à toi, je crois qu'il est en capacité de me répondre terminais-je de lui expliquer.
Elle affiche une mine hautaine, surprise par le ton que j'ai employé.
- Je m'occupais très bien de lui avant que tu n'arrives miss parfaite je te rassure elle tourne sa tête vers lui et tend sa main jusqu'à ses cheveux Je ne vois pas pourquoi tu t'énerves.
Je retire sa main des cheveux de Ruggero d'un geste sec. Elle me regarde faussement offusquée par mon geste. Elle m'énerve, à vouloir prendre des initiatives déplacées vis à vis de lui.
- Je suis son amie, il faut se détendre Karol.
- Mais tu n'agis pas comme telle Cindy ! Arrêtes, il ne t'as rien demandé et on ne sait même pas ce que tu viens faire ici alors qu'on ne t'as pas vu de la soirée !
- Tu n'as pas confiance en Rugge ? me demande-t-elle.
- J'ai entièrement confiance en mon copain Cindy je te remercie de t'inquiéter pour nous. Je n'ai juste pas envie que tu poses tes mains sur lui.
- Il ne se sent pas bien et la seule chose qui te préoccupe c'est mes mains dans ses cheveux ?
Je me mords la joue pour éviter d'exploser encore plus. Je prends sur moi, les garçons viennent finalement demander à Cindy de nous laisser tranquille, et même si elle insiste pour rester, elle finie par se lever et aller plus loin. Je me tourne vers Rugge, qui a le regard dans le vide.
- Tu veux aller prendre l'air ? je demande.
Il acquiesce alors positivement lorsqu'il rencontre une nouvelle fois mon regard, je me lève, lui prends les mains et je l'aide à se lever de sa chaise pour l'amener à l'extérieur de la maison.
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SMS ruggarol
Fanfiction"Ils n'oublieront pas leurs promesses Ils s'écriront aux mêmes adresses Les grands amours se reconnaissent Lorsque l'un part et l'autre reste..." Charlotte Gainsbourg - ...