28.

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Ruggero

Lorsque ses pleurs cessent, je me détache un peu d'elle et tente de capter son regard. Elle essuie une nouvelle fois ses joues d'un revers de main, puis renifle un peu.

- Tu veux que je te raccompagne chez toi ? je demande.

Elle acquiesce, et je glisse mon bras sur ses épaules pour nous entraîner dans la marche. Et après quelques minutes de chemin dans le silence, j'ose la questionner un peu plus :

- Qu'est-ce qu'il s'est passé, pourquoi il était avec toi ?

Elle replace ses cheveux derrière ses oreilles, le regard toujours planté vers l'horizon.

- Je sais pas, il a prétexté vouloir me ramener mais j'avais beau lui dire qu'il n'était pas obligé et que je devais rentrer il insistait pour rester, alors je t'ai envoyé un message.

- Tu en as parlé à tes parents de ça ? je demande.

Elle hoche la tête de droite à gauche.

- Non, ma mère a des choses beaucoup plus importantes à gérer avec l'absence de mon père.

- Rien ne sera plus important que sa fille Karol.

Elle hausse les épaules, peu convaincue que se soit une bonne solution.

Elle ouvre son portail, hésitante.

- Qu'est-ce qu'il y a ? je demande.

Elle se tourne vers moi, et tripote ses mains.

- Je suis seule chez moi, ma mère est partie au restaurant avec des amies.

- Tu veux que je rentre avec toi ? Je peux rester un peu si tu veux, le temps que ta mère revienne.

Elle me sourit comme un signe de remerciement, et nous entrons tous les deux.
Elle enlève sa veste, l'accroche au porte manteau et je fais de même. On s'avance jusqu'au salon, je m'assois sur le canapé, et la regarde un instant allumer la télévision. Je sais qu'elle ne veut sans doute pas en parler, mais je n'aime pas vraiment la voir dans cet état. Elle semble éteinte.
Elle vient s'installer à son tour, et me jette un coup d'œil avant de me lancer un demi sourire et de se concentrer sur l'écran.

- Eh ?

Je passe mon bras sur ses épaules, et la prends un peu dans mes bras. Elle s'y réfugie, je plante un bisou sur son crâne et m'approche de son oreille.

- Ça va aller, je te le promets.

Elle se détache doucement de moi, et me souri un peu.

- Merci.

Elle se retourne vers l'écran, je laisse mon bras sur ses épaules et nous commençons à regarder une série.

Petit à petit, sa tête tombe sur mon épaule, elle s'endort et je ne tarde pas à faire de même.

**

Karol

- Les enfants ?

Une vive lumière danse derrière mes paupières. Je fronce les sourcils, une voix me chuchote quelque chose depuis déjà un bon moment je crois. Mais je n'arrive pas à percevoir quoi.

- Les enfants, il faut se lever.

Je reconnais la voix de ma mère. Je ne sais pas vraiment quel jour nous sommes, ni quelle heure il est. Je sens une présence à côté de moi.

- Ma chérie ?

Puis je me rappelle petit à petit, nous sommes mercredi, et Ruggero est à côté de moi. Nous sommes mercredi. Il y a cours. Je n'ai pas mis de réveil.
Ma mère me secoue un peu le bras et me susurre une nouvelle fois :

SMS ruggarol Où les histoires vivent. Découvrez maintenant