26.

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Karol

Je referme ma veste quand la brise fraîche du matin me caresse le visage. Il est sept heures trente. Ma nuit a été assez courte, ce qui s'est passé samedi après-midi m'a mis un coup au moral. Je n'ai pas voulu sortir par peur que Sebastian ne débarque au coin de ma rue, mais restait enfermée n'était pas non plus la meilleure idée qui soit. J'ai eu le temps de cogiter et de me poser un milliard de questions, auxquelles je n'ai bien évidemment pas su répondre et qui m'ont puisé toute mon énergie. J'espère ne pas le croiser aujourd'hui, histoire que je ne me mette pas dans tous mes états une fois de plus.

- Eh Karol !

Je relève furtivement la tête, mon sourire s'élargit lorsque j'aperçois Jules à l'angle de la rue.

- Hey, ça va ? je lui demande en arrivant à sa hauteur.

- Ça va et toi ? Tu vas au lycée ?

- Mmh nuit mouvementée mais ça va dis-je en riant. Oui, fais le chemin avec moi si tu veux.

Il acquiesce en souriant, et emboîte mon pas.

- Alors t'as eu le temps de bien t'installer ? Tu as pu visiter la ville ?

- Ouais, je suis allé faire un tour ce week-end. Tu n'avais pas tord, Buenos Aires est une très belle ville.

- Ah mais je n'ai jamais tord dis-je en riant.

- Et toi, nuit mouvementée alors ?

Je soupire en hochant la tête de haut en bas. Je ne lui donnerais pas de précision sur ma soirée, Jules reste encore une simple connaissance pour moi, mais il est vrai que j'ai besoin de vider mon sac.

- Ouais, problème avec un garçon.

- Mmh, ça a l'air d'être un con au vu de ta tête.

Je m'esclaffe, tandis qu'un sourire prend place sur ses lèvres. Même s'il ne connaît pas l'histoire il ne cherche pas à en savoir plus, et sans le savoir il me rend un immense service en ne posant aucune question.

- On peut dire ça oui.

**

- Toujours aucun moyen de négociation pour la déclaration d'amour ?

- Karol pour la dernière fois, je ne mettrais aucun genoux au sol.

Je lève les yeux au ciel en griffonnant d'autres idées sur une feuille vierge. Ruggero est revenu cet après-midi, pour que l'on peaufine les derniers détails de leur pièce et je me tue à lui dire que cette scène de déclaration serait un atout, mais il ne veut rien entendre.

- Bon et alors tu proposes quoi ? Il nous manque une scène, il faut bien que tu lui avoues tes sentiments.

- Mais pas de cette façon.

- Pourtant je suis sure que ça plairait beaucoup à boucle d'or.

Il s'enfonce dans sa chaise, croise les bras contre son torse et me regarde les sourcils froncés.

- Moi ça ne me plaît pas.

- Ah bon ? C'est pas comme si tu ne t'entendais pas avec elle, je ne vois pas où est le problème.

- Qu'est-ce qui te fait dire qu'on s'entend bien ?

- Rugge tu la bouffe du regard, vous vous plaisez mutuellement et pas besoin d'être devin pour le voir. Tu passe beaucoup de temps avec elle, donc je pensais que ça ne te dérangerait pas.

J'aperçois son sourire en coin se dessiner au creux de ses lèvres, je suis un peu confuse.

- Tu ne serais pas jalouse par hasard ?

- Jalouse ? Tu t'es cognée la tête ou quoi ? Bien sûr que non.

Il secoue la tête, et passe sa main dans ses cheveux en souriant.

- Ça me rassure, pendant un instant j'ai cru que tu étais en train de tomber amoureuse de moi.

- Détend toi, ça ne risque pas d'arriver Pasquarelli.


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SMS ruggarol Où les histoires vivent. Découvrez maintenant