SMS ruggarol

17.

Karol

- Waw je te félicite, tu es à l'heure Pasquarelli ! dis-je en l'applaudissant.

Il sourit un peu et passe sa main dans ses cheveux, avant de s'assoir à côté de moi sur le banc.

- Je sais que tu as très envie de me dire quelque chose alors, je me suis dépêché.

Plus le moment approche, et plus j'ai la sensation que mon courage s'envole petit à petit. Je me pose énormément de questions, et je recommence à croire que ce que je m'apprête à faire n'est pas une bonne idée. Il faut à tout prix que j'empêche ces doutes de me remplir une nouvelle fois le cerveau.

- Alors qu'est-ce que tu devais me dire ?

- Euh.. et ben...

Je frictionne ma jambe, comme si ce geste allait pouvoir m'aider à trouver les mots justes.

- Tu sais la dernière fois sur le terrain de basket, tu m'as dit que si j'avais certains problèmes je devais en parler ?

Il acquiesce d'un hochement de tête, mais je l'aperçoit froncer les sourcils, pensif.

- Et bien...je voudrais te parler de Sebastian.

Je le regarde tout en attendant une réaction de sa part. Il tourne la tête vers moi et plante son regard dans lemien, comme s'il cherchait désespérément dans mes yeux un indice qui pourrait le mettre sur la route.

- Qu'est-ce qu'il a fait ?

- C'est compliqué à expliquer je prends une grande inspiration Sebastian est très insistant avec moi.

Quelques secondes passent, secondes durant lesquelles je me triture les doigts.

- J'ai pas spécialement envie de rentrer dans les détails. Je sais juste qu'il n'est pas bienveillant, et comme on ne sait pas trop comment faire avec les filles, je me suis dis que je pouvais t'en parler.

Il semble à l'écoute. Exactement de la même manière que l'autre soir, lorsque nous étions sur le muret.

- Tu veux que j'aille le voir ? finit-il par me demander.

- Non, surtout pas j'ai peur que ça envenime les choses. En fait, je ne sais pas vraiment ce que tu pourrais y changer, mais je me suis dis que ça pourrait peut-être me rassurer que tu le saches.

- Je serais vigilant. Mais maintenant que je le sais, si un jour il fait ou dit quelque chose préviens moi Karol.

Je plisse les yeux en voyant son air sérieux collé au visage. Je ne sais pas pour qu'elle raison, ça me fait légèrement rire de le voir ainsi. Je crois que je ne l'ai jamais vu aussi sérieux de ma vie.

- Qu'est-ce qui a, j'ai un truc sur le visage ou quoi ? rit-il.

- Non, c'est juste que ça me fait bizarre de te voir aussi sérieux

- Tu as encore beaucoup de choses à voir de moi Sevilla

**

- Au fait, tu as envoyé un message au serveur ? je demande à Valentina.

Carolina nous fait les gros yeux et questionne la blonde du regard.

- Quel serveur ? Pourquoi je suis jamais au courant des trucs cools qui se passent ? se lamente la brune.

Je ris un peu avant que notre meilleure amie finisse par cracher le morceau, et tout raconter à Caro.

- Hier on s'est rejoint au café, et le serveur m'a donné son numéro. J'hésite encore à lui envoyer un message grimace-t-elle.

- Tu hésites ? Mais il n'y a pas à hésiter Valu, fais le ! On a qu'une vie, au pire des cas tu te prends un râteau et on ne mettra plus jamais les pieds dans ce café.

Valentina s'enfonce dans sa chaise, les yeux rivés vers notre amie.

- Je suis pas sure que ça me rassure ça.

- Allé écris lui, tu n'as rien à perdre j'insiste à mon tour.

Elle soupire et fini par attraper son téléphone.

- Bon d'accord. Je lui dis quoi ?

Carolina et moi sautons de joie. La blonde récupère le petit papier qu'elle avait glissé dans la coque de son portable, et retranscrit le numéro dans ses contacts.

- Un truc simple du style "salut c'est la fille du café, je ne sais pas si tu te souviens de moi" je propose.

- Un truc du genre rétorque Carolina.

On la voit alors taper un rapide message. Elle nous le montre, pour s'assurer que ce n'est pas trop ennuyant ou « vieux jeu » comme elle nous a dit. Avec notre accord, elle finit par l'envoyer après une dizaine de minutes d'hésitation. Carolina et moi nous nous tapons dans la main, tendis que Valentina retourne son téléphone pour ne pas voir de réponse arriver.

- Détends toi, c'est quand même lui qui t'as donné son numéro c'était justement pour que tu lui envoies quelque chose je la rassure.

- Mais d'ailleurs, pourquoi vous étiez au café hier du coup ? nous demande Carolina.

- Sebastian m'a encore prit la tête parce que je n'avais pas répondu à ses messages....je soupire.

Elle passe sa main sur mon épaule en signe de compassion.

- Et elle a eu un date avec Ruggero sur une colline lance Valentina d'une traite.

Caro se tourne vers moi, les yeux ronds comme des billes.

- Sérieux ?

Je lève les yeux au ciel tandis que Valu se tord de rire, sachant pertinemment que ce n'est pas vraiment le cas.

- Pour la dernière fois ce n'était pas un date la je reprends. On a juste discuté, il m'a pardonné pour lui avoir mal parlé et il ne s'est rien passé.

- C'est quand même bon à savoir rétorque Caro.

Mes deux amies se lancent des regards en souriant. Je sais très bien ce qu'elles sous entendent, et je les déteste pour ça. Elles sont toujours en train de m'inventer des histoires d'amour avec le premier venu, et le pire c'est qu'elles aiment ça.
Je n'ai pas le temps d'essayer de les convaincre que tout ce qu'il se passe avec Ruggero n'est qu'amical, que le téléphone de Valentina se mit à vibrer. On la regarde, impatientes de savoir si c'est la réponse du beau serveur. Du bout des doigts, elle soulève son téléphone et le retourne de façon assez lente, comme si elle avait peur que le message se jette sur elle d'un instant à l'autre.

- Il m'a répondu lâche-t-elle.

- Alors qu'est-ce qu'il a dit ?? rétorquons en coeur.

Elle prend le temps de le lire, puis un fin sourire vient prendre place sur ses lèvres.

- Qu'il se souvient bien, et qu'il est heureux de recevoir un message de moi.

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