18. Mise au point

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Erwin avait assigné Levi à bon nombre d'autres dossiers d'importance secondaire. L'objectif étant de lui permettre de se détacher de l'enquête portant sur Eren. Le lieutenant comprit rapidement et se vit fortement agacé par la perspective d'être mit sur le banc de touche. Pendant de longues journées, il n'avait pourtant pas protesté et avait obéit comme il en avait l'habitude.

Des interventions tout à fait banales occupaient désormais l'emploi du temps du trentenaire. Des perquisitions tôt le matin, l'une ou l'autre arrestation et des recherches quelconques. L'homme avait prit son mal en patience, faisant preuve d'un grand professionnalisme.

Il avait eu l'occasion de rendre visite à Eren sans que l'enquête ne puisse souffrir la moindre évolution. C'en devenait presque des prises de nouvelles quotidiennes, ce qu'Erwin surveillait attentivement. Le jeune garçon ne traderait plus à sortir de l'hôpital et le danger se faisait de plus en plus inexorable. Une perspective qui affolait tout le corps policier ainsi que le jeune patient. Hanji savait se faire persuasive mais elle manquait d'imagination à ce stade de la guérison du blessé.

Finalement, Levi tira un trait sur toutes ses bonnes résolutions. Il arriva tôt le matin au commissariat complètement désert. Il était certain que son supérieur se trouvait déjà dans son bureau et s'y rendit sans perdre une seule seconde. Une détermination farouche brillant dans ses iris et accompagnait chacun de ses pas. Il était prêt à contredire les propos et les ordres d'Erwin. Il prit la peine de toquer avant d'entrer et une voix lui répondit, de l'autre côté de l'issue :

—Entre, Levi.

Le susnommé sourcilla. Comme avait-il pu prévoir sa venue ? Il obéit pourtant, sans prêter plus d'attention à cette interrogation.

—Bonjour, Levi.

—Bonjour, Erwin.

Le commissaire se rassit à ces mots, faisant de l'ordre dans une nouvelle pile de dossiers. Il s'employait à ranger ce joyeux bazar, une initiative qui s'imposait depuis longtemps pour Levi.

—Tu es bien matinal. Un problème avec les frères Jinghot ?

—Evidemment que non, asséna le lieutenant, sèchement. Mes hommes les arrêteront d'ici une heure.

—Tu n'y vas pas ? s'enquit Erwin, interloqué.

—Non, j'avais à te parler.

Le plus âgé sembla gêné par cette perspective, comme si cette conversation venait contredire ses intentions ou ses projets pour la matinée. Il darda son regard bleuté sur celui de son cadet avant de demander, encore :

—C'est urgent au point de laisser tes hommes sans supervisassions ?

—Mes hommes se débrouilleront très bien avec une situation aussi simple.

Levi ne cilla à aucun moment, défiant ouvertement son supérieur. Ce dernier finit par soupirer, abandonnant le combat. Il encouragea de manière plus ou moins convaincante :

—Je t'écoute.

Ce fut à son tour de soupirer, de prendre un court moment de pause pour rassembler quelques idées. Pendant ce laps de temps, il resta parfaitement impassible, d'apparence totalement sûr de lui. Il s'assit sur le siège mis à sa disposition avant de reprendre alors, fermement :

—Tu as encore beaucoup de vieux dossiers à me ressortir avant de me laisser pouvoir faire mon boulot correctement.

Erwin fronça violemment les sourcils, soufflé par le langage de son subalterne. Sa langue claqua contre son palet alors qu'il retint une remarque sur la notion de respect.

Le sang des Innocents [Ereri]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant