𝔗𝔢𝔫𝔢𝔟𝔯𝔞𝔢 𝐈 │ ᶜᴴᴬᴺᴮᴬᴱᴷ

Chapitre 17

Baekhyun, vêtu d'une simple chemise aux dimensions trop grandes pour lui appartenir, se tenait silencieusement debout devant la fenêtre. Son regard, fixé sur l'étendu immaculée se présentant à perte de vue, scrutait avec une intensité troublante les sapins de la Forêt Interdite, parés de leurs manteaux neigeux. Un peu avant l'entrée du lieu proscrit, une chaumière ridiculement petite, entourée d'un potager, bravait les températures glaciales. La cheminée laissait passer une longue trainée de fumée, fendant courageusement les flocons de neige. Plus loin, le Saule cogneur n'avait jamais paru plus calme, peut-être était-ce le gèle qui l'empêchait de faucher au vol les malheureux oiseaux ayant eu le malheur de le croiser.

Le visage du petit sorcier, déjà laiteux, avait revêtu une teinte opaline depuis qu'il s'était placé face à l'extérieur. Ses orbes, lagons envoutants, n'avaient jamais parus plus purs qu'à cet instant précis, alors qu'ils reflétaient la blancheur de la saison hivernale.

Brusquement, les lèvres fines, d'un rouge passion, se courbèrent pour former un sourire charmé, manipulées par les mains qui venaient à l'instant de se poser sur sa taille, entourant son frêle corps dans une étreinte possessive. Des croissants de chair, à la douceur soyeuse, virent ensuite se poser au creux de son cou, le faisant inconsciemment papillonner des yeux tandis que son sourire s'élargissait un peu plus. Il eut envie de rire en sentant la chevelure de son compagnon lui chatouiller la nuque, les mèches ébènes venant glisser contre son épiderme exposé, le faisant allègrement frissonner au contact.

Brisant le silence qui s'était installé, un soupir conquit s'échappa des lèvres du plus petit, se répercutant brièvement contre la vitre glaciale qui se troubla, l'espace d'une seconde.

-Bonjour, lui susurra Chanyeol à l'oreille.

Baekhyun ferma brièvement les yeux, savourant les brides de paroles restées coincées dans son esprit qui, trop désireux, continuait à les entendre, encore et encore, focalisé sur ce son ensorcelant. Il pourrait rester ainsi des heures, bloqué contre le torse bouillant du plus grand, se nourrissant de sa voix exquise tout en profitant sans la moindre honte de sa présence addictive.

-Bonjour Chanyeol, le salua-t-il à son tour, d'une voix moins audible néanmoins.

La gorge enserrée par un sentiment que les mots ne sauraient décrire, il lui semblait déjà extraordinaire qu'il ait réussi à formuler un murmure. Sa voix s'était tue, assassinée lors de son ascension par une émotion grandissante, alors que les mains de Chanyeol s'étaient faites brulantes. Il pouvait sentir les paumes rugueuses, malgré le tissu qui les séparait de son épiderme fragile, une peau marquée à l'encre invisible.

Le sol sur lequel ses pieds nus reposaient était glacial, mais son corps demeurait insensible à ses effets, car exposé à un feu ardent qui ne tarderait pas à le consumer entièrement.

-Ne serait-ce pas ma chemise ?

Surpris par le ton grave qui avait soufflé ces paroles à son oreille, Baekhyun retint à la dernière seconde un sursaut de surprise. Rapidement, le petit brun esquissa un sourire amusé, répondant sur un ton provocateur qui eut l'air de particulièrement plaire au plus âge :

-Hum...Il faudrait vérifier.

Il se retourna avec une lenteur calculée, un sourire charmeur scotché aux lèvres, sublimant son faciès d'ordinaire envoutant. Chanyeol pouvait y lire un véritable désir de prendre le contrôle, l'envie irréversible de leur prouver à tous deux, êtres entièrement dédiés l'un à l'autre, qu'il pouvait également déclencher en lui un feu dévastateur.

Cette vison que lui offrit Baekhyun, assuré et légèrement impertinent, le séduisit plus qu'il ne pouvait l'admettre. Ses mains, mues par une volonté trop insaisissable pour être captée par sa conscience, attrapèrent fébrilement les pans de la chemise dont il était le véritable propriétaire. Il avait l'impression de vivre la scène au ralenti. Il se voyait, remontant avec une longueur indécente les bouts de tissu translucides, dévoilant impunément le nappage immaculé qui recouvrait ce met de choix qu'était Baekhyun, se nourrissant de cette sensation sucrée laissée par le contact de ses doigts contre son épiderme, une impression de flotter. Les cuisses moelleuses, assez généreuses pour attiser la convoitise, mais suffisamment menues pour que sa main en saisisse l'entièreté, furent révélées sous son regard affamé. Bientôt, ce fut au tour des hanches arrondies, courbes féminines, de se dessiner avec volupté.