Baekhyun poussa les portes de la salle de bain des préfets, un soupir ennuyé bataillant pour s'extirper de la barrière formée par ses lèvres. Derrière lui, l'ouverture se refermait automatiquement après avoir dévoilé l'entrée, suite à l'emploi du mot de passe correct, un grincement aussi lugubre que son humeur faisant frémir l'atmosphère jusqu'alors lisse. Son avancée trahie par les claquements de ses talons contre le marbre blanc, le jeune serpent contourna l'immense colonne qui lui obstruait la vue, son regard morne détaillant sans grand enthousiasme l'endroit le plus sélectif de Poudlard.Les racontars avaient depuis longtemps diffusé les secrets de la salle de bain des préférés, car même sans jamais l'avoir vu jusqu'à présent, Baekhyun ne fut pas surpris par la taille ridiculement ostentatoire de ce qui s'apparentait plus à une piscine qu'à une baignoire. De forme rectangulaire, elle avait été aménagée dans le sol, trônant fièrement au centre de la pièce, entourée d'une centaine de robinets dont l'éclat doré paraissait luire sous la lueur du lustre de chandelles, suspendu au milieu de la coupole. Entouré par deux immenses fenêtres gothiques, le tableau d'une sirène ornait le mur, mettant en scène la créature aquatique, dont le regard mutin s'accrochait presque perversement aux corps exposés de ses visiteurs. Ses doigts effilés semblaient éternellement perdus à travers sa chevelure de corail, les ondulations voluptueuses de ses mèches dissimulant sommairement sa poitrine généreuse qui pointait vers le ciel, la cambrure de son dos mettant en valeur sa féminité impudiquement dévoilée. Tel un avertissement, sa longue queue aux écailles scintillantes claquait le rocher sur lequel la belle s'était laissée choir, geste toujours accompagné d'un clin d'oeil malicieux, et d'un sourire carnassier dévoilant ses dents aiguisées.
Baekhyun, s'il n'avait été rappelé à l'ordre par son esprit rationnel, aurait presque pu ressentir une pointe de malaise à la vue du tableau.
Il le trouvait d'un bien mauvais goût.
-Lorsque je t'avais dit de passer un lundi, l'interpella soudainement une voix traînante, cela n'était pas une invitation à me faire poireauter pendant trois mois.
Les orbes songeurs de Baekhyun s'arrachèrent volontiers à la scène dérangeante de la sirène se léchant goulûment les lèvres, leur intensité caractéristique faisant se figer la cible de leur nouvel intérêt. Avides d'informations, comme à l'accoutumé, ils s'imprégnèrent des yeux immenses, puis de la bouche pulpeuse possédant la forme stéréotypée de l'amour, attribuant à ses attributs singuliers le nom qui lui brulait la langue.
-Kyungsoo, le salut-il, l'air de rien.
Ignorant le regard scrutateur porté sur sa personne, Baekhyun entreprit de défaire sa cravate, ses doigts élégants tirant sur le noeud serré, faisant à peine attention à la sensation de liberté qui souffla sur sa gorge dorénavant exposée. Avec une grâce presque agaçante, le tissu émeraude, zébré d'argenté, s'échoua sur le sol, bien vite accompagné par sa robe de sorcier qui sembla planer un instant, avant de rencontrer la froideur du marbre. Conscient de l'intérêt à peine dissimulé du Serdaigle envers le spectacle qu'il lui offrait si généreusement, Baekhyun retint à la dernière seconde un sourire narquois, un sentiment étonnement orgueilleux brulant sa poitrine à l'idée de plaire à son ami.
-Voulais-tu te faire désirer ? Reprit finalement Kyungsso, sa voix trahissant ses véritables pensées à l'égard du comportement du serpent.
La question était inutile, mais Baekhyun savait que le deuxième meilleur élève de Poudlard l'avait posé dans le seul but de le titiller et, pourquoi pas, d'engager un certain jeu avec lui. En outre, tous deux avaient parfaitement connaissance des tendances taquines du noiraud et, de ce fait, de l'efficacité presque systématique de ce genre de provocation.
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𝔗𝔢𝔫𝔢𝔟𝔯𝔞𝔢 𝐈 │ ᶜᴴᴬᴺᴮᴬᴱᴷ
FanfictionBaekhyun n'a rien d'extraordinaire du moins, c'est la pensée qui le traverse à chaque fois qu'il croise son reflet dans le miroir. Victime d'une chose appelée l'éternelle seconde place, le jeune homme se voit au fil des années engloutir par l'ombre...