Chapitre 25

1.7K 172 200
                                    




Bonjour ? Y'a-t-il des survivants ? Je viens en paix, et je poste ce chapitre en guise de drapeau blanc pour mon absence.

Bonne lecture ~


°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°



Baekhyun ignorait depuis combien de temps il déambulait à travers Londres nocturne, néanmoins, il ressentait pleinement la morsure du froid sur ses joues rosies, et la fraicheur éphémère des flocons de neige chutant sur le bout de son nez frigorifié. Ses longs doigts graciles avaient trouvé refuge dans la chaleur controversée de ses poches fines, s'accrochant faiblement au tissu en velour. Son menton avait tendance à forcer l'accès au col victorien de sa chemise en soie, tentant de s'enfouir sous celle-ci pour échapper aux lacérations pénibles de l'hiver. Il sentait pleinement la manière dont la brise glaciale s'infiltrait sous ses vêtements, trop légers pour le protéger d'une nuit londonienne au mois de décembre. La lumière des étoiles, comme les lueurs artificielles de la ville, éclairaient son cheminement baigné par le ciel de suie, pourtant, il ne s'était jamais senti aussi désœuvré qu'à cet instant précis. Il avait la sensation de progresser dans le noir complet, perdu, incapable de se repérer malgré les quelques indications ostentatoires. Il fallait dire que Baekhyun ne s'était jamais rendu à Londres, du côté Moldu du moins. Il avait quitté le restaurant sans avoir la moindre idée de la direction à prendre. Le jeune sorcier s'était contenté de céder les commandes à son corps, qui avait alors emprunté des chemins aléatoires, chaque passage promettant un éloignement considérable du théâtre de sa soirée lamentable.

Son visage se crispa, d'amertume ou d'inconfort lié à la température, nul ne saurait le dire.

Ses yeux luisant de souffrance contenue se posèrent difficilement sur le palais de Westminster, dont les éclairages en contre-plongée lui insufflaient une allure plus imposante encore que sous le ciel bleu du jour. Le royal édifice semblait s'embraser de l'intérieur, les flammes orangées teintaient les murs extérieurs en un dégradé d'ombre et de lumière saisissant, reflétant sur la Tamise une palette de couleurs crépusculaires, se mélangeant aux flots calmes du fleuve. Mais ce qui l'impressionna d'autant plus, ce fut la célèbre tour de l'horloge, Big Ben, dont le cadran luisant d'un blanc pur rappelait la lumière guide d'un phare.

Baekhyun posa une main tremblante sur la rambarde du pont de Westminster, ne sentant même plus la froideur du métal vert bouteille contre sa paume gelée. Ses orbes tourmentés se perdirent un instant sur la Tamise, l'envie d'y faire sombrer ses problèmes lui martelant douloureusement la tête.

Si le fleuve avait été une pensine, il aurait été submergé par les souvenirs et les réflexions qu'il aurait aimé y noyer.

Il continua sa route, comme si le simple fait de marcher à travers les bâtiments lui permettrait de stopper le flux de pensées qui l'assaillait. Quittant le pont, il eut à peine un regard en direction de l'Abbaye de Westminster, son corps effectuant un virage brutal en direction de Parliament Street, qu'il longea dans l'ignorance totale des infrastructures, pas plus qu'il ne tilta lorsqu'il arriva à Whitehall. Lorsqu'il fut confronté au rond point, il ne vit que l'ombre de la statut équestre de Charles 1er, après cela, il s'engagea dans Cockspur Street, continuant sa route solitaire jusqu'à faire face aux fameux écrans publicitaires de Piccadilly Circus. Ce ne fut que lorsque sa rétine fut agressée par la lumière vive de la publicité Coca-Cola, qu'il prit réellement conscience du chemin qu'il avait parcouru.

Le froid réaffirma sa présence, vexé qu'il se soit permis de l'ignorer l'espace de quelques minutes. Il en subit la fureur de l'outrage sans piper mot, ses lèvres gercées fermement pincées, à tel point qu'il eut cru ne jamais pouvoir les décoller. Ses mèches caramelles fouettèrent son front au rythme des coups de cravache du vent, et des larmes traitresses lui furent arrachées contre son grés, roulant le long de ses joues rouges jusqu'à s'écraser au sol, en même temps que ses pensées.

𝔗𝔢𝔫𝔢𝔟𝔯𝔞𝔢 𝐈 │ ᶜᴴᴬᴺᴮᴬᴱᴷOù les histoires vivent. Découvrez maintenant