Et les autres ? Regarde-moi. *Draxembe*

XXXIII. Egoisme

Marquinhos

Marquinhos est de nouveau seul quand Thiago vient le voir. Il n'a pas bu d'alcool, il ne l'a pas voulu. Trop de pensées tourbillonnent dans sa tête, peut-être que boire aurait pu l'en débarrasser mais il sait que ce n'est pas une bonne idée.

Qui sait ce que l'ivresse peut faire dire ? Il lui reste des secrets qu'il veut enfouis. Ou plutôt, voulait. Maintenant que Thilo est de nouveau célibataire, il a plein d'idées, plein d'envies. Tout peut devenir très simple. Il faut qu'il agisse bien. Alors, pour le coup, il est un ami.

— Tu ne bois pas Marqui ?

— Pas très envie.

— Je vais aller droit au but parce que tu es mon ami. Est-ce que tu aimes Thilo ?

Une légère panique envahit son esprit. Comment il le sait ? Il soupire doucement, ses yeux trouvent immédiatement l'élu de son cœur à quelques mètres de lui. Assis avec Alphonse, ils rient plutôt bruyamment, peut-être un peu alcoolisés, la lueur qui se reflète sur son visage lui donne un air incroyable. Il est beau. C'est dans ces moments-là que Marquinhos se souvient de pourquoi il l'aime.

— Tu comptes faire quoi ? Demande Thiago parce que, évidemment, il le connaît et son silence a parlé pour lui.

— Je ne sais pas. Il sort tout juste d'une rupture, je n'ai pas envie de le brusquer. Ce serait égoïste de ma part d'attendre qu'il me rende mes sentiments juste parce que je l'ai réconforté.

— C'est dur comme jugement. Tu pourrais t'attendre à quelque chose non ? Tout peut arriver ...

— Je ne sais pas. Tu n'as aucune idée depuis combien de temps je regarde Thilo. Je n'attends plus rien. Je me suis fait à l'idée qu'il ne m'aimera jamais.

Son capitaine soupire devant ces mots défaitistes et lui tapote doucement l'épaule en compatissant. Quand il relève le regard pour observer de nouveau leur principal de sujet de conversation, il n'est plus en train de parler avec Alphonse. Quand il se retourne, il pâlit considérablement car Thilo se tient derrière eux, figé.

— T-Thilo ? Est-ce que tu as entendu notre conversation ?

— Tu viens juste de ... Mon dieu. Pourquoi tu ne me l'as jamais dit ?

— Et quand ? Quand on était encore qu'amis, quand tu as commencé à sortir avec Adrien ou plutôt quand tu as rompu avec lui et était dans un si mauvais état que t'arrivais pas à aligner trois mots ?

L'allemand reste coi et il sait que c'est parce qu'il a raison. Quand son ami s'est retrouvé au plus bas, c'est lui qui est venu à sa rencontre et qui a essayé de lui changer les idées. Quel masochiste il est, vraiment. La source de toutes ses douleurs est là et il décide, au lieu de l'ignorer, l'aider.
Thiago s'éclipse au détour de la conversation, gêné d'assister à quelque chose qui ne le concerne pas vraiment.

— Ça ne sert à rien. Tu ne comprendrais pas les sentiments que j'éprouve pour toi. Durant le temps où on s'est connus, je n'ai toujours été que ton ami.

— Laisse-moi te comprendre s'il te plaît ?

Le visage de Kehrer semble plutôt désespéré, peut-être qu'il ne veut pas le perdre, lui. Mais le laisser comprendre ? Il n'a aucune idée de ce que cela veut dire. Leurs sentiments ne sont pas les mêmes et c'est tout. Il n'y a pas de magie, pas d'espoir. Ils sont déjà arrivés au point mort.

— Comprendre quoi ? Je t'aime, c'est tout. Et si tu peux pas me le rendre, rejette-moi juste.

— Non ! Je ... ne veux pas oublier ce que tu es en train de me dire. J'ai peur parce que tout vient de déjà changer.

Marqui en a marre de l'entendre. Pourquoi est-ce qu'il ne peut pas juste le laisser s'en aller comme toute personne normale ? Le laisser partir et pleurer toute les larmes de son cœur cette déception dont il se doute depuis bien longtemps.

— La prochaine fois tu éviteras peut-être d'écouter une conversation privée aussi.

— Il aurait bien fallut que je sois au courant un jour ou l'autre non ?

Il ne dit rien parce qu'il ne sait pas lui-même s'il aurait eu le courage, la foi, de lui dire ce qu'il ressent. Devant son silence, Thilo écarquille les yeux.

— Tu allais juste continuer de souffrir en silence sans rien dire ? Mais pourquoi ?

— Peut-être parce que je tiens à notre amitié moi. Je ne voulais pas que la gêne s'installe entre nous jusqu'à ce qu'on ne puisse plus avoir de conversation.

— Mais tu n'as jamais envisagé ce que je pouvais ressentir ?

Ce qu'il pouvait ressentir ? Rien, que dalle, il ne l'aime pas ! Cette argument ne va nulle part et il sent la colère grandir en lui au fur et à mesure de leur conversation.

— Ne dis pas n'importe quoi ! Tu es juste confus, tu viens de rompre avec Adrien, ça t'a anéanti. Tu cherches du réconfort auprès de qui tu trouves. Au nom de ce qui a pu être notre amitié, ne joue pas avec mes sentiments, je t'en prie.

L'amertume enraie sa gorge et il se tourne, prêt à quitter cette soirée et à s'enfuir loin de cet appartement où ses pires cauchemars ont pris vie. Mais il est retenu par le bras par l'allemand qui ne semble toujours pas vouloir lâcher l'affaire peu importe la justesse de ses arguments.

— Je peux t'aimer, je le sais. Tu n'as jamais été que mon ami, Marqui. Et tu vas trouver ça idiot qu'il ait fallu que ma relation avec Adrien se finisse pour que je me rende compte que tu as toujours été la seule personne à mes côtés du début à la fin. C'est pour ça que je ne peux pas te laisser partir.

Les propos de son ami le repousse dans son dernier retranchement. D'un geste plutôt dur, presque de colère, il vient plaquer ses lèvres contres les siennes et entremêlent leurs langues, étouffant le gémissement de surprise de l'autre garçon. Quand il se détache, il vient ancrer son regard dans le sien.

— Alors, je te le dit comme ça, sors avec moi. Sois mien, oublie totalement Adrien. Ne pense plus qu'à moi.

Et, peut-être par égoïsme, Thilo accepte la proposition de son coéquipier.

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NDA :

Voilà, voilà, mon autre couple a surgi de la nuit ! J'essaie de faire des histoires aussi diversifiées que possible, j'espère que ça se voit. Ptdr, mon voyage en Angleterre vous a profité, j'ai jamais été aussi productive ... xD Je reprends le rythme normal la semaine prochaine par contre.