XLII. Tien

1.1K 80 12
                                    

Marquinhos

Marquinhos finit son entraînement avec une certaine rage. Tout cette situation le soûle profondément. Il en a marre d'être seul. Thilo lui manque beaucoup trop. Mais personne ne semble savoir où il est.

Pire, les paroles de Thiago tournent dans sa tête. Parce que, pour qu'il laisse partir celui qu'il aime comme ça après un tel discours, c'est qu'il y a une raison. Et la raison, c'est ce que leur capitaine lui a dit la dernière fois qu'ils se sont retrouvés en tête à tête.

Alors, Thilo et toi êtes ensemble ?

Je ne sais pas si on peut appeler ça un couple. Je ne sais même pas s'il ressent quelque chose pour moi. Pourtant il reste.

Est-ce que tu es sûr que ce n'est pas par obligation pour toi ? Que tu ne le gardes pas par égoïsme à tes côtés ?

Il se tait, incapable de répondre quoique ce soit. Il lui a cloué le bec si facilement que c'en est presque déconcertant.

Ne t'en sens pas dans une situation piège ou un truc du genre. Réfléchis juste à ce qui fera votre bonheur, à toi comme à lui.

Ce qui fera leur bonheur ? N'est-ce pas mieux pour Thilo qu'il le laisse s'en aller ? Qu'est même leur relation ? Un fantôme de couple, quelque chose d'inabouti. Il n'arrive même pas à rester dans la pièce avec son petit-ami après qu'ils couchent ensemble.

Tant de rêves, tant d'envies, tant de passions pour arriver à ça. Alors il l'a laissé s'en aller. Il n'aurait jamais dû faire ça. Ces sentiments sincères sont enfin apparus chez l'allemand et il n'en a pas profité. Il les a laissés s'effondrer au sol.

Il a mal. La douche coule douloureusement sur son corps puis il revient au vestiaire, se change et prend ses affaires. Il sort de la salle avec un soupir, le cœur plutôt lourd. Et trouve avec surprise Thiago devant la porte. Est-ce qu'il l'a attendu ?

— Marqui, je dois te le dire. Je ne peux pas vraiment rester dans le silence plus longtemps, ce serait être inégal au niveau de vous, mes deux amis.

— Me dire quoi ? La leçon de la dernière fois a suffit.

— Non. D'ailleurs tu ne l'as pas suivie du tout. J'ai dit ce qui vous rendrait heureux tous les deux. Là, aucun de vous ne l'est.

Est-ce que Kehrer va bien ? Est-ce qu'il souffre ? Attends, comment le brésilien est-il au courant de l'état de celui qu'il aime ?

— Je vois que tu commences à comprendre. Oui, il est chez moi. Vas le rejoindre. Prière de ne pas baiser chez moi par contre.

Avec un sourire, il acquiesce vaguement et se rue au parking pour récupérer sa voiture. Il conduit avec un certaine empressement. Quand il arrive devant le loft de Thiago, il prend un instant pour respirer et se rendre compte de la vitesse à laquelle il est venu.
Puis il entre.

Thilo n'est nulle part en vue dans le salon, muni d'un espèce d'instinct, il se dirige vers les chambres. Il le trouve dans la première, endormi négligemment au milieu des couvertures. Il s'assoit doucement sur le bord du lit et l'observe avec tendresse.

Des tas de choses ont fait qu'il l'a aimé lui et pas un autre. Au-delà de son physique, du fait qu'il est si mignon, son caractère patient et entêté, attendrissant, l'ont atteint en plein cœur. Il lui caresse gentiment les cheveux. L'amour afflue au fond de lui et l'emplit.

Au contact, l'allemand gémit légèrement, gigote avant d'ouvrir ses jolis yeux.

— Je t'ai réveillé ? Désolé.

— M-Marqui ? Qu'est-ce que tu fais là ? Tu n'as pas mieux à faire ?

— Qu'est-ce que j'aurais de mieux à faire que d'être à tes côtés ?

— Mais la dernière fois, tu as dit que-

Il essuie tendrement les larmes qui ont commencé à apparaître aux yeux de Kehrer et se penche pour déposer un baiser tendre sur ses lèvres. Un soupir de contentement lui échappe alors que leurs bouches bougent à l'unisson.

— J'ai dit n'importe quoi. Je ne veux pas que tu en tiennes compte. Parce que je te fais confiance, bien sûr. Et tu m'as fait une telle déclaration ...

À ces mots, les joues de son petit-ami s'enflamment brusquement et son teint ne parvient même pas à les cacher.

— Non ! Oublie-ça, je t'en prie. J'ai tellement honte de moi.

Un rire échappe à Marquinhos et il est franc. La réaction de celui qu'il aime est franchement adorable, comme quasi tout ce qu'il fait d'ailleurs.

— Pourquoi je l'oublierai ? Tu étais si mignon quand tu as dit ça.

— ...ouais mais à quoi ça servait ? À rien. Je n'ai pas eu ce que je voulais tant.

À ces mots, Thilo baisse la tête, tristement comme défait. Le brésilien soupire, conscient des dégâts qu'il a engendré et qu'il observe maintenant avec culpabilité.
Puis, une idée lui vient, un souvenir.

À son tour, il se met à genoux, devant son petit-ami et plonge son regard dans le sien, un sourire lumineux au visage.

— Laisse-moi le réitérer pour toi.

L'allemand le scrute, intrigué mais d'une bonne manière. Il prend une profonde inspiration et prend la main de son coéquipier pour l'orienter vers la poitrine de ce dernier.

— Parce que tu me donnes tout de toi, que tu me donnes ça,

Puis, doucement, il oriente la main vers sa propre poitrine là où son cœur bat.

— Je peux te donner ça.

Les larmes roulent sur les joues de Kehrer et le brésilien se met à espérer que ce soit de bonheur. En fait ça l'est, puisque très rapidement il se retrouve au sol, son amour sur lui, l'embrassant avec passion et ardeur non dissimulés. Quand ils s'arrêtent, ils restent un instant juste yeux dans les yeux en silence.

— On va faire notre coming-out avec Presko et on enverra se faire foutre tous ceux qui sont en désaccord avec nous ?

— Oui. Oui, ça me semble parfait, répond Marquinhos sans aucune hésitation.

Ils se redressent, ou plutôt il, pris d'un élan charmeur, relève son petit-ami et l'attire à ses côtés.

— On va rentrer chez nous.

— Et qu'est-ce que tu me feras une fois rentrés hein ?

— Peut-être m'occuper de ce corps, de ces fesses qui m'appartiennent ?

Thilo acquiesce, l'air taquin, puis se fige brusquement, les yeux dans le vide. Marqui pose sa main sur son bras, inquiet. Et se sent bouleversé quand son allemand demande d'une voix pleine de doutes et de sanglots :

— Tu ... resteras avec moi même après qu'on ait fait l'amour hein ? Tu ne t'en iras plus ?

La culpabilité lui serre une dernière fois l'estomac alors qu'il prend le visage de son compagnon entre ses mains pour lui assurer.

— Non, je ne m'en irais plus jamais.

\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\////////////////////////

NDA :

Voilà, parce qu'ils méritent de vivre tranquille eux aussi.

Et les autres ? Regarde-moi. *Draxembe*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant