XLI. Mots

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Julian Draxler

Julian respire, ses yeux se ferment. Il reprend une gorgée du café qu'il tient dans sa main et n'a pas lâché depuis qu'il s'est installé dans ce fauteuil, face à la grande baie-vitrée qui offre une vue implacable sur la ville.

L'appartement de Kevin est incroyable, ce n'est pas la première fois qu'il se fait cette réflexion. Et c'est tout ce dont il a besoin pour décompresser, réfléchir, se retrouver.

Presnel lui manque. À chaque fois qu'il replonge, c'est ça qui lui vient en premier à l'esprit. Il s'est imprégné dans sa peau, impossible de s'en défaire. C'est incroyable de voir à quel point quelqu'un peut changer une vie.

Guérit de la plupart de ses insécurités mais celle qui a persisté est la plus tenace évidemment. La plus amère aussi. Celle qui a un fond de colère, de tristesse et de goût de trahison. Une sorte de douleur qui reste coincée dans sa gorge.

Ju n'est pas vraiment lucide. Parce qu'il pousse la faute, cherche des problèmes là où il n'y en a pas. Peut-être qu'il est malade, qu'il mérite de se faire interner. Question à creuser pas vrai ?

Un rire lui échappe. Hystérique et solitaire, triste. Il n'aime pas la situation actuelle. Il doit ... il doit réparer ce qu'il a fait. Ses mots, ses actions, tout sonne faux. Tout va bien pourtant, tout va bien. Mais il est si confus, indécis, apeuré.

Il a peur que Pres le quitte. Parce que Pres est incroyable. Il ne comprend pas comment il est tombé amoureux de lui ? Il se trouve sans intérêt, insipide. Insupportable. Trop de pensées pour un seul homme.

Ce n'est pas vrai.

Sa lèvre inférieure tremble violemment et il repose sa tasse. Des flashs défilent devant ses yeux qui se mouillent rapidement. Et sa conscience prend la voix de Presko. Des messages, des mots, des pensées. 



« Celle-là c'est pour toi, Babe. »


« Tu aimes ton café avec deux sucres et un peu de lait pas vrai ? »


« Ne fais pas ça Julian. Même en tant que coéquipier, ami ou ... je peux le voir. Ton vrai toi. Tu ne peux pas vraiment me le cacher à moi. »

« J'ai dit ça et je le pense réellement ... que je suis le seul qui te comprend. Pas Lena. J'ai l'impression qu'on ressent la même chose et que ... tous les deux, on n'est pas heureux. »

« Qu'est-ce qu'il y a de mal à être différent ? Dis-moi. »

« Arrête de t'excuser, Babe. Je te pardonne. Je m'en fous de tout ça, je veux juste qu'on reste proche. »

« Je peux pas te laisser faire ça Julian. Parce que tu n'es pas heureux. Et je ... je ne le serais pas non plus si tu te maries avec elle maintenant. Ce ... ce que je vais dire va peut-être gâcher nos carrières mais je t'aime. »

« On s'en fout de ça, juste, regarde-moi. Crois-moi. »

« Même si on ne peut pas prévoir le futur, on l'affrontera ensemble. Que ce soit ça ou notre coming-out. »

« Tu sais bien que tu es le seul que j'aime. »

« Je te l'ai déjà dit, Ju. Si tu as peur des autres, alors regardes-moi. Concentres-toi sur moi jusqu'à tout oublier. Ensemble on peut le faire. »

« Je resterai à tes côtés. »

« Je suis là, Ju. Je suis désolé. Je t'aime, je t'aime, je t'aime. Je m'en fous de ce que pense les autres parce que je ne veux pas que ça nous affecte. Quand tu as mal, j'ai mal aussi. Tout va s'arranger. »

Et les autres ? Regarde-moi. *Draxembe*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant