Chapitre 13

2.2K 103 12
                                    

Avant de commencer ce chapitre je tiens à vous prévenir que du lundi 11 au vendredi 15 mars je pars en voyage linguistique en Angleterre. Du coup, j'écrirai sans doute pendant ce temps mais je ne posterai rien parce que je ne suis pas sûre d'avoir internet et tout. Donc comme je suis d'une gentillesse absolue *se lance des fleurs* je vais vous mettre deux petits chapitres (le deuxième étant très important) avant de partir !

PS : au début je devais vous écrire pleins de chapitres tout au long de la semaine mais sans vous mentir j'avais la flemme... Du coup voilà ! Haha

Et donc c'était le petit mot qui ne sert à rien !

Bonne lecture !

*****************************

Sélika

Je remonte les escaliers et le couloir en clignant des yeux pour ne pas que les larmes que je retiens ne coulent.

J'ai essayé de garder mon sang froid et de ne pas me mettre à hurler en les voyants mais maintenant je tremble comme une feuille et j'ai l'impression que le monde va s'écrouler autour de moi. J'ai la nausée et je sursaute toute seule en repensant à leurs mains sur moi.

Même si elles n'y sont plus je les sens. Je les sens me caresser. Je les sens tellement bien que j'ai l'impression qu'elles sont vraiment sur moi.

Quand j'arrive dans la chambre, j'ai du mal à respirer, je suffoque. J'ai un nœud dans la gorge qui m'empêche de crier mon désespoir flagrant et ma poitrine me fait mal à tel point que je voudrai mourir sur l'instant.

J'essaie de me calmer mais c'est peine perdue.

Lenny, Wyatt et Joshua. Ces hommes. Ces ordures.

Ils en font parti. Ils étaient là eux aussi. Ils ont fait comme eux. En même temps et régulièrement.

Je n'ai pas le temps de réessayer de me calmer que la porte s'ouvre presque violemment, pour laisser entrer Harry.

Ses yeux verts émeraude tombent directement dans les miens. Au début il avait l'air désappointé et maintenant il a l'air limite en colère.

Il se poste devant moi et je baisse la tête. Je n'arriverai pas à tout garder pour moi s'il me regarde comme ça. Si il me demande si je connais ces hommes, si j'ai un lien avec eux. Je ne pourrai rien lui cacher. C'est tellement dur. Et j'ai tellement mal.

Harry s'agenouille, encore devant moi et soulève mon menton avec son indexe. Je n'arrive même pas à lutter.

Je suis pathétique.

"-Dis moi. Il expire violemment par le nez. Dis moi tout de suite ce qui ne va pas."

Je le regarde avec tant de détresse et de terreur que je pense qu'au fond de lui, il connaît une partie de la vérité. Ou du moins il se l'imagine.

Quand j'ouvre la bouche, aucun son ne veut sortir. On dirait qu'ils ont tous fait un vote pour rester dans ma gorge.

Il est patient pour une fois et ne me brusque pas. Il ne me hurle pas dessus pour que je lui dise la vérité. Pour que je lui raconte ce qu'il m'est arrivé.

Les deux seules phrases qui arrivent à s'extraire de ma bouche sont courtes et précises

"Fais les partir Harry, s'il te plaît. Fais les sortir d'ici et je te raconterai tout."

Il fronce les sourcils puis se relève. Il s'est très bien que c'est sa seule opportunité de connaître mon histoire. Lui qui voulait tant la connaître.

À présent je n'ai pas Harry le chef de gang, j'ai juste un Harry qui souhaite m'écouter et même avec toute la tristesse que j'éprouve, mon cœur se réchauffe un peu.

"Bouge pas. Il dit avant de sortir de la chambre précipitamment."

Je n'en avais pas l'intention de toutes façons. Je suis épuisée.

Il y a des fois où je me demande pourquoi ma mère n'a pas avorté quand elle a su qu'elle était enceinte de moi. Ça m'aurait évité une vie aussi pourrie. Aussi merdique que celle que j'ai maintenant.

J'ai été traumatisée. Je n'arrive même pas à regarder mon corps dans la glace. J'arrive à me dégouter de moi même alors que je sais que je n'ai rien fais de mal et que ce n'est pas de ma faute.

Mais c'est comme ça. C'est la vie. C'est ma vie.

Et puis, des fois, quand je repense à mes sœurs, je me dis que finalement heureusement que je suis née. Sinon, elles auraient vécu tout ce que moi j'ai enduré. Et ça pour rien au monde je ne le voudrais. Jamais.

Je pourrai tout faire pour elle. Tout. Et c'est ce que j'ai fais d'ailleurs. J'ai fais tout ce que je pouvais pour les aider et maintenant c'est moi qui suis en détresse.

Je suis pitoyable. C'est le seul mot qui arrive a me décrire correctement. Et pourtant il y a tellement d'expressions et de mots qui peuvent décrire une personne. Mais pour moi il n'y en a qu'un qui va: pitoyable.

Ou médiocre si on veut changer de temps en temps.

Je respire doucement pour pouvoir calmer les battements effrénés de mon cœur. Et c'est très compliqué car j'entends la voix d'Harry s'élever dans tout le manoir. Je ne sais pas ce qu'il fait ni ce qu'il dit en tout cas je sais qu'il est furieux.

Tout ça dure à peine une dizaine de minutes avant qu'Harry ne remonte dans la chambre et ne ferme la porte à clé. Il a l'air énervé et sur le point de tuer quelqu'un. Mais quand son regard se pose enfin sur moi, il redevient doux, avec une petite étincelle dedans.

C'est mignon.

Il va d'abord fermer les rideaux, puis il allume la lumière de la chambre.

On se croirait dans une salle d'interrogatoire. Mais si Harry est le policier qui m'interroge alors je veux bien rester au poste de police en tant que criminelle.

Il enlève sa veste et la jette sur le dossier de la chaise en face du petit bureau ainsi que ses chaussures qu'il met au pied du lit.

Ensuite, il s'y assoit tout en s'adossant sur la tête du lit et il m'attire sur ses genoux. Je n'ai pas la force de le contrer et de toutes façons je n'en ai pas envie. Le seul endroit où je ne me suis jamais sentie aussi bien c'est dans ses bras.

Il les entoure autour de ma taille et me serre légèrement contre lui mais de façon à ce que je puisse toujours le regarder dans les yeux.

Il respire profondément.

"-Vas-y. Je les ai fait partir. Raconte moi tout maintenant.

-Promets moi de ne pas me juger ou de te comporter différemment avec moi après que je t'aurais raconté ce qu'il s'est passé.

Un petit sourire et en coin étire sa jolie bouche.

-Je vais continuer de te maltraiter pas d'inquiétude."

C'est à mon tour de sourire puis je reprends mon sérieux et plonge mon regard triste dans le sien curieux.

"C'était quand j'avais 16 ans."





Trapped - Harry Styles (H.S) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant