L'interdit (Terminée)

~Chapitre 41~

(Came et Bryan en média⬆️)

/PDV FANNY/

Lorsque j'ouvre mes paupières à mon réveil, je pousse un énorme soupire. Un coup d'œil à mon réveil-matin m'indique qu'il est déjà 11h53. Mon réveil à cette heure tardive est causé par mon manque de sommeil et ma dure nuit. En effet, j'ai pleuré pendant une grande partie de la nuit. Les évènements de la veille refont surface dans ma tête de petite fille fragile.

Bryan m'a quittée. Bryan va partir en Colombie-Britannique. Bryan fera ses études au Columbia College, à Vancouver. Même s'il n'est pas encore parti, il me manque déjà...

Je me lève tranquillement, n'y mettant pas beaucoup d'efforts parce que je n'en ai tout simplement pas envie, et je fais mon lit avec une lenteur inimaginable. Là non plus je ne m'applique pas, contrairement à mon habitude. Je n'ai même pas le goût de sortir de ma chambre, de monter les escaliers, d'aller à la cuisine et de manger avec Carmen, Marc, Came et Kevin, comme si hier ne s'est jamais passé; faire comme si tout va bien. Je frotte mes yeux avec mes mains et je me positionne devant le miroir. Ma mine est affreuse. Je ne prends même pas la peine de brosser mes cheveux emmêlés et j'attache lâchement mes cheveux avec une  grosse pince afin de les remonter. Je sors ensuite de ma chambre et je me dirige à la salle de bain, dans laquelle j'effectue ma routine matinale habituelle, c'est-à-dire nettoyer, tonifier et purifier mon visage. Je monte par la suite à la cuisine en traînant le pas. Lorsque j'arrive à la pièce désirée, j'aperçois Carmen, Marc et Kevin autour de la table en train de déguster des crêpes. Came doit sûrement encore dormir, je présume.

Kevin: Salut, me dit-il.

Moi: Salut.., murmurais-je presque.

Carmen: Tu as eu une dure nuit, on dirait bien, s'adresse-t-elle à moi.

Je hausse les épaules.

Moi: Ouais, lui répondais-je.

Je tire la chaise qui se trouve à la droite de Kevin et je m'assieds tout en lâchant un profond soupire, puis je prends l'assiette de crêpes qui trône au milieu de la table avant de la déposer sur mon napperon. Je prends le sirop d'érable et je verse le liquide épais sur les trois dernières crêpes. Je pose mon coude sur le meuble en bois et mon poing vient s'appuyer contre ma joue gauche, puis je commence à manger.

Carmen: Ça s'est bien passé le bal, hier soir? me demande-t-elle.

Lorsque je suis arrivée, hier soir, Carmen et Marc étaient dans le salon, mais je suis descendue directement à ma chambre, sans leur accorder un seul mot ou un regard.

Moi: Oui, mentais-je. Pourquoi?

Je fais comme si de rien n'était, car je ne veux pas être obligée de répondre à toutes leurs questions si je leur dis la vérité concernant Bryan et moi. Ça me fait mal juste d'y penser.

Carmen: Juste comme ça... Et aussi parce que Came nous a appelé dans les environs de minuit et demi afin de savoir si tu allais bien, me répond-elle en me regardant dans les yeux, dubitative.

Moi: Ah.

Je baisse immédiatement mes yeux sur mon assiette et je préfère hausser les épaules en guise d'unique réponse.

Je me rends compte que je coupe en petits morceaux depuis plusieurs minutes les trois crêpes, sans toutefois en avaler une seule miette. Je n'ai même pas faim, mais je me force quand même à manger le déjeuner-dîner sucré. J'étire ma main vers la boîte de jus d'orange et je m'en empare, puis j'en verse dans mon verre que j'apporte à mes lèvres par la suite. Je sens le liquide au goût légèrement acide couler dans mon œsophage, m'échappant une petite grimace. Lorsque je fini d'engloutir en entier mon repas, je constate que Marc, Kevin et Carmen sont déjà sortis de table et qu'il ne reste que moi. Mon regard se dirige vers l'horloge murale; j'ai pris plus qu'une demi-heure pour manger, ce qui n'est pas mon habitude du tout de prendre autant de temps. Je recule ma chaise et je me lève avec un profond soupir, puis je débarrasse ce qu'il restait sur la table, c'est-à-dire mon napperon, mon assiette, mes ustensiles, mon verre et la boîte de jus d'orange.