Je m'alluma une cigarette pour appréhender l'immensité du dossier Bruckston. Il y avait tout un tas documents en tout genre, des mandats d'arrêts de quelques Chapeaux Noirs à Paris, des lettres, des documents codés, des photos, et des articles. Une vieille photo attira mon attention sur laquelle se présentait un homme moustachu d'une trentaine d'années, avec certainement sa mariée qui portait un visage illuminé par le flash, ainsi qu'un autre gars à côté qui avait l'air peu sobre, portant des lunettes une cigarette à la bouche avec un verre. La photo était très vieille et avait dû être prise avec les premiers appareil photos mis en vente de l'histoire.
Au dos était juste marqué "mariage Henry Petterson". Une deuxième photo en noir et blanc plus récente présentait une femme blonde, qui avait l'air fatiguée. Elle portait une insigne de SCOTLAND YARD sur sa poitrine. "Cible: Anna" était marqué au dos.
Des documents recensaient des trafics d'armes et d'opium partout en Europe de la part des Chapeaux Noirs, et ce il n'y a qu'un an. Puis une lettre me raviva espoir.
"Nous ne pouvons plus compter sur Paris. La ville s'est renforcée, nous ne pouvons plus lutter. Les mafias ne veulent plus de nous. Nous envisageons de partir pour Cap Carnaval. C'est une planque plutôt sûre, à la population instable. Nous pourrons d'ici émerger vers Bruckston. Mais la décision n'est pas toute faite, et il faut s'installer avant de tenter toute manifestation politique. Nous réfléchissons à le décision, et nous vous informeront de tout changement.
Amicalement, Anonyme N'145."
Il fallait retenir deux choses importantes qui contenaient ce dossier:
Les Chapeaux Noirs se sont formés au sein des mafias et des trafics en tout genre, et ils sont probablement implantés à Cap Carnaval désormais. Il fallait désormais reprendre un voyage dangereux. Mais après ce qu'il s'était passé à Paris, ma détermination était minime. Je tira une dernière taffe, avant d'écraser mon mégot dans un cendrier et de réfléchir longuement à la situation. Je ne trouva pas de réponses à toutes mes interrogations. Pourquoi Cap Carnaval? Pourquoi ce Mc Covitch? Cette Anna, et ce Henry Petterson?
Je pris mon manteau et alla m'aérer dans les douceurs du soir de la cité.
J'étais de nouveau dans les rues à moitié délabrées du 14ème arrondissement, non loin de là où s'était manifesté violemment plusieurs personnes issus du milieu populaire. Mais la place était calme et déserte. Plus j'entrai dans les rues et plus il y avait de monde. Je m'arrêtta dans une boite de rock nommé "Industry Pallace" dans lequel se produisait Killing Jake. J'aimais ce groupe, il n'avait pas une grande notoriété, mais je voulait le revoir encore une énième fois. Je me faufila parmi la foule qui abondait le bar. Ils étaient sur un morceau Punk-Industriel qui dénonçait la dictature. Killing Jake était un groupe anarchiste, qui se fichait des grandes figures politiques. Le chanteur était en costard chantant sur plein de micro, comme pour imiter un discours flamboyant dictatorial, qui était en fait une caricature politique. Il chantait toujours avec une gestuelle brusque, il lui arrivait de balancer un des micros dans l'arrière scène, et tapait sur son pupitre, toujours en imitant le discours. Le guitariste utilisait un effet reverb tremolo, qui couvrait le son craché et métallique de la basse accompagnée de la batterie usant de son Charleston fermé. Comme d'habitude, je me lâcha sur les bières et le guiness de la boite, avant de finir sur la tequila. Les vagues de l'alcool me frappaient de nouveau le crâne, et le concert se termina par l'ultime La majeur accompagné du bruit d'avion que le guitariste produisait en glissant son médiator sur sa corde de Mi.
La boite se vida, et je m'apprêtait à partir quand un gars m'aborda.
"Salut Allan!
- Je... Bonjour. - Je mis du temps avant de reconnaître que c'était Geordie Waker le guitariste du groupe. - Hé mais... Vous êtes un géni vous!
- Je lis beaucoup vos articles, et je crois que j'ai des choses intéressantes pour vous.
- Ecoutez, je... J'ai bût un peu trop de tequila personnellement. Je vous propose de voir ça plus tard?...
- Bon, tenez, c'est mon numéro. Appelez moi dans l'après midi. - Il s'apprêta à partir -
- Hé attendez je... Vous pourriez me signer un autographe?" - Il me regarda longuement avec un sourire. -
Nous étions assis sur le comptoir d'un vieux bar à hamburgers, une des seules insignes encore éclairées du quartier. Je donna la bouteille de Tequila à Geordie, et me l'échangea avec un joint fumant. Je m'écroula sur le bar en tirant une énorme taffe dessus.
"Et au début du groupe c'était difficile?
- J'ai été viré de mon lycée. J'avait une dépendance à l'héroïne, et moi comme mes parents étaient ruinés. Avec le groupe, on ne pouvait pas non plus répéter, je n'avait pas accès au studio du lycée. Alors tandis que les autres membres du groupe étaient en train de réviser, excepté Hans le chanteur qui était anti-autorité, je me mit à chanter du folk dans des bars. Je gagnait assez pour payer ma dope, et à manger. Je fût viré de chez mes parents et vit un moment dans la rue. Mais j'avait un revenu stable. J'acheta enfin un appartement quand j'eût plus de succès, et Hans me rejoignit en disant à ses vieux que jamais il ne passerait le bac. Un an plus tard, le groupe était reformé, les études étaient finies. Le groupe acquit une certaine popularité, enfin assez pour pouvoir en vivre tous. Et j'ai arrêté l'héro un peu plus tard.
- Il faut être foutrement courageux pour partir comme ça, en abandonnant ses études.
- Bof, quand t'es dans une merde noire, t'a pas le temps de réfléchir, tu fonce. C'est tout. - Il me tendit la tequila, et je lui refila le joint -
Au bout d'une dizaines de minutes à parler de tout et de rien, nous sortions du bar, dans les rues désertes. Je finit par ne plu résister à poser la question:
"Et... Je peux enfin savoir ce que tu voulais m'expliquer?
- Venons en au faits. Je sais à quelle point Donoré pourrait faire du mal à notre cité. Je sais tout se trame dans les coulisses de Bruckston. Je sais que c'est toi qui a assassiné Palmatoni. Mais le plus important à savoir, c'est que tout a débuté à Cap Carnaval. J'ai des contacts à Scotland Yard, qui ont enquêté dessus. Mais des gros pots de vins ont été proposés. L'équipe de Yard ont trafiqué le dossier ni vu ni connu.
- Comment tu sais tout ça?
- Un agent d'inter pôle était chargé de faire du contre espionnage. Mais sa couverture a été grillée, et il s'est fait assassiné il y a une semaine, dans un avion. On peut essayer de bosser ensemble Allan, je suis pas journaliste, et je n'ai aucun pouvoir de prévention. Mais il ne faut pas clamer au scandale tout de suite, la population pourrait réagir contre nous. Car pour l'instant, Donoré n'a l'air que d'un simple candidat de droite, mais il est bien plus que ça. Des accusations en l'air nous nuerait. Viens avec moi vendredi au gouvernement, essayer de dénicher deux trois pistes. Un jour, on y arrivera. On mettra fin au drame."
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Bruckston
ActionUne cité état nommé Bruckston, née de l'immigration en Amérique du Nord prospère de son socialisme depuis des années. Mais quelque chose se trame derrière... Allan Powinski, jeune journaliste tourmenté va avoir la lourde tâche d'informer la populati...