Chapitre XVI

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Jim regardait sa petite montagne de cocaïne posée sur son bureau. Il sentait la substance l'abandonner. Son petit rat domestique descendit de son épaule par son bras, attrapa un crayon de papier pour le mordiller. Il se frotta les moustache. Jim regarda sa montre. Dix heures. Le téléphone sonna, il prit le combiné.

"Oui?

- Dorian à l'appareil. L'opération est un succès. Interpol est sur la mauvaise piste.

- Merci beaucoup. Et quand au petit merdeux de journaliste?

- Pareil, il collabore avec des agents. Le dossier est entre leurs mains.

- Parfait. Merci beaucoup Dorian tu m'as toujours été d'une grande aide.

- Il n'y a pas de quoi. Entre grands amis, on s'aide. Et avec Donoré dans les sondages, ta quête est bien cellée. On se revoit bientôt Jim.

- J'éspère."

Il raccrocha, et fixa son rat se roulant sur son bureau, réclamant des caresses. Il le fixa dans les yeux. Ses yeux noirs.

J'étais à la fois sceptique et convaincu. Une page dans le dossier communiqué par le malheureux du port stipulait le désistement de Donoré au chapeau noir. Tout portait sur la plaidoirie de celui-ci, cela me paraissait très étrange. Un gars du casino nous as apporté un correspondant qui s'est fait flinguer, tout ça pour révéler que Donoré était innocent. Et ce gars avec des Raybans... J'étais persuadé que c'était lui et sa bande qui m'avait agressé. Je nageait en plein délire. Je fit une synthèse du document, mon avis personnel et le glissa dans une enveloppe pour l'expédier plus tard vers Sheldon et Alphonse. J'avait peur qu'en tant que bons flics ils croient tout ce qui était marqué là dedans alors que ce document était possiblement un ramassis de conneries.

Cette nuit, j'étais allé à la boite de Cleverland, dans un coin du 5ème. Geordie et son groupe y jouait et je discuta de tout ce qu'il s'était passé dans sa loge.

"De toute façon quoi qu'on fasse, les électeurs de Donoré ont obtenu la majorité. On est au pied du mur. - Dit Geordie en recrachant sa fumée -

- Ca fait peur. En tout cas, les polices internationales sont sur le coup, et moi aussi. J'espère juste que ces merdes ne leurs foutent pas de la poudre aux yeux.

- L'ennui c'est que ce dossier à l'air très authentique. En tout cas t'as trempé dans des trucs pas très nets. Fait très attention à toi.

- Je sais, j'espère que j'aurais plus jamais affaire avec ces mecs là... Mais pourtant, j'ai le sentiment que ça arrivera encore forcément.

- Hé bien si Donoré arrive au pouvoir on aura tous affaire à eux."

La porte de la loge assez spartiate et inhospitalière s'ouvrit. Le chanteur de Killing Jake pencha sa tête vers la loge.

"C'est à nous Geordie.

- J'arrive."

Il écrasa sa cigarette dans le cendrier, prit sa Gibson caisse pleine pour monter sur scène. Plus rien ne m'exaltait. Je vidait simplement les réserves de Tequila du bar en jetant quelques coups d'œil à la scène de la boite qui était très étroite. Je ne pouvait plus penser à rien, toute cette histoire me tracassait. Et je n'était pas le seul. La foule était moins dynamique qu'avant, on sentait un recul général sur la situation politique. Evidemment, le cinquième était un quartier ouvrier dont l'électeur et le quasi entièreté de la population était socialistes. De l'autre côté du fleuve, ce devait être la joie. Je descendit l'escalier du bar et entra dans un cabine de téléphone. Je composa le numéro du bureau d'Alphonse.

BruckstonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant