Chapitre II

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Combien d'heures j'avais passé à regarder à ma fenêtre les lumières de la ville se dessiner à travers la fumée que crachait la centrale au loin? La large fenêtre de mon appartement donnait sur un paysage urbain infini, où les immeubles se dressaient jusqu'au terme de l'horizon. Plus loin, on apercevait les buildings du quartier New-yorkais de l'autre côté de la rive. Cette fascination pour cette vue qui m'étais offerte chaque fois que l'aube se présentait au ciel. Les immeubles étaient des briques brunes dont les murs qu'elles composaient, étaient séparées par des blocs de pierre blanche imbriquées le unes sur les autres. La première façade en contrebas semblaient peu accueillantes, et formaient des cours parsemées de verdure. Ces murs qui étaient percés de fenêtres longues et étroites, ne tiraient leur beauté que par une étrange nostalgie urbaine, une fascination dans la disposition des bâtiment que je n'ai jamais réussi à énoncer clairement.

Ce jour là, ma tête encore pleine d'hallucinations collées à la rétine, je me réveilla au beau milieu de mon appartement, sous quelques étoiles perdues dans la teinte violette glaciale du ciel. J'avais du mal à saisir ce qu'il m'était arrivé hier. Pourquoi un type que je connais à peine me demande de trucider un membre du gouvernement pour sauver la cité? J'avais penché sur la question maintes et maintes fois à cette soirée, l'idée d'accepter ne me paraissait pas absurde, car le type avait un air très très sérieux. Je me leva prendre une douche chaude, pour me vider la tête, et partir de chez moi, lessivé par le peu de sommeil que j'avais eu, et un stress que j'avais du mal à gérer. Je bût la moitié de ma gourde dans le métro, trébuchant à chaque marches des galeries, les yeux à moitié fermés. J'arrivai dans les bureaux beaucoup trop tôt. Dans mon bureau, le premier rayon de soleil apparût sur le mur. Mon bureau était devenu une décharge publique. Je m'assit sur mon fauteuil en éjectant tout les dossiers qui entravait mon chemin et me mit à écrire lentement lettre par lettre mon article.

Au bout d'une heure Burry arriva dans la pièce.

"Salut Allan, j'ai reçu les chiffre de... Heu! - il se mit à avoir une quinte de tout assez violente - Tu sais, c'est dangereux pour la santé de fumer... Surtout dans une pièce fermée...

- Oui merci, je tiendrait cette information dans mon coeur jusqu'à la fin de ma vie.

- En tout cas c'est pas toujours agréable pour moi de mourir d'une pneumonie à chaque fois que j'entre dans ton bureau. Bon, bref t'es allé dans le quatorzième?

- Ouais, j'ai tout les témoignages écrits. Et la mise en forme de l'article si il y a.

- T'as déjà l'article? Mais c'est merveilleux! J'ai vu les ventes hier, on a connus des ventes basses jusqu'à présent mais là c'est très en hausse! Huitième le plus acheté, on est presque le journal socialiste Bruckstonois le plus populaire!

- Super! Extravagant! Ça résulte bien du peu de temps que j'ai passé avec Marlène cette semaine...

- Mais sérieusement, pourquoi vous emménagez pas ensemble tout simplement? Ca fait des mois que je te le dis.

- J'ai vingt-et-un ans, j'ai pas envie de... d'être vieux!

- Hé bien, j'ai trente-cinq ans, une vie de famille, j'ai l'air d'être vieux? - dit il souriant en s'approchant de la porte. Je fixa son crâne déjà presque dégarni et son bouc de commandant de l'armée. -

- Je ne pense pas. - dis-je sur un ton quelque peu ironique"

Il sortit de la pièce un sourire complice aux lèvres.

Je recommençai à taper frénétiquement à la machine. Je me sentait anxieux et stressé, les mots ne me venaient pas correctement. J'écrivais une ligne, me repliai sur moi même un moment d'un aire de réflexion en me frottant la glotte, puis je recommençais à taper. Mais ma poitrine me faisait un mal insupportable. Je m'allumai une cigarette dans l'espoir de me détendre, et une sensation très désagréable me prit. Je me sentit comme chuter, ma poitrine rebondit, comme si quelque chose avait soulevé toute ma cage thoracique. L'air ne me venait pas, ma respiration était inutile, et je découvrais en mettant la main sur ma poitrine, mon cœur qui battait de manière alarmante. Je m'écroula au sol, régurgita mon déjeuner sur la moquette. Après quelques essoufflements de plainte, ma tête tomba dessus.

BruckstonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant