Le périphérique de Bruckston grondait en polluant l'air et le le bruit ambiant. Les avions décollaient toutes les cinq minutes, des taxis affluaient des avenues, les chauffeurs, les bus, les tramways, les voyageurs. Des patrouilles de police faisaient leur parcours devant l'aéroport pour contrôler les passants si jamais ils n'avaient pas de bombe ou de toute autre arme susceptible de participer à ce que désormais, l'on pouvait appeler une guerre civile. L'état n'était plus sûr de lui même après ce que le premier ministre appelait de la diffamation, les chapeaux noirs étaient à découverts, toute la population n'agissait pas encore mais on pouvait donner quelques jours à cette ville pour qu'elle ne devienne un champ de bataille urbain. Après ces dures pensées, Françoise entra dans l'aéroport pensant stupidement, mais comme toujours à des adieux à Bruckston qu'elle allait enfin quitter. Dans le grand hall de l'aéroport pendait sur le plafond voûté un immense lustre comparable à ceux que l'on pouvait admirer au palais d'hiver de Saint-Petersburg. Les voyageurs aux guichets se pressaient, les appels au micro, les escalators, les voituriers, on se retrouvait vite perdu au milieu de ce flux humain.
Françoise attrapa un billet dans sa poche pour le vol de Paris et se dirigea vers un guichet. Au bout de deux ou trois cigarettes fumées sur un ton anxieux, elle finit par abandonner ses bagages à un garçon en costume bleu. Puis elle commença à se diriger vers les portes d'embarquemement. Regardant sur sa droite, sa gauche. Elle éprouva une robuste tachycardie lorsque deux hommes en costard qu'elle avait remarquées s'étaient levés des sièges non loin d'elle et la suivait. Soudain, un troisième lui barra le chemin et l'accosta sur un ton enjoué et enthousiaste. Les deux autres se tenaient derrière elle, dans sa vision périphérique. L'homme sortit un tout petit revolver qu'il enfonça sur le sein droit de Françoise de manière insistante toujours avec un sourire aux lèvres:
"Je crois que nous avons des choses à nous dire mademoiselle...Fiorile"
Il remarqua le billet dans sa main qu'il arracha malgré une résistance de la part de Françoise. L'homme devant lui eut un rire ironique.
"On fait un petit crochet par Paris avant de rejoindre la Sicile pas vrai?... Un peu de tourisme, ça fait du bien. Dommage que vous ne restiez pas ici un peu plus longtemps, c'est une belle ville."
Françoise restait là terrifiée par l'amicalité dont faisait preuve son interlocuteur, et les passant qui pressés, ne remarquaient rien. Elle eut envie de répondre mais l'homme qui avait des cheveux assez longs en arrière la coupa:
"Nous allons vous faire visiter un peu la ville c'est dommage que vous nous quittiez comme ça."
L'homme effleura ses fesses à travers son pantalon plutôt large qui ne dessinait pas vraiment ses courbes. Ils l'entraînèrent comme si de rien était dans le parking sous-terrain de l'aéroport. Au troisième étage du sous sol, il n'y avait personne. L'agitation du dessus était totalement inaudible, mis à part quelques voitures qui grondaient de temps en temps. Ils approchèrent d'une Renaud Frégate noire garée près de plusieurs place de parking vides. L'homme ordonna de la fouiller sans trouver d'objets bien importants, des cigarettes, un zippo, un stylo, des clefs.
"Vous comptiez voyager sans passeports? Vous n'avez même pas de passeports Italien? C'est bien étrange."
Il commença à la palper de haut en bas, et dans son entrejambe, quelque chose de plat et dur se fit sentir. Il fouilla furieusement dans sa culotte, sans aucune préséance de sa part et en sortit un livret rougeâtre ou était marqué en Italique République française Passeport en italique avec un écusson.
"Intéressant."
Il ouvrit le passeport. Et le lit méthodiquement.
"Françoise Defluve. Née en 1921, à La Rochelle. - Il haussa les sourcils, les yeux toujours rivés sur le passeport. - Réside 8 rue de Capri, Paris douzième. - Il leva les yeux sur Françoise – On dirait que nous avons encore plus de mots à nous dire. Embarquez la."
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Bruckston
ActionUne cité état nommé Bruckston, née de l'immigration en Amérique du Nord prospère de son socialisme depuis des années. Mais quelque chose se trame derrière... Allan Powinski, jeune journaliste tourmenté va avoir la lourde tâche d'informer la populati...