Chapitre XXXVI

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Ce fût le premier jour de ce mois d'août que le palais Sébastopol avait brûlé. Les flammes avaient perduré plus d'un jour, une montagne de mobilier sauvés des flammes, dont les antiquaires essayaient de préserver des mêlées aux alentours. Mais beaucoup avaient cessé les animosités et regardaient la palais flamber dans un dépit profond plein d'amertume. Seul les pierres de l'édifice tenait, tout l'intérieur en bois avait été soufflé par les flammes qui avaient emportés des vies avec elles. L'origine de cet incendie était de toute évidence criminelle. Mais pourquoi raconter tout ça? J'avais quitté les lieux en courant comme un dératé le long des jardins, sans regarder personne. Pris de stupeur, j'entendais des pas derrière moi, je me retournais pour m'apercevoir que d'autres fuyards quittaient les lieux de peur de se faire égorger, ou une autre hostilité dans les genre. Car à présent, les jardins avaient les pelouses fracturées, des cratères se formaient ici et là, des barricades se tenaient, certains échangeaient quelques tirs, tout en respectant le travail respectable des pompiers qui comme ci ne rien étaient tentaient encore de faire face à cet incendie destructeur.

En courant, certains m'avaient traité de lâche, de faux communiste (des gens que je ne connaissait même pas) et j'aurais bien pût me faire tirer une balle dans la tête ou même me prendre une balle perdue que sait-je. Mais cette fuite fût d'une facilitée effrayante, une facilité qui ne rassurait pas du tout, qui était presque exclusivement basé sur de la chance. Avec tout ça, la croix rouge qui soignait des blessés et des cadavres au début des combats s'était résigné à ne plus intervenir, l'Avenue de Crimée derrière le palais était envahi, également pour le boulevard des Sol Majeurs, et les rues environnantes. Toute circulation était coupée, la police attendait patiemment en dehors du blocus, aucun secours ne pouvait passer. Cela donnait l'impression que les jardins étaient un ring de boxe sur lequel tout le monde s'affrontait, bordé d'une barrière humaine, dont les quelques-uns qui la composait se rendaient parfois sur le terrain. Pour sortir, il ne fallait pas se tromper: La sortie Ouest était occupé par les fascistes, les pro-Donoré au sud du côté du boulevard des Sols Majeurs, et les communistes du côté Est près des grandes arcades. Pour ma part, j'avais courut au hasard, et était tombé devant la porte principale, où se tenait la porte du palais, et les socialistes plus loin sur l'Avenue de Crimée, les socialistes qui filtraient les entrants et sortant me laissèrent carte blanche. L'avenue était coupée en deux, la première partie où des barricade et une foule se tenait, de l'autre la chaussée totalement évacuée avec quelques fourgons de police et des ambulances dont leur utilisateurs attendait adossé, sans lever un seul petit doigt. J'étais revenu ivre de ces combat, ivre d'anxiété, de colère, de beaucoup de sentiments à la fois.

Un jeudi soir, je m'étais rendu à un bistrot non loin de chez moi pour mon rendez vous hebdomadaire avec Sheldon pour discuter de notre enquête. Celui ci avait obtenu une lettre¨de ça concierge qui elle même l'aurait reçu d'une femme quelque peu négligée qui devait être la sans-abri du quartier, sans rien dire de particulier à part de la remettre à un certain Sheldon. La lettre blanche, était seulement tapée à la machine: "Tsb – Fréquence 1622 m."

C'est ainsi que j'étais allé à un bureau de poste TSB pour envoyer un télégramme à cette adresse. Sheldon, qui se remémorait ses cours de l'école de la police à propos des télégrames eût seulement le temps de marquer deux signaux longs que des bips sonores se faisait entendre par le haut parleur. Ne sachant que faire, j'appelais la traductrice, qui d'un air taciturne traduisit le message en un coup de crayon. Elle posa le papier sur la table, et tourna les talons. Sheldon qui se révoltait de cette brève déshumanisation prit le papier pour le lire.

"Demandons négociations de Françoise à discuter quelque part.

Je réfléchissais une minute, puis, presque au hasard je concluais:

BruckstonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant