Chapitre XII

7 1 0
                                    

L'assemblée était encore plus bruyante qu'avant. La majorité avait pointé cette fois ci les électeurs favorisant Donoré. Et cela créait des tensions encore plus fortes qu'auparavant. Malgré le brouhaha constant que personne n'arrivait à calmer, les candidats parlaient de tout et de rien. Donoré tenait toujours sa confiance d'acier, et les autres candidats sauvaient leurs intérêts, en vain visiblement. Johnson Bondy, le candidat socialiste, parlait à une foule chaotique, énervé et dégoûté de l'ambiance générale.

"Je pense que... L'état doit rester tout d'abord sans représentation, c'est pour cela que j'ai proposé la semaine dernière mon programme de changement de gouvernement, qui sera totalement homogène, et dont le peuple pourra assister à certaines séances, pour évoquer leurs plaintes. Je ne pense pas que la représentation de l'état soit quelque chose de bon pour la démocratie."

Ces paroles furent hués par l'extrême droite, qui proliférait des insultes. Des riposte verbales au sein des communistes se diffusa dans la pièce également.

"Arrêtez avec votre provocation permanente, si vous continuez ça va finir par..."

La foule se tendit de plus en plus, et Bondy après un bref silence s'avança vers la foule. Un homme l'attrapa au col et lui mit deux coups de poings dans la figure. Il y eut un mouvement de foule brusque, et tout le monde commençaient à se taper dessus. J'essayait moi même de me dégager des combats, qui commençaient à impliquer des matraques au bout d'un certain temps. Des forces de l'ordre essayaient de maintenir le calme en vain. Au bout d'une certaines heure, un coup de feu retentit, qui écarta la foule. Puis un cocktail Molotov fût balancé sur l'estrade, qui prit feu presque instantanément. Je regardait une dernière fois les splendides peintures du plafond, bordé de bois vernis et de dorures, qui allait sûrement finir dans le feu. Les pompiers arrivèrent, ainsi que une quantité incroyable de forces de l'ordre, qui exécutèrent un nombre insensé d'arrestations. L'aile Sud du gouvernement était en feu, les pompiers luttaient pour ne pas voir disparaître ce bâtiment splendide et chargé d'histoire, et pour préserver aussi le bâtiment administratif le plus important de Bruckston. Le feu fût éteint au beau matin, après une nuit de cauchemars.

Les combats avaient migré vers la rive est de Bruckston, dans le quatrième arrondissement. Les sirènes retentissaient dans mon appartement où j'essayait de me concentrer sur mon article. Donoré allait être élu. C'était une évidence. Un troisième tour allait avoir lieu, et je voyait mal tous les électeurs retourner leur veste. Je regarda ma feuille.

"En cette soirée de printemps, une aile du gouvernement a subit un incendie d'origine criminelle. Le présumé coupable Niriv Nichkov, militant communiste est en attente interrogations de la part de la police. Quand aux soixante arrestations, la plupart seraient déjà libérés. La tension remonte au sein des citoyens, de part le tournant qu'à prit ces débuts d'élections. Le parti communiste est déterminé à plaider leur cause et modifier les mesures politiques. Aussi, au sein du Parti Socialiste, nous disons qu'il y a des guerres de légitimité entre deux extrêmes. L'un essaye de décrédibiliser l'autre, et vice versa. Nous sommes tous effrayés de réfléchir sur l'avenir de la cité. Mettre le feu à un gouvernement n'est pas un simple acte criminel. Il résulte aussi d'une grave situation politique, et d'un véritable malaise social. A. Powinski."

Je tira le papier de la machine à écrire, la bourra dans une sacoche en cuir, avant de la prendre et sortir. Le soleil illuminait les rues amplifié par l'eau de la pluie d'hier soir. Je fit mon quart d'heure quotidien dans les immenses galeries abritant le métro, et m'arrêta dans le quatrième, ce quartier surpeuplé. J'entra dans les bureaux de la rédaction. Je tendit la feuille à Burry sans un mot.

- T'a pompé ça en une soirée?

- C'est à dire que j'y était. J'en ai profité pour interroger du monde et suivre l'enquête sur le moment. Et j'ai écrit l'article jusqu'à une heure du matin. Et je l'ai fini en me réveillant. C'est court, mais c'est tout ce que je peux en tirer.

- T'inquiète pas on mettra ça entre deux rubriques, pour annoncer le tout. Et puis, j'attends ta une pour l'enquête de l'attentat.

- Remet ça à plus tard. J'ai vu les gars d'Inter pôle mais j'ai pas encore pût chopper trop d'infos.

- Et je fait quoi à la place hein?

- Je sais pas demande à Hayley, tu vas pas me dire qu'elle est pas capable de fabriquer un truc.

- Super...

- Bon je te laisse."

J'entra dans mon bureau, y remit un peu d'ordre et feuilleta frénétiquement le dossier. Il y avait une photo d'un homme fumant un cigare qui portait des lunettes de soleil en souriant. Elle était vieille, brune, et sur-exposée. En dessous était marqué "abruti au cigare, éliminé."

Cela me fit froid dans le dos. Je décrocha mon téléphone qui sonnait depuis un moment.

"Ah bah enfin!

- C'est toi choue?

- Oui, abruti. Tu fais quoi?

- Heu... Je travaille, vois-tu.

- Ça te dit d'aller manger à un restaurant ce soir?

- Je connait un Italien près du Boulevard des Insurgés.

- J'ai pensé au Stradivarius.

- Pourquoi pas, si t'as des goûts de luxe. A ce soir.

- A ce soir."

Marlène me parlait sur une grande table dans un grand restaurant de Bruckston, le Stradivarius, un des meilleurs de la rive Est, et le plus friqué, étant donné la pauvreté installée de ce côté de la ville.

Elle parlait de tout, de son quotidien, de philosophie (elle n'était pas agrégée pour rien) des conversations de touts types de thèmes sans aucune transition. J'avoue que parfois j'en perdait le fil, et me laissait admirer sa beauté sans prêter aucune attention à la conversation. Et ce n'était vraiment pas pour me défiler. Au bout de deux bouteilles de vins, je commença mon café en déposant trois billets de 50 sur l'addition. Je m'alluma une cigarette, dans un silence qui annonçait nos états dû à l'alcool. Le restaurant se vidait, le gens commençaient à rentrer chez eux. Deux hommes habillés tout en noir rentra dans le restaurant. Le chef cuisinier qui faisait sa vadrouille dans la salle leur annonça la fermeture du restaurant, et l'homme le menaça avec un revolver. Le cuisinier obtempéra et l'homme s'avança vers moi.

"Tu devrait arrêter de fouiner comme un petit rat dans nos affaires. Tes petites putes d'Inter-pôle te disent bonjour.

- Réfléchis un peu à ce que tu fait. Si tu me butes comme ça tu sera dans une merde noire.

- T'inquiète pas pour ça."

Je me jeta sur lui comme un ivrogne pour le neutraliser. L'autre m'agrippa, et tendit que j'essayait d'immobiliser celui à terre, je sortit le Desert Eagle de Geordie. Celui derrière me lâcha, et l'autre à terre me visait avec son pistolet. Je frappa sur son genou, une balle m'effleura les cheveux et l'homme qui m'avait lâché, visiblement pas armé, s'enfuit. J'appuya sur la gâchette hésitant, et un petite pression suffit à envoyer violemment une balle sur l'homme à terre. Il était touché à la poitrine, criant des injures. Marlène était resté assise, figée par la situation. Je jeta mon arme à terre, et m'assit, récupérant de l'adrénaline. J'espérait que je ne l'avait pas tué. Je n'en savait rien. Je fixait le sol pour tenter de fuir la situation psychologiquement.

BruckstonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant