Chapitre XXIV

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Fischnder contempla le Glock chromé entre ses mains et l'arma. Il me le tendit. Il avait dans son visage un air dramatique qui s'accentuait avec son visage particulièrement fin. Il prit un grande gorgé de café et s'assit sur son fauteuil.

"Je sais que t'as jamais vraiment fait de tir.

- Non, pas vraiment. Et les meurtres, ça m'attriste.

- Tir le moins possible. Soit réactif, tire au moment propice. Mais fait pas le super héro. T'es un journaliste pas un militaire."

Je soupira. Encore une tuerie dans l'histoire de Bruckston. Enfin, pour la bonne cause. Le bar du 6ème arrondissement un nid de ces ordures. Fischnder s'essuya la visage.

"J'espère que ce sera la bonne."

L'ambiance dans ce bar était plus que rebutante pour quelqu'un venu des quartiers populaires. La salle était occupé par un tas de gens qui jouaient au poker sur des grandes tables, assis sur de grands fauteuils en cuir, le cigares fumant, en s'envoyant quelques martinis si cela les chantait. Le bar était extrêmement illuminé et semblait y accueillir les plus hauts placés. L'un d'eux était notre cible. Ce cher premier ministre. On aurait bien voulu mettre la main sur Donoré mais il était absolument introuvable. Disparu des pistes.

J'étais assis sur une des tables centrales du bar et j'y avait la sensation d'y être totalement étranger ; ma dégaine de croque-mort faisant retourner tous les regards de la salle vers moi. Mais dix-sept autres étaient tranquillement planqués quelque part dans la foule. Au bout de dix minutes un coup retentit propulsant une balle dans une des bouteilles, à dix centimètres de la cible. A côté de celle ci, je remarqua un homme moustachu qui portait son rat dans la main. J'étais sûr de l'avoir croisé au bar de l'autre. Je souleva la table et le fit basculer pour me mettre à couvert et une mitrailleuse balaya la salle. En quelques secondes, dans les cris et un boucan infernal, la salle se vida, l'homme ciblé au bar se mit à couvert et disparut dans l'arrière du bar. Tout avait changé en très peu de temps. Plus de musiques, plus de mondanités. Deux hommes en chapeau à couvert sur la table visa sur le fond ou la mitrailleuse crachait. Tout deux furent tués en l'espace de quelques tirs. Le rat et l'autre foncèrent à la porte à côté. Fishnder s'avança vers moi.

"Je poursuit la cible, va voir là haut."

Je pris la porte me lançant dans l'escalier à la poursuite de l'inconnu. J'entendis près de la porte de droite sur le palier du bruit, et puis plus rien. Accompagné par deux acolytes dont un n'était autre que Geordie, je m'élança dans la pièce mon arme à la main et découvrit un bureau vide avec une fenêtre ouverte. Je m'avança sur le bureau. Il y avait des traces de poudre blanches qu'on avait raclé sur le bureau précipitamment de par les grosse empreintes de doigt dessus. Je mit un doigt dans la poudre et en déposa sur ma langue. Je sentit ma mâchoire et ma bouche perdre toute sensation, comme si elle se déformait. De la cocaïne. Ça anesthésie la langue. Je regarda furtivement par la fenêtre et vit l'homme fuir sur les toits prenant appui aux cheminées. Avant que Geordie ne pût me retenir, je me lança par la fenêtre retombant douloureusement sur les pieds. Je me mit à courir avant de voir une balle éclater sur une cheminée non loin de là. Je me mit à couvert. Je me lève, vise son épaule, tire. Je ne sais pas si je l'ai touché. Il est loin. Je me mis à courir pour arriver à son niveau, et je sauta d'une hauteur beaucoup trop élevée d'une rue très étroite. Abasourdi, je me releva et fonça vers l'autre côté du bâtiment où était situé l'homme. Mais il avait disparu. Aucune trace. Je leva la tête, regarda les toits de Bruckston instant. J'entendis des coups de feu sur le carrefour d'à côté et j'y vit le premier ministre fuyant, se faire renverser par un camion Citroën en traversant. L'adrénaline redescendait un peu. Mes forces recommençaient à me quitter.

Jim attendait dans cette maudite fil d'attente depuis plus d'hunre heure. Une longue file d'attente pleines de gens tristes et lugubres, uniquement rythmée par un "SUIVANT" crié par l'interphone de temps à autre. Le mur immense de la frontière ne se traversait uniquement par le poste frontière devant lui. Plus qu'une personne.

"SUIVANT"

L'homme devant lui entra dans le poste, et Jim essayait d'entendre tant bien que mal la conversation.

"Vous restez combien jours?

- Je reste vivre ici. J'ai failli être arrêté dans mon pays et je risque la peine de mort."

L'homme tendit ses papiers.

"Il vous manque une fiche d'empreintes digitales.

- C'est une blague? Il faut absolument que je reste ou ces salauds me passeront à la chaise électrique! J'ai insulté le gouvernement!

- Veuillez sortir, vous ne pouvez pas passer la frontière.

- Je ne partirait pas!"

Il resta planté la, sanglotant, avant qu'un soldat lui hurle dessus en Russe et que le migrant coopère. Il parlait très bien anglais, avec un accent du sud de l'Europe. Il se fit escorter par les militaires dans une petite caserne.

"SUIVANT"

Jim prit son rat sur l'épaule et le glissa dans sa poche intérieure. Il pénétra à son tour dans le poste frontière et déposa ses papiers sous la grille.

"Vous restez combien de jours?

-Deux semaines. En visite."

Le garde frontière sinistre le scruta en regardant de temps à autres ses papiers.

"Vous êtes en règle. Bienvenue à Arkaztrhan, ne troublez pas l'ordre public."


Il tamponna en vert son passeport et lui rendit, Jim fût alors de l'autre côté de la frontière.

"SUIVANT"

Arkaztrhan était finalement les portes de l'URSS. C'était un état totalitaire extrêmement stricte et proche du gouvernement Soviétique. Sa capitale Miènstrozka, un ville équivalent à la taille de Paris, bordait la frontière et disposait du seul poste de frontière vers l'Europe de l'est. Elle n'avait pour elle que la nuit, la pauvreté, le silence, la neige, et la milice. Toutes les rues étaient vides après vingt-et-une heure, seul les néons éclairaient la ville. Tout semblait triste, rien n'était ouvert, rien n'était animé. Seuls le rares étrangers pouvaient se balader dans la nuit de la capitale, à condition de subir des contrôles d'identité toutes les demi-heures. Et pour le reste, il y avait des arrestations tous les soirs, et les malheureux qui disparaissaient du jour au lendemain sans raison ne revenaient jamais. La milice était d'une discrétion insoupçonnée. Selon Jim, c'est ce que l'idéologie communiste était de pire. C'est pour ça qu'il fallait agir à Bruckston avant qu'il ne soit trop tard. Donoré allait bien s'en sortir et tenter de restaurer les tensions révolutionnaires.

Jim pensa en marchant sans but dans ces rues désertes que il allait devoir rester là peut-être plus d'une semaine. Il fallait se faire un peu oublier, et quitter cette maudite ville. La vie ne coûtera pas cher ici: tout était à des prix incroyablement bas. Car l'argent était presque inexistant dans cette société. Jim allait débarquer chez une compagnie pour louer un appartement, lui mettre 10 francs dans la poche et habiter là pour au moins trois mois. Il se dit que dans ce monde vaste plein de liberté, un pays était clos, et y renfermaient sa population comme dans un bocal. Arkaztrhan était un s de ces grands états sanglants qu'ils soient en Europe, en Asie ou en Amérique du Nord, qui se partageaient le monde et menaçaient chaque jour d'y mettre fin.

BruckstonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant