Chapitre XXXI

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Je fumai avec Geordie dans une traction avant noire garée dans la rue du "piano". À l'intérieur, il semblait y avoir du monde. A l'arrière, il y avait Ivan. Il fixait d'un regard vide le sol de la voiture. J'admirai avec satisfaction le nombre de voitures garées qui nous accompagnait. J'étais passé dans plusieurs îlots su gouvernement clandestin qui perdurait toujours (assez péniblement pour être franc) et avait amassé des hommes volontaire pour une petite offensive. Mes entreprises n'ont pas été vaines, cinquante militants m'accompagnaient. Ainsi que les hommes de ce feu Fischnder. Je regarda ma montre.

"Ivan, c'est l'heure je crois."

Celui-ci qui était coiffé d'un béret et d'une moustache épaisse prit en main un énorme sac noir et lourd. Il ouvrit nerveusement la portière.

"Tu te souviens?

- Oui, oui... Je tire sur la ficelle et je me tire."

Il ricana ironiquement et se dirigea vers le bar d'un pas peu rassuré. Je regardait le bâtiment, et commença à attraper mon revolver. Une angoisse me pris tout d'un coup, j'avais éprouvé une grande détermination depuis le récit de Sheldon qui avait crû être drogué ou empoisonné dans ce bar. Et ce type. Jim Demonthil. Celui que l'ont traquait désespérément. Je redressa la tête vers le bâtiment et je vis Ivan qui en sortait avant de se plaquer au sol et une détonation qui arracha la porte. Des toutes les voitures de la rues commençaient à courir quelques hommes armés, pour rentrer dans le bar. J'en fit autant avec quelques secondes de retard. Les balles sifflaient à l'intérieur j'eus juste le temps de me mettre à couvert derrière une table renversée. Après m'être remis de mes émotions qui prenaient le pas, je me redressa et aperçut un pied dans l'escalier derrière le bar et tira dessus. Des bruits de chute raisonnèrent dans la pièce puis recouvert d'autres coups de feu. Le sang d'un allier m'éclaboussa au visage. Choqué j'essayais d'essuyer celui ci avec ma main de manière très niaise. Un dernier coup de feu de mon côté retentit, et la pièce donna lieu au silence. Je me releva, contemplant la pièce noircie par l'explosion, fumante, les quelques dizaines de cadavres qui gisaient au sol. Je regardais derrière moi Geordie qui était à terre fixant l'escalier et les quelques alliés qui avaient l'air aussi perdu que moi. Nous commençâmes à nous approprier les lieu et à monter tout doucement l'escalier. En haut, il y avait un petit couloir. Toutes les portes étaient ouvertes, et il n'y avait pas un bruit. Je fit signe à Geordie de me suivre, et me dirigea vers la porte du fond. C'était un grand bureau, ou tout avait été saccagé. Dans le coin de la pièce il y avait une trappe ouverte. Je m'accroupissais avec Geordie au bord le regardant d'un air stupéfait.

"C'est vraiment ce que je pense là?"

Des échelons incrustés dans le mur descendaient dans l'obscurité. Je commença à entamer ma descente suivi par les autres, une descente qui dura bien quelques minutes. Au fond, il y avait des catacombes labyrinthiques. Il n'y avait aucun bruit, rien. Nous commencions à peine à fouiller ces catacombes que nous nous étions fait une raison: ils peuvent déjà être à des kilomètres si il connaissent ces galeries, ce qui n'était pas tous notre cas, et de toute manière ce serait bien trop long. En sortant du "piano" je soupira longuement. Geordie essayait de me réconforter sans résultat ; je déprimais à l'idée que ce salaud nous avait encore filé entre les doigts. Pour la deuxième fois. Cependant, en fouillant dans les bureaux en haut de ce bar, j'avais fait une découverte forte intéressante, des piles de dossiers sur les chapeaux noirs. C'est ainsi, un matin avec un café plutôt immonde, je découvris avec stupeur ce qu'étaient ces documents. Des preuves ultimes de l'association des Chapeaux Noirs avec Donoré. Certains étaient recouverts d'encres, mais d'autres étaient des mines d'explicite:

"Chers amis,

Merci de m'avoir fait confiance. Cette élection se déroule au mieux, les ministères et électeurs sont pour la plupart corrompu. Vous voyez, je ne veux pas faire de violon dans cette lettre, mais j'ai toujours été proche de vous, vous avez su me remettre sur les rails. Néanmoins il m'aurait fait grand plaisir de connaître ce Jim. On me l'a plutôt bien décrit. Bien à vous,

H. Donoré"

Il y avait aussi des rapports comptables, des photos, des listes de coupables, et c'est ainsi que entre deux pages, je retrouvai une photo de moi en noir et blanc avec un grain plutôt épais. Ce devait être à un concert je crois biens. J'avais un verre dans les mains, et je souriait en regardant ce qui semblait être la scène. Mais je ne pouvais déterminer quel concert c'était.

Je trouva une cabine téléphonique dans la rue de la planque, inséra une tige en métal dans le combiné et composa le numéro de Burry. Je pria pour qu'il réponde. J'ignorais dans quel état se trouvait la rédaction désormais.

"Hum.. Oui?

- Allô? C'est Allan.

- Oh! Un revenant! Allan, je me demande vraiment ce que tu fais ces derniers temps.

- Je travaille pour autre chose. Enfin, pas un journal, une cause. Mais j'aimerais qu'on se revoie à la rédaction pour discuter des deux trois choses.

- Tu veux revenir? La porte est toujours ouverte tu sais.

- J'ai juste besoin de la popularité du journal pour pouvoir accomplir quelque chose c'est tout. Plus tard, quand tout ira mieux, je ne doute pas que je reviendrais.

- Bon. Alors passe, tu m'expliqueras ça, même si j'ai pas tout compris. Je suis là toute la journée.

- A plus tard."

J'avais tout raconté à Burry. Je lui avait refourgué plein de dossiers et j'avais pris soin de lui introduire le problème pallier à pallier afin de faire en sorte qu'il ne crie pas au complotisme. Pourtant, il l'avait accepté. Ce qui le choqua le plus était la manière à laquelle j'avais dû avoir recours pour obtenir ces documents. Il avait dû tout de même digérer ses pensées en se servant un café en regardant la grande fenêtre qui donnait sur les immeubles avant de retourner s'asseoir devant son bureau avec le plus grand des calmes.

"Je suis plutôt intéressé. Si ça peut marquer les esprits oui. Ca me dépasse complètement. - Il se frotta son début de calvitie – Comment on en a fait pour arriver là?

- Je te l'ai dit que ça sentait la mort dans ces élections. Mais je t'avoue que je ne suis plus tout à fait pareil depuis. J'ai vu beaucoup trop de choses, tu n'imagines pas. C'est sûr que j'ai fait des choses que j'aurais refusé il y a quelques mois, mais c'est fini. Nous sommes en guerre civile.

- Ca me retourne l'esprit tout ça. Quoiqu'il en soit, trie tes sources, écrit ton article, je peux t'aider si tu veux. Mais je voudrais quand même... Enfin...

- Avoir des preuves plus concrètes?

- Oui, enfin le bar tout ça. Je veux pas faire une diffamation, tu vois.

- Je comprends, oui. De toute façons crois moi bien que j'ai des preuves indiscutable."

BruckstonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant