blooming day. 𝑦𝑜𝑜𝑛𝑚𝑖𝑛

𝙏𝙍𝙊𝙄𝙎

Daegu, Maison de Park Jimin

《 Salut Maman ! 》

Le gamin aux cheveux violets embrassa tendrement sa mère sur le front et s'avachit sur le canapé installé à côté du fauteuil sur lequel elle se reposait.

《 Jimin, combien de fois il va falloir que je te le dise ! Les pieds, pas sur le canapé !

- Ça va je suis en chaussettes ! râla le fils en passant ses bras derrière sa tête en guise de coussin.

- Chaussettes avec lesquelles tu marches par terre !

- Maman s'te plaît ! Il geignit. J'ai eu une dure journée, laisse-moi tranquille. 》

La brunette leva les yeux au ciel et abandonna l'idée d'obliger son fils indigne à retirer ses pieds sales du canapé en toile. Elle se reconcentra alors sur l'écran de télévision et laissa Jimin lui conter sa journée, comme chaque fois qu'il rentrait du lycée.

《 Le prof de maths m'a viré de cours aujourd'hui.

- Rho Jimin ! C'est pas la première fois en plus.

- Mais c'est pas ma faute ! Il est toujours sur mon dos, à m'inventer des trucs que je ne fais même pas ! Attends attends.. Il a quand même dit que je me mettais du vernis alors que j'ai même pas de vernis dans ma trousse à maquillage ! Il est fou, il dit les choses comme ça l'arrange ! Sa mère soupira, puis finit par sourire doucement en voyant son enfant continuer à criser après son vieux professeur. Je te jure, il me saoule. La prochaine fois, je prends vraiment mon vernis et je lui propose une séance manucure avec moi, comme ça il aura une réelle raison de me jeter de cours !

- Chéri, calme-toi. Ce n'est rien. Jimin souffla en retirant ses pieds du canapé pour se mettre en position assise. Il posa ses coudes sur ses genoux et reposa son visage entre ses mains. Tu n'as rien de plus drôle à me raconter ? 》

Le violet sourit. Il aimait sa mère et sa soif insatiable de potins. Ils adoraient plaisanter sur les réactions de chacun concernant le comportement excentrique de Jimin.

Au début, Madame Park avait été réticente au fait que son fils affiche au grand jour sa façon d'être et qu'il en joue autant. Mais elle avait fini par comprendre que le caractère de Jimin le poussait à ne plus faire attention à toutes ces remarques. Plus il en recevait, plus il devenait fort et puissant. Il était comme ça, et c'était mieux comme ça.

À vrai dire, après la mort prématurée de son père, suite à son cancer, il avait appris qu'il y avait des choses bien plus importantes que de faire attention à de stupides personnes incapables d'évoluer et voir plus loin que leur nez.

Ses parents avaient toujours été fiers de lui. Jamais ils n'avaient cherché à le faire devenir quelqu'un d'autre. Ils l'avaient laissé grandir comme il le sentait, s'émerveiller face aux jolies robes remplies de paillettes que portaient les filles, et aimer les garçons. Car il n'y avait rien de plus important pour eux que le bonheur de leur fils, qui allait, un jour ou un autre, être impacté par la disparition de son père.

Parce que c'était la vie et qu'on ne décidait ni de comment on voulait la finir, ni de comment on souhaitait aimer les gens.

《 Tu vois Minho ?

- Mmh ouais.. Elle tentait de se rappeler du visage de ce garçon qui apparaissait souvent sur les photos de classe depuis le lycée.

- Je l'ai à peine frôlé de mon épaule et il a fait un bon de vingt mètres. Madame Park secoua la tête, agacée par le comportement des uns et des autres. Du coup, je lui ai dit que je venais de lui refiler le sida. Il pouffa. T'aurais vu sa tête ! 》

Et Jimin éclata de rire lorsque sa mère se pencha vers l'avant pour venir frapper gentiment son fils.

《 Rigole pas avec ça, sale gosse.

- Oh ça va... Quoique ! Je suis sûr qu'ils pensent tous que je l'ai. Ils sont trop bêtes de toute façon. Ils sont encore bloqués dans les années quatre-vingt, à penser que tous les gay sont malades du Sida.

- Ou malades tout court, rajouta sa mère en levant les yeux au ciel.

- Exactement ! Tape-la ! 》

Jimin rigola, rejoint rapidement par le rire de sa maman qui lui fit un high five. Ils se comprenaient tellement. Le plus jeune était terriblement heureux d'avoir une mère si tolérante envers lui.

《 Sinon.. Il y a ce garçon...

- Oh ?

- Tu sais, celui dont je t'ai déjà parlé...

- Tu me parles que de garçons Jimin...

- Ah oui ! Il rit joyeusement. Non mais celui qui me regarde toujours trop bizarre.. genre avec insistance. Bah je lui ai parlé aujourd'hui. Enfin.. Il m'a juste dit de ne pas lui parler, ni de le toucher mais... C'est déjà ça !

- Ils savent vraiment pas ce qu'ils ratent, tous.. T'es le garçon le plus mignon au monde, dit-elle en ébouriffant affectueusement les cheveux de Jimin.

- Mouais.. avec toutes les choses sales que je leur dis, je suis pas sûr qu'ils pensent un jour que je sois quelqu'un de mignon..

- En même temps, t'as qu'à être un peu plus gentil avec eux.

- Je ne vois pas pourquoi je serais gentil avec eux alors qu'ils ne le sont pas avec moi.

- Peut-être que si tu le devenais, ils le deviendraient aussi avec toi...

- Non, je ne crois pas aux miracles, Maman. Il faudrait que j'aime les filles pour être aimé. Mais ça, je ne le peux pas, tu le sais.

- Et je ne le veux pas non plus, Chéri. Je serai la plus heureuse des mères lorsque tu me présenteras ton petit copain. Et je suis sûre que ton père sera aussi fier de toi, de là où il est. 》

La main de sa mère glissa jusqu'à la joue de son fils pour la caresser délicatement, et lui transmettre tout l'amour qu'elle possédait en elle.

Tout ce que Jimin ne recevait de personne d'autre qu'elle.

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Sachez que je ne me moque en aucun cas des victimes du SIDA. J'écris même une histoire dessus (butterfly). Mais il est vrai qu'avant, et sûrement encore aujourd'hui, les gays étaient tenus responsables du SIDA (c'était ce qui ce disait), ce qui accroissait le dégoût des uns et des autres pour eux, pensant probablement qu'ils pourraient leur refiler par je ne sais quel moyen débile. Mais au final, ce n'est pas des homosexuel(le)s qu'il faut se méfier, mais des cons. Parce que la connerie, ça, c'est vachement contagieux. Faites attention, protégez-vous ! :)

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ChinASSheep