장 : 6

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  J'étais allongé dans l'herbe, un bras en dessous de ma tête confortablement calé, l'autre sur mon ventre qui prenait le soleil de ce mois de printemps. J'avais les yeux fermés et je me laissais porter par les sons que la nature apportaient à mes oreilles me faisant transporter dans de nombreux endroits les uns après les autres.
      Le bruit du vent et la sensation me rapportait à ce souvenir que j'avais, en montant à cheval étant plus jeune et que je partais me promener avec mon ami, Lee Minho. J'avais cette sensation d'interdit d'être en sa présence mais je profitais de ce moment qu'on partageait à monter et marcher au pas en regardant l'horizon et les alentours en faisant remarquer de temps à autres un petit animal qui courait pour traverser la plaine, un oiseau quelconque ou bien une buse qui passait dans le ciel bleu sans nuage apparant ou encore en embêtant l'autre en inventant des créatures imaginaires tel qu'un elfe ou un goblin qui pouvaient apparaître dans un buisson ou loin devant pour disparaître lorsque l'autre tournait le regard dans la direction escomptée. Nous rigolions, discutions quelques fois, sans jamais se lasser de cet instant présent et savourer le vent qui venait nous caresser les cheveux et les oreilles doucement, tel un murmure dont nous ne connaissions pas la langue mais que nous aimions écouter malgré tout sans s'en plaindre une seule fois. Celui-ci prenait de l'ampleur dans la voix et la puissance quand nous partîmes au galop à faire la course de celui qui arriverait au plus vite à un point donné plus loin devant nous. Comme à chaque fois que ce défi était lancé je laissais mon ami gagner et cela n'échappait jamais, il se déclarait victorieux et le plus fort et ce durant plus de dix minutes, me narguant dès qu'une phrase pouvait s'y prêté, je faisais toujours celui qui boudait, mauvais joueur. Mais nous finissions toujours par se réconcilier et séparer nos chemins légèrement quand nous nous retrouvions trop près de passants.
     Le chant des oiseaux me rappelais des parties de cache-cache, adolescent avec toujours ce même vis-à-vis que je ne quittais pas et ne semblait pas vouloir être séparé de moi non plus. Il était le chasseur et j'étais la proie cachée pour cette énième partie, et je m'étais caché derrière un gros tronc d'arbre, écrasant mon dos le plus possible contre celui-ci et retenant mon souffle de faire n'importe quel bruit, voulant rester caché le plus longtemps pour que je sois déclaré vainqueur. Un léger silence régnait dans la forêt, nous n'entendions que le chant des oiseaux venir caché les bruits de pas de Lee Minho, qui tentait de se faire le plus discret possible de mon ouïe et de me faire peur dès qu'il me trouverait et lorsque ce fût le cas je pris mes jambes à mon cou, essayant de ne pas me faire attraper par le grand méchant loup, un rire s'échappant de ma gorge pendant que nous nous coursions mais il était bien plus rapide et me sauta dessus pour me plaqué au sol. Je m'étais tourné assez rapidement pour ne pas atterrir tête la première dans les feuilles et les branchages, Minho m'aggripant la taille pour ne pas que je tente de me réenfuir. Nous étions nez-à-nez, et nos sourires s'estompaient petit à petit pendant que nos yeux se croisèrent et le temps semblait s'être mis en suspent pendant un moment avant qu'il ne murmure qu'il allait se cacher. Alors lorsqu'il se releva et parti, ma tête se déposait sur les feuilles mortes du sol avant qu'un sourire soulagé ne vînt peindre mon visage.
     La chaleur du soleil me rappelais quand nous étions partis nous balader en ville, comme deux bons amis et que nous regardions les commerces, se souriant l'un à l'autre en se désignant des objets peu communs ou que nous trouvions mignons, en lâchant des "regardez ça !", "venez voir par ici, ma découverte !". A un moment son ventre aurait commencé à gargouiller alors je lui aurais acheté un fruit, une pêche, son préféré avant qu'il ne croque dedans en me disant que c'était la meilleure qu'il n'avait jamais mangé et je lui aurais fait remarquer qu'il disait ça à chaque fois mais il aurait rétorqué que chaque fois c'était différent et meilleur. J'aurais alors sourit par cet optimisme et cet luminosité qui émanait de lui, le regardant manger son fruit avec plaisir alors qu'il observait toujours les commerces présents autour de nous et je me serais dit comme toujours que j'avais de la chance de l'avoir toujours aussi proche de moi et que pour rien au monde je n'aurais changé ma place.

Je sentis une présence se poser près de moi, sûrement dans la même position, alors j'ouvris doucement une paupière pour constater qu'il était là. Je souriais doucement avant de lui lancer :
"- Longue leçon, mon cher ?
- Ne m'en parlez pas, toute mon énergie m'a quitté.
- Alors reposez-vous."
Puis il s'allongea complètement dans l'herbe fraîche et de fermer les yeux comme je le faisais à ce moment là. Sa leçon d'équitation avait été plus longue que prévue, sûrement parce qu'il n'avait pas bien exécuté les instructions de son professeur. Il aimait bien apprendre avec celui-ci mais il pensait que c'était juste de la répétition sans grand intérêt et qu'il avait déjà tout appris, que je lui avais déjà tout appris. Sa leçon préférée était l'histoire, il aimait découvrir et connaître le passé de nos ancêtres, de pouvoir les raconter avec ses mots, en apprendre des morales et y faire références lors de discutions sérieuses avec sa famille ou ses amis. En revanche je préférais converser de choses plus... libres. Comme la philosophie ou encore la littérature, débattre sur les différents aspects de divers sujets variés et nous pouvions argumenter pendant des heures, sous les étoiles et la nuit fraîche que nous offrait parfois nos retrouvailles noctures.
"- Je n'y arrive pas."
Ne comprenant pas d'où cela venait, je tournais la tête vers mon vis-à-vis et demandait :
"- De quoi parlez-vous ?
- De me reposer.
- Et pourquoi donc ?"
Puis il tourna son regard vers moi et nous nous regardions dans les yeux, les siens prenant le contrôle sur mes pensées et paralysants mes gestes ainsi que mon souffle.
"- Car vous êtes la."
Ne sachant pas vraiment comment réagir je me detournais, regardant à présent le ciel qui s'offrait devant moi.
"- Je peux partir si vous le désirez.
- Ne le faites pas."
De nouveau, nos regards s'accrochaient.
"- Jamais, me dit-il.
- Comme vous voudrez."
Puis un silence, où il réfléchissait sûrement à sa prochaine prise de parole, il baissa les yeux et vient demander :
- Jamais ?
- Jamais., répondis-je sans hésitation."
















[verifié et validé]

Découvre-Moi.      ••Minsung••Où les histoires vivent. Découvrez maintenant