Prologue.

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     C'était un de ces jours de pluie qui ennuyait tout le monde, allant des enfants déprimés devant la vitre du salon, une main sur la vitre froide à regarder les larmes du ciel couler plus ou moins fortement sur le sol qui semblait simplement éponger cette eau, aux couples qui auraient rêvé de passer cette journée du dimanche, jour de congé, à se balader sous une chaleur agréable pour enfin se poser sur l'herbe qui n'aurait été que seulement séparé par une couverture que le jeune amant aurait étendu au sol avant d'y invité sa vis-à-vis dans un geste doux et romantique avant de déguster le délicieux pique-nique qu'ils auraient concocté ensemble. Cette pluie n'épargnait pas non plus les personnes plus âgées, qui auraient sans doute aimé prendre l'air, marchant au pas, effleurant délicatement le bitume à chaque mouvement effectué par leurs confortables souliers qu'ils auraient chaussé ce jour là. Ils auraient alors regardé les gens passer, regardé le ciel bleu qui n'aurait été traversé que par quelques nuages et oiseaux qui comblaient cette peinture d'une ville dynamique où les humains courent après le temps, alors les plus vieux ce seraient rappelés leurs jeunesses et leurs insouciances face à ce qu'ils avaient à l'époque. À ce moment seulement ils auraient sourit tristement en se remémorant les amis et famille qui étaient à leurs côtés, les chats parcourant le trottoir et les chiens qui leurs auraient aboyé dessus presque par complet instinct avant de se faire tirer et réprimander par leurs maîtres qui ne voulaient pas que leurs compagnons soient blessés.
      Oui, c'était un de ses jours de pluie ennuyant qui auraient presque enfermé tout le monde chez soi, sauf pour quelques-uns qui avaient préféré prendre ce fameux parapluie noir ou celui blanc à pois roses, qu'ils avaient malencontreusement volé à leurs enfants dans la précipitation d'une quelconque urgence, et qui traversaient la pluie douce qui s'étalait doucement contre le tissu hermétique de l'objet. D'autres avaient tout simplement opté pour la bonne vieille capuche qui ne protégeaient pas très longtemps ces êtres qui étaient en dessous. Ils allaient sûrement tomber malade dans quelques jours. Un bon gros rhume qui vous cloue au lit, pour les moins chanceux, ou seulement des frissons qui vous glacent les os et un mal de crâne léger pendant quelques jours, pour les autres. Je n'avais pas vraiment choisi mon moyen de protection. J'étais sorti il y a bien dix minutes et la capuche de mon sweat noir était déjà trempé et complètement remplie d'eau, ce qui me valut par moment plus de larmes du ciel que prévu. J'avais cassé mon parapluie il y a des jours et n'avait pas pris de quoi en acheter un en plastique qui coûtait moins de dix milles wons dans le magasin dépanneur le plus proche. Cela m'aurait sûrement évité d'avoir un rhume le lendemain mais je m'étais résigné, n'ayant pas vraiment le choix. De toutes manières je sais que mon frère me l'aurait encore malheureusement volé, comme à chaque fois qu'il ne prenait pas le temps de faire attention à ce qui lui tombait sous la main. J'aimais mon frère mais moins quand c'était toujours mes affaires et qu'il les perdait peu de temps après.
      Je fourrais mes mains dans mes poches. "A quoi bon s'en faire maintenant ? Il n'est pas là pour témoigner de ça à présent..." pensais-je encore, et encore. Inconsciemment j'avais fermé les yeux pour laisser une de mes larmes salées s'échapper de la barrière de mes cils. Qui la verrait avec cette pluie de toute manière ? Il n'était même pas là pour en témoigner. Triste, je baissais la tête pour plonger mes yeux dans le vague, en direction du bitume d'un gris souris sombre, trempé mais de cette eau qui venait de plus haut. Et je continuais ma route un long moment, ne savant pas trop où je me dirigeai. Puis à un moment, une éternité plus tard, je m'arrêtais à un intersection qui possédait un feu. J'avais relevé les yeux pour regarder celui des piétons, rouge. Alors je pris le temps de regarder le ciel. Ce ciel gris qu'il aimait tant regardé comme un enfant par une fenêtre en imaginant tout ce qu'il aurait put faire si le soleil avait montré le bout de son nez. Sûrement qu'il aurait marché près de la rivière, sautillant par instant excité à l'idée de pouvoir profiter de ce moment, moi à ses côtés. Je l'aurais regardé, encore, souriant brillamment et l'écoutant me raconter comment petit il aimait courir ici, le vent lui fouettant le visage mais caressant ses cheveux et ses mouvements prouvant à quel point il était assez fort pour braver cet air à contre-sens. Alors je l'aurais imaginé, et j'aurais, sans aucun doute possible, sourit encore plus. Je l'aurais aimé alors encore plus que la seconde précédente et moins que celle qui arriverait. Au bout d'un moment il m'aurait sûrement accroché le bras gracieusement, posant sa tête sur mon épaule avant de me demander à quoi je pensais, tout en me regardant. J'aurais marqué une pause avant de lui répondre "Toi". Alors il aurait rougi, troublé encore une fois et j'aurais ri. Ou bien, il aurait aimé me supplier d'aller prendre l'air, quite à bouder sans remords et que je cède trop facilement avant qu'il ne m'entraîne dehors, un sac scotché à son épaule et mon poignet dans sa main gauche, m'entraînant rapidement vers un terrain vide à côté de mon immeuble où l'on pouvait jouer tranquillement au badminton ou encore au volley-ball, selon son humeur du jour. On aurait d'abord joué doucement pour s'échauffer et nous aurions, avec les minutes, mit beaucoup plus d'entrain dans cette partie qui ne ressemblait jamais à la précédente ni à la suivante. Pour finir, presque côte à côte, par terre à reprendre notre souffle avant qu'il ne se mette a rire de joie doucement puis plus joyeusement. Je l'aurais alors regardé, me demandant comment il pouvait faire pour être aussi lumineux. Il m'aurait alors rendu cet eye-contact avant de venir me frôlé le nez du bout du doigt et de me lancer qu'il avait gagné de toute façon. On se serait alors chamailler sur le vrai du faux de cette partie et, finalement, nous nous serions avoués qu'aucun de nous n'avait compté les points. Comme à chaque fois.
       Je laissais quelques gouttes tomber sur mes paupières closes, et d'autres venirent s'échouer sur la commissure de mes lèvres, elles aussi, fermer. Leurs caressent me rappelle le bon nombre de fois où il s'était permis, pendant mon sommeil, de venir chatouiller mon visage avec ses croissants de chair, pensant que j'étais profondément endormi. J'avais frissonné à chacun des contacts entre sa peau et la mienne. Sa main trouvant sa jumelle sur le canapé, ma tête confortablement posé sur ses genoux alors que la télévision diffusait toujours ce programme niais, mais nous avions mit le volume au minimum. Il avait alors caressé mes cheveux juste après, doucement, délicatement comme s'il avait peur que je parte ou que je me brise sous son contact. Je l'imaginais parfaitement sourire à ce moment là, sûrement content de ne pas m'avoir réveillé mais surtout que je sois là. Il avait alors chuchoté doucement un "Je t'aime". Cela avait été rare mais je l'avais entendu, une fois. Et je l'avais toujours encré dans ma mémoire. Il m'aimait et je l'aime.
      J'avais alors baissé la tête, pour faire face de nouveau à cette pluie terne qui ne semblait vouloir s'arrêter, le feu était toujours rouge, et je ne voyais pas vraiment l'autre côté de la route. Mais j'aurais juré qu'il était là, en face. Qu'il était sous ce parapluie jaune poussin, que je lui avais offert un jour de pluie comme celui-ci. J'aurais juré le voir, ce sourire lumineux qu'il abordait toujours, ses yeux rieurs et ses cheveux retombant légèrement sur son front. J'aurais mis ma main à couper que c'était lui, là, en face de moi. J'aurais même sentis mon cœur s'arrêter quand il a commencé à marcher dans ma direction, alors que le feu était toujours rouge.
     Un camion. Il traverse. Je retiens ma respiration. Le camion disparu de ma vision, et lui aussi.

Découvre-Moi.      ••Minsung••Où les histoires vivent. Découvrez maintenant