10. Cas de force majeure

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Cinq ans plus tard......

HANN-Li :

Aujourd'hui, c'est l'inauguration des nouveaux parfums. J'ai contribué en inventant un parfum pour homme. Mon travail a été récompensé par un prix. Notre responsable présente nos chefs d'oeuvres aux potentiels clients, souvent des stars, des couturiers, des mannequins, des femmes de milliardaires....

Nous sommes dans un autre univers. Je suis tellement fière de ma création et de mon projet. J'espère que mon travail sera reconnu parce que j'ai tout donné pour arriver à ce résultat. J'ai étudié toutes ces années pour obtenir le meilleur niveau possible.

L'animateur de la soirée appelle notre responsable près de lui. Il lui pose plusieurs questions sur notre travail d'équipe. Puis, à la fin de l'interview, il félicite ce dernier pour ses merveilleuses idées, son talent et son savoir-faire. A aucun moment, nous sommes cités. C'est comme si nous n'existions pas et que l'inventeur des parfums était notre supérieur. Je suis profondément déçue par l'erreur d'interprétation et par le laxisme de notre équipier. Il a passé son temps à nous répéter que nous étions ses coéquipiers, ses égales. Et en fin de compte, il garde tous les honneurs pour lui, alors qu'il n'a absolument rien fait.

Je n'accepte pas d'oeuvrer dans l'ombre de quelqu'un. Après toutes ces années, il est temps pour moi d'aller voir ailleurs. Je quitte la soirée tellement dépitée. Je rentre chez moi, je laisse libre court à mes larmes. J'ai la désagréable impression d'avoir été trahie. Je ne peux pas supporter cette forme d'injustice. Pourquoi est-ce que cela devrait être les chefs d'équipe que l'on récompense ? Je sais que mes idées sont bonnes, et sans me vanter, elles vont manquer à l'entreprise. J'écris ma lettre de démission.

J'ai décidé de rentrer chez moi à Séoul. Je suis consciente que mon retour au pays sera très compliqué. J'ai gardé un secret tout ce temps. Je vais devoir affronter ma famille. Je suis une battante, j'assume en toutes circonstances. J'ai peur de mon retour, et je sais que je vais provoquer un véritable raz-de-marée. Peut-être même que je vais décevoir mes parents ! Pourquoi, l'ai-je caché ? Parce que j'avais peur des jugements des autres. Je pensais en parler plus tard, puis le temps a passé tellement vite que me voilà aujourd'hui, et personne n'est au courant de ma situation. Ma mère aurait pu accepter voire même soutenir ma décision, mais mon père m'aurait dissuadée. C'est mon erreur, à moi d'en prendre la responsabilité. Ce que je fais depuis quatre ans.

Plusieurs jours plus tard........

Je patiente devant le comptoir des hôtesses. Elle me sourit :

"- Voici, vos billets. Bon voyage jusque Séoul !"

Je lui souris. Je me dirige vers la porte d'embarquement indiquée sur les billets. Une autre hôtesse nous accueille, et nous invite à monter à l'intérieur de l'appareil. Nous trouvons nos places et nous installons. Je me tourne vers ma petite tête brune, si mignonne :

"- Myung-Hee, tu ne vas pas avoir peur de l'avion !"

Mon fils me regarde avec les yeux pleins d'étoiles. C'est la première fois qu'il prend l'avion pour un pays inconnu. J'attrape sa main que je serre dans la mienne pour le réconforter. Quand je l'observe longtemps, je lui trouve tellement de ressemblance avec son père. J'avoue que je ne suis pas rassurée, j'ai peur d'affronter mes parents. J'ai mis assez d'argent de côté pour nous trouver un logement, et vivre décemment pendant un an. Ce qui me laisse le temps pour chercher un emploi. Mais, je ne mets pas de côté mon idée de créer mes propres parfums, de créer ma marque. J'étais plutôt douée dans ce que je faisais. Ce n'est pas ceux qui ont exploité mon travail qui diront le contraire.

L'amour, les soupirs et les SOS / KIM MYUNG-SOO (INFINITE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant