45. Jamais abandonner

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iNFINITE REBORN (Le retour du groupe en 2018-2019) à cinq

HANN-LI :

Notre conversation a mal tourné. Je n'avais aucune mauvaise intention, mais je suis tellement malheureuse que j'ai laissé mes sentiments et mes rancoeurs s'infiltrer entre nos retrouvailles. Il déploie tellement d'efforts pour que je me sente bien, même quand je pars, il s'arrange à me voir. Je me déteste pour mon attitude et de le rejeter petit à petit de ma vie. Comme je le pensais déjà, parfois tout donner et aimer, ne suffit pas. J'ai énormément cru en nous, et quand j'ai accepté de l'épouser c'était pour défier notre situation. J'ai pensé qu'en l'épousant rien ne pourrais nous arriver, rien ne pouvait nous séparer. A l'époque de notre mariage nous étions tellement sincères, aujourd'hui des obstacles ont encore contribué à nous éloigner l'un de l'autre.

Je ne souhaite pas le perdre. Avant je pensais que c'était mieux d'être avec lui même que quelques semaines par an plutôt que de le perdre définitivement. J'avais trop souffert de l'avoir déjà perdu. Aujourd'hui, je ne suis plus si sûr de moi. Et je me demande si la souffrance pendant quelques mois, voire même années, ne serait pas mieux que tout ce que j'endure en ce moment. Mon bonheur avec lui a un prix considérable que je ne suis plus du tout en mesure de payer sans me perdre moi-même. Cependant, je ne me résigne pas à le laisser partir ce soir. J'ai besoin de lui près de moi.

Il dit qu'il ne divorcera jamais, qu'il essaiera constamment de me reconquérir. J'aimerais pouvoir croire ses paroles, me reposer dessus pour notre avenir à tous les deux. Mais, mes pensées sont parsemées de doutes qui polluent mon existence. Je ne vis pas complètement ma vie depuis qu'il y est entré. Il a tout pris de moi, je me suis retrouvée happée par son amour, il m'a totalement dévorée, et je suis consciente en ouvrant les yeux de jours en jours que notre appétit féroce tend à se transformer en une indigestion. Sa tête est posée sur ma poitrine, je caresse avec affection ses cheveux. Il a fermé les yeux, après tous ces mots blessants que nous avons échangés. Je continue à caresser ses cheveux, son souffle est régulier, il s'est endormi.

J'avoue qu'il m'a beaucoup manqué. Enfin, nous sommes seuls tous les deux dans cette chambre. J'apprécie le moment particulier. Je n'ose pas le réveiller, il doit être épuisé du voyage. Je contemple son visage magnifique. Je souris. Mon coeur bat la chamade, je l'aime autant qu'avant. Rien n'a changé de ce point de vue. J'ai supporté cet amour depuis tellement d'années, une de plus, et il est totalement à moi. Un an ! Ma respiration est saccadée, je l'observe avec un regard amoureux. Je ne peux pas l'abandonner, et je ne suis pas en mesure de tirer un trait sur cet amour chaotique que nous partageons. Entre ce que ma raison souhaite et mon coeur, il y a un fossé. Et en final, mon coeur gagne.

Voilà ! Je ne parlerais plus de rompre ou de divorcer ! Je viens de comprendre ce qui était évident tout ce temps. Il est mon essence, mon inspiration, ma raison de vivre. J'ai envie de le serrer fortement contre moi. Son visage innocent, endormi me retient dans mon impulsion. Je ferme les yeux pour m'endormir à mon tour.

"- Maman ! Maman ! Maman !"

J'ouvre les yeux. Le minois de mon fils est penché sur moi. Il rit. Je me connecte à la réalité, tout juste sortie d'un rêve érotique avec mon mari.

En parlant de lui, il me regarde depuis l'encadrement de la porte.

"- Il faut que tu te lèves, le petit déjeuner est prêt !" il me prévient.

Je me redresse dans le lit. Puis, je me souviens que je suis nue. Je demande aux deux hommes de ma vie de bien vouloir sortir. Je m'habille rapidement, me lave, et les rejoint dans la cuisine. Ma tante est déjà partie travailler. Je consulte ma montre, je ne travaille pas le week end. Je mange avec ma famille. Myung-hee s'amuse avec son père. Ils sont attendrissants. Je les contemple longuement, puis je débarrasse la table. Nous restons encore plusieurs heures à la maison, à vivre comme les parents et leur enfant devraient. A chaque fois que nous vivons tous les trois, il y a une femme plus âgée avec nous. Ici, c'est ma tante, en Corée du Sud, sa grand-mère.

L'amour, les soupirs et les SOS / KIM MYUNG-SOO (INFINITE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant