Stratégies

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Pov Levi

Adossé au mur de la pièce qui nous servait de quartier général improvisé, je promenai mon regard sur mes coéquipiers assis autour de la table. Nous étions réunis, attendant le briefing d'Erwin qui finissait de dessiner le plan du service de réanimation sur un tableau blanc installé pour l'occasion. Sans surprise, nous avions également été rejoints par Kenny, flanqué d'un de ses hommes, ainsi que par le préfet de Trost. Seuls Eren, Mikasa, Jean et Reiner manquaient à l'appel, toujours en planque, postés dans le couloir menant au service.

- Bien, nous allons pouvoir commencer, informa Erwin en rebouchant son feutre.

Il posa son regard sur chacun de ses hommes avant d'entamer une rapide synthèse de la situation.

- Comme vous le savez, à 13h40, cinq terroristes se sont infiltrés dans le service de réanimation et ont pris en otages onze soignants et huit patients, tous identifiés et localisés.

Erwin se rapprocha du tableau pour pointer les lieux à mesure qu'il déroulerait son briefing.

- Dix soignants sont regroupés là, dans la salle de réunion. Une autre est retranchée dans le sas des visiteurs, ici. Les terroristes ignorent sa présence et nous sommes en contact direct avec elle. A notre connaissance, il n'y a aucun blessé. Par contre, cela fait plus d'une heure que les huit patients sont livrés à eux-mêmes.

Mon supérieur me jeta un regard à la dérobée.

- Il sera simple d'exfiltrer Ava Rosenberg rapidement, dit-il. Mais les choses se corsent pour les dix autres soignants. Au mieux, notre objectif est de tenir les terroristes à distance. Si c'est impossible, nous devrons les neutraliser.

- Qu'ont donné les négociations ? , demanda le préfet d'une voix raide.

- Absolument rien. Les hommes refusent de libérer ne serait-ce qu'un otage. Nous avons épuisé toutes les ressources de négociation possible. Monsieur le Préfet, j'ai bien conscience que vous auriez préféré résoudre la situation par la manière douce, tout comme nous, mais il ne nous reste qu'une demi-heure avant qu'ils ne passent à l'acte en exécutant un premier otage. Sans compter la situation critique des huit patients. Nous devons intervenir maintenant.

- Sait-on où sont les terroristes ? , questionna Kenny à son tour.

- Oui. Grâce à la vidéosurveillance, nous savons que trois terroristes gardent une position fixe : l'un est posté devant les portes principales et surveille l'accès au service ; deux autres restent en permanence dans la salle de réunion avec les otages. Nous supposons que leur leader est l'un d'eux. Enfin, deux autres terroristes circulent de pièce en pièce ... comme s'ils cherchaient quelque chose.

A nouveau, le regard d'Erwin croisa subrepticement le mien. De toute évidence, il avait décidé de jouer la carte de la discrétion sur cette histoire de clé USB. Et ça m'allait très bien comme ça.

- Les stores ayant été tirés, poursuivit-il sans s'attarder, nous n'avons aucune visibilité de ce qui se passe dans la salle de réunion où sont retenus les otages.

- C'est étrange, remarqua Armin. Les images de l'intrusion des terroristes dans le service laissent penser qu'ils connaissaient les lieux. Pourtant, ils n'ont pas l'air de connaître l'existence des caméras. Et ils n'ont même pas pensé à vérifier s'il y en avait.

- C'est bien ce que je dis depuis le début : ce sont des abrutis, commentai-je platement en croisant les bras sur ma poitrine d'un geste nonchalant.

- Des abrutis sacrément bien équipés ! , rétorqua Erd. Des abrutis avec des fusils d'assaut et des armes de poing.

- L'un n'empêche pas l'autre, marmonnai-je d'un ton passablement agacé.

Sa voixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant