Pov Ava
Nous étions montés au cinquième étage, devant l'appartement, sans échanger un seul mot. Discrètement, je jetai un énième coup d'œil à Levi tandis qu'il s'affairait à chercher ses clés dans les poches de sa veste. Son air était aussi impénétrable qu'à l'ordinaire, me laissant bien incapable de deviner le fond de sa pensée, ce qui le préoccupait comme ce qu'il désirait. Je n'étais évidemment pas naïve sur ce dernier point. Le sous-entendu lors de "l'incident" dans la cuisine des Smith m'en avait donné une idée très claire. Mais, au fond, que savais-je de cet homme ? De ses goûts, de son histoire, de ses projets, de ses envies ? Si peu de choses ... Tout ce dont j'étais sûre en cet instant où je le dévorais des yeux, c'était à quel point sa présence opérait en moi une véritable révolution. En moi ... et dans ma vie. Comme à chaque fois que mon regard s'attardait sur ses traits, je perdis pieds. Ce fut le cliquetis du verrou qui me sortit de ma contemplation pour me ramener les deux pieds sur terre, dans ce bout de couloir au sol moquetté. Levi se tourna vers moi et m'invita à le précéder, d'un petit geste de la main. Sans un mot, j'obtempérai et entrai dans l'appartement plongé dans l'obscurité. Tandis que Levi refermait la porte, je tendis le bras vers le mur de droite pour atteindre l'interrupteur. Mais mon geste fut stoppé net par le surgissement d'une présence tout contre mon dos et une poigne de fer qui enserra mon avant-bras. Visiblement, la lumière serait de trop. Le souffle chaud et régulier qui s'écrasait sur ma nuque dégagée m'arracha un frisson. Plus mutique que jamais, Levi desserra finalement sa prise et, dans un frôlement, laissa sa main glisser le long de mon avant-bras avant de le quitter pour de bon. Durant quelques instants, il se contenta de rester là, immobile, le visage à quelques millimètres de ma nuque. Ce petit jeu de proximité terriblement distante menaçait à nouveau de me faire perdre pieds. Machinalement, mes paupières se fermèrent comme pour retenir ce sang-froid qui se faisait allègrement la malle. Après un temps infini, deux mains se frayèrent finalement un chemin entre mon manteau et ma robe, mettant fin à ce premier supplice mais en annonçant un second plus cruel encore. Elles contournèrent mon dos, dépassèrent la courbe de ma taille pour venir se croiser sur mon ventre. Comptait-il reprendre là où nous nous étions arrêtés un peu plus tôt dans la soirée ? A ce simple contact, aux effluves de son parfum et aux caresses de son souffle brûlant sur ma peau, mon cœur se mit à cogner derechef dans ma poitrine. Comment me sentais-je au juste ? Ah oui. Quelque chose comme un mélange de panique totale et de désir à l'état brut.
- Vous êtes bien empressé, raillai-je pour tenter de me détendre.
- Huh ? , s'exclama-t-il dans un souffle amusé.
Sa main droite, seule, se remit en mouvement et poursuivit lentement sa route, plus bas, vers mon bas ventre. Machinalement, ma tête bascula en arrière pour venir reposer sur l'épaule de Levi qui en profita pour approcher son visage de mon cou. Ses bras exercèrent une pression pour ramener mon corps contre le sien.
- Je devrais attendre ? , murmura-t-il à mon oreille.
Au timbre vibrant de cette voix brûlante, ma respiration se fit soudain plus laborieuse et je pinçai mes lèvres dans une vaine tentative de garder contenance. Peine perdue. Je laissai un gémissement m'échapper lorsque Levi se mit à mordiller l'arrête de mon oreille tandis que sa paume droite exerçait une pression sur mon bas ventre. A cet indice trahissant mon désir grondant, les lèvres de Levi s'immobilisèrent.
- Peut-être bien ... , déposa-t-il au creux de mon oreille d'une voix traînante.
Aussitôt, son corps quitta le mien et ses mains le dessous de mon manteau. Levi s'éloigna, en ôtant ses chaussures et sa veste comme si de rien, sans se donner la peine de m'adresser un regard. Il me laissait là, en plan, seule avec mon trouble et ma faim. Sérieusement ?!
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Sa voix
FanfictionIl arrive que la vie vous place parfois au mauvais endroit au mauvais moment. Moi, par exemple, elle m'a piégé dans le service de réanimation de l'hôpital de Trost où je travaille, prise en otage par cinq terroristes. Mais cette même vie absurde vo...